ZONATA est mort (en tout cas aux dernières nouvelles), vive SILVERLANE ! Les points communs entre les deux groupes me permettent cette petite entrée en matière. A commencer par le style, évidemment. Puis le chant, qui présente des similitudes confondantes (quand on sait que le reproche principal adressé à ZONATA par ses détracteurs était justement le chant, cette comparaison ne jouerait donc pas forcément en faveur de SILVERLANE…). Enfin, la manière de composer : de nombreuses mélodies enjouées (« The Call »), des refrains en forme d’hymnes (« Legend »), un jeu de guitare similaire, même sens de l’épique.

Si SILVERLANE pouvait suivre la même évolution que son aîné, les amateurs de speed mélodique tiendraient là un futur grand, à n’en pas douter. D’autant plus que ce premier album des Allemands de SILVERLANE est supérieur au premier album de ZONATA (mais pas aux deux derniers, parmi les références du genre, à mon sens).

Je chronique SILVERLANE et je cite à quatre reprises ZONATA, d’aucuns en concluraient le manque manifeste de personnalité des Allemands et refuseraient de jeter ne serait-ce qu’une oreille sur « Legends Of Safar ». Il faut surtout voir de ma part une certaine mélancolie suite à l’annonce de la fin de ZONATA et une grande satisfaction à l’égard de la venue d’une formation qui reprend le flambeau avec autant de brio. Et au-delà de la ressemblance flagrante avec ZONATA, SILVERLANE a deux atouts, le premier écrasant tout de même le second. D’une part des compositions riches et hautes en couleur, d’autre part une petite touche personnelle (« March of the Lorocs »).

Le premier titre de « Legends Of Safar » fait un moment craindre le pire, avec cette intro appuyée par des cris guerriers ridicules (le genre de cris que l’on ne peut qu’apprécier en concert). Fort heureusement, le groupe n’exploite pas ce filon nauséabond. Le titre est entraînant et démontre un réel talent.

Du long des treize titres composant « Legends Of Safar », les réjouissances sont nombreuses. S’il fallait en piocher quelques-uns parmi les meilleurs, mon choix se porterait immédiatement vers les hymnes « The Call » ou « Hymn Of Safar » et l’ultra-épique « Legend », les premiers dans un registre happy metal bien maîtrisé et le dernier grâce à sa montée en puissance qui me fait penser au « March Of The Swordmaster » de RHAPSODY. On peut aussi citer le heavy « Battle of Ibraan » et son riff acéré ou ses ambiances fantasy. Enfin, il conviendrait de faire la lumière sur le fédérateur « Shadowride », la ballade « Can't See The Sun » aux accents médiévaux et, évidemment, le final de plus de 14 minutes, « Wisdom Lord », riche en émotions.

Quoique SILVERLANE ne nous refasse pas le même coup que le grandiose premier album de TIMELESS MIRACLE, on ne peut que se réjouir devant le talent de ces Allemands. Car parvenir à placer treize titres de cette trempe, ça n’est pas donné à tout le monde. On a droit au choix à de l’excellent, du très bon et du bon, jamais à du mauvais. En matière de speed mélodique, il va falloir désormais compter sur SILVERLANE, jolie sensation de cette première moitié d’année.

Ne reste malheureusement plus qu’à attendre que l’album soit distribué en France…