En 2000, Hardcore Superstar avait attiré l'attention en accouchant d'un premier album de hard rock/sleaze("Bad sneakers and a pina colada") fort prometteur. Il n'en fallait pas plus pour que certains voient en ce quartette suédois un très solide espoir pour le renouveau du hard rock. Aussi, lorsque Hardcore Superstar sort un an plus tard son deuxième album "Thank you(for letting us be ourselves)", il est attendu au tournant. C'est qu'il s'agit de confirmer les espoirs que certains ont mis sur ce groupe...

Ce nouvel opus démarre de façon fort prometteuse avec 3 splendides salves: "That's my life", un titre hard rock n'roll qui file une sacrée pêche et met d'excellente humeur, "Not dancing, wanna know why ?", un formidable titre hard/glam plein d'entrain qui rappelle les heures glorieuses de Hanoi Rocks dans la première moitié des 80's, et le mid-tempo hard/pop "Shame" habilment deguisé en ballade (mais qui n'en est pas une) et transcendé par un refrain entêtant. On ne peut que se rejouir d'un enchainement de titres aussi imparables et l'on se dit que cela augure du très bon pour la suite...

Malheureusement, la suite de l'album n'est pas d'aussi bonne facture que ce qu'on aurait pu espérer. Au lieu d'avoir droit à des titres de haute volée, on doit juste se coltiner un enchainement de titres quelconques, aseptisés et sans relief. En effet, "Summer season's gone", "Do me that favour", "Significant other" et la ballade molle "Dear old fame", pour ne citer que ceux-là manquent singulièrement d'audace et d'inspiration et sont trop lisses pour prétendre soutenir la comparaison avec les classiques du quartette suédois. Ce qui est le plus regrettable, c'est que les côtés sleaze et fou du précédent opus se sont ici nettement estompés. Hardcore Superstar serait-il victime du syndrome Def Leppard ?

La dernière ligne droite de l'album a tout de même meilleure allure et voit Hardcore Superstar proposer des titres de meilleur calibre, plus proche du potentiel exprimé sur "Bad sneakers...". L'énergique "Riding with the king" et ses guitares tourbillonnantes, de même que le percutant "They are not even a new Bang Tango", qui dépote sévèrement et se rapproche du précédent opus, sont là pour rassurer partiellement les fans et prouver que la flamme ne s'est pas éteinte subitement. Autre bon titre, de surcroit surprenant de la part du combo suédois: la ballade bluesy "Mother's love" pleine de sensibilité, de feeling et qui montre quand même que les musiciens ont un bagage musical plus solide qu'on le soupçonnerait...

En conclusion, ce deuxième album laisse un sentiment mitigé car le très bon et très inspiré cotoient l'insipide et l'insignifiant, ce qui laisse forcément un goût d'inachevé. On peut se poser des questions: Hardcore Superstar a-t-il éprouvé le besoin d'évoluer, de se remettre en question musicalement ? Ou bien a-t-il tenté de frapper un grand coup dans les charts ? En tout cas, le resultat peut paraître déroutant pour ceux qui ont craqué sur le premier album, d'autant que la folie se fait plus rare. Le point positif de cet album, c'est que les musiciens(notamment le guitariste Silver) ont progressé dans leur jeu. Du coup, ça atténue la déception et l'on espère que le groupe suédois reprendra du poil de la bête la prochaine fois.