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DOOM METAL  |  DEMO

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- Style : Worm, Iniquitatem

WORMPHLEGM - In An Excruciating Way Infested With Vermin And Violated.. (2002)
Par MOX le 23 Décembre 2006          Consultée 4686 fois

Petit avant-propos : ce témoignage de deux tarés finlandais est à ranger parmi les musiques les plus extrêmes qu’il m’ait été donné d’entendre ; en conséquence de quoi je préfère prévenir qu’il ne s’appréciera pas de la même manière que le dernier HAMMERFALL.

A partir d’ici, on partage le lit avec des copains de chambrée se réunissant tous sous le titre de ‘funeral doom’, et le seul point commun que Wormphlegm possède avec les autres est l’ambiance, le visuel qui n’ont besoin d’aucun effort pour être devinés. On oublie les anges de la mort et les « near death experience », on oublie le pataquès de Lovecraft, les rituels mystiques, l’opposition Dieu/Satan et les marshmallows grillés (quoique je n’aie pas encore rencontré de groupes qui en fissent leur fonds de commerce). On assiste plutôt à une scène concrète, à un thème réel, dérangeant et tout aussi éloquent que les atmosphères plus éthérées, apanage classique de ce type de musique. Ici, une cave, des bourreaux et une dame en bien mauvaise posture…

Enfin, avant de s’y plonger, on gonfle au mieux sa cage thoracique afin de prononcer le titre d’un coup (et qui éclairera votre lanterne au sujet de la mauvaise posture de la personne) : « In An Excruciating Way Infested With Vermin And Violated By Executioners Who Practise Incendiarism And Desanctifying The Pious » (même si j’en faisais un acronyme, ce serait encore trop chiant à écrire). Les hostilités démarrent alors, pour une trentaine de minutes…et un seul titre, bien entendu !

Musicalement parlant, c’est assez pauvre. Les riffs se comptent sur les doigts d’une seule main, les breaks également. Puis, élément caractéristique de la production démo, le son est ignoble, si ignoble qu’il a été obtenu volontairement. Les chants (qui en fait n’en sont pas, soyons honnêtes) bouffent la majeure partie de la bande, laissant des obstructions dérisoires aux guitares (dont le son rappelle celui de SKEPTICISM) et à la batterie dégueulasse dont on ne distingue que réellement la cymbale (une honteuse double pédale apparaît parfois, tellement sourde qu’on croirait entendre le lit de ma voisine cognant ma cloison quand elle consomme sa relation amoureuse -je sens que vous accrochez pas mal à mon histoire-). Quant à la basse, c’est beaucoup trop demander à mes capacités auditives que de tenter de la déceler.

Bref, le son est expressément négligé. Mais pas l’ambiance, pas cette espèce de clip ultra-glauque auquel je ne peux m’empêcher de penser dès que la musique démarre. Bruits de ruissellement d’eau (ou bien de pisse ?), lourds portes et gonds, mais surtout…un dialogue entre un chant euh… « death » et un autre disons… « black » à la limite du supportable. Les deux lascars sont complètement givrés, le premier n’est qu’un vague vomissement, l’autre est un cri de porc égorgé. Ca tousse, ça crie (ça hurle, plutôt), ça beugle, ça insulte. Je n’ai jamais entendu pareilles voix ; ils sont fous, vraiment fous.

Evidemment, aucun clavier, aucune aide à l’écoute. Rien qu’un rythme incroyablement lent, dont les coups de cymbales rappellent l’effet ralenti qui aurait été appliqué à une scène du pire des snuff movies qui circulent. Même les guitares, pourtant lisses et sous forme d’harmoniques (essentiellement, car Wormphlegm n’hésite pas à éructer des accords basiques et atrabilaires), ne parviennent pas à aérer la pièce puante ; bien au contraire justement. Elles participent à l’ambiance, et il est assez difficile de l’expliquer. On saisit bien le côté sordide de leur langage, et peut-être est-ce parce qu’ils m’évoquent, à plusieurs reprises, les riffs que pourraient décocher des formations de black-metal que tout semble si horrible et torturé.

Toute l’attention est requise pour saisir l’intérêt de la chose (encore faut-il pouvoir y appliquer le terme « intérêt »), car sinon, cette démo paraît vide, et scandaleuse. De surcroît, tel extrémisme est parvenu à me mettre parfaitement mal à l’aise. C’est suffisamment rare pour être noté, et bien noté.

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