Après deux très bons albums, le premier vivement salué par la presse spécialisée (« The Arrival », 2002), le second un peu moins (« Mask Of Damnation », 2003), les Finlandais reviennent en nous proposant une évolution non négligeable.

En effet, le cru 2005 de REQUIEM se montre moins progressif et nettement plus rentre-dedans (l’intro de « Possessed By Power », quelques passages de « Hold On », le chant écorché de « Violate » ou de « Gods of war », le riff on ne peut plus simple de « Invincible enemy »). Ce que REQUIEM gagne en efficacité, il le perd en complexité.

Certains seront déçus car dans un registre prog néo-classique, les finlandais étaient parmi les plus adroits, gratifiant même le style adopté de quelques nouveautés rafraîchissantes. Désormais, le jeu de piste que constituait « The Arrival » n’est plus de mise, les mélodies sont ici servies sur un plateau.

Maintenant, dans un style davantage catchy et heavy, REQUIEM tire plutôt bien son épingle du jeu. Les refrains sont recherchés et entraînants (« Painting the wind »), les mélodies accrocheuses, et la guitare heavy ou rock - davantage mixée en avant que par le passé - cisaille des riffs convaincants.

On serait donc en droit de se dire que les amateurs du genre vont y trouver leur compte, REQUIEM comblant la défection des déçus par la constitution d’une nouvelle (seconde) fan-base. Mais à bien regarder, REQUIEM propose-t-il vraiment un album en mesure de rivaliser avec ces formations dont il s’inspire ? Je ne crois pas.

Original sur les deux premiers opus alors qu’il se frottait à un heavy progressif et néo-classique, REQUIEM voit cet attribut non négligeable se noyer dans sa volonté d’aller quérir sa matière première au sein d’une scène plus encline aux riffs directs qu’au soli virevoltants, aux refrains courts et sans fioritures qu’aux breaks alambiqués. On ne peut pas être doué dans tous les domaines…

Jadis espoir d’une scène où se distinguer est devenu pratiquement impossible, REQUIEM rétrograde. Le constat final reste toutefois correct, car il faut bien avouer que « Requiem Forever » recèle quelques magnifiques passages… les plus proches, étrangement, du travail passé des Finlandais (sur « Vindictive heart », par exemple, à mon sens le meilleur titre de l’album).

Un assez bon album et une déception à la fois.

Note : 2,5 / 5