Le précédent album "No rest for the wicked" ayant été une franche réussite, le quintette canadien de Helix poursuit sur sa lancée avec "Walkin' the razor's edge" qui doit permettre aux musiciens d'asseoir leur réputation et de s'affirmer en tant que valeur sûre du hard rock canadien après plusieurs années passées à tourner sans relâche.

Il ne faut pas longtemps à Helix pour mettre tout le monde d'accord: le hit fédérateur et hurlant "Rock you", dont l'aspect live ne laisse personne indifférent. Justement, ce titre est taillé pour être repris en choeur par le public dans un stade bondé et rappelle qu'à cette époque, les groupes ne se prenaient pas au serieux et les prises de tête existentielles étaient reléguées au second plan. Le très bon "Young & wreckless", appuyé de surcroit par un refrain direct, dépote pour le plus grand plaisir de nos oreilles. "Animal house", résolument hard rock n'roll, lorgne plus vers les 70's et permet au bassiste Daryl Gray de se lâcher sans retenue. "Feel the fire", bien que moins efficace que les titres précédents, entretient quand même la bonne humeur qui caractérise cet opus. "When the hammer falls" est plus nettement orienté heavy metal et s'avère aussi imparable que percutant. La voix de Brian Vollmer, le chanteur, colle parfaitement avec la chanson(tout comme avec les autres titres).

Après une première moitié d'album convaincante, on espère logiquement que la deuxième moitié le sera tout autant et que les titres à venir auront ce même aspect accrocheur.

On est rassuré gràce à l'accrocheur "Gimme gimme good love" au refrain très "kissien" dans l'esprit. En tout cas, voilà encore un titre apte à fédérer le plus grand nombre. Avec le mid-tempo entêtant "my kind of rock", on tient là l'archétype de la compo hard rock à la fois catchy et incisive. La bvallade "(Make me do) anything you want" aux accents pop, qui est en fait une reprise de Foot In Coldwater, arrive pour calmer les ardeurs. Ni transcendante, ni bâclée, cette ballade a quand même pour elle son superbe solo de guitare. On revient à quelque chose de plus foncièrement heavy avec "Six strings, nine live", à la fois rude et mélodique, et assez convaincant. Puis c'est la dernière ligne droite avec "You keep me rockin' ", énergique à souhait et doté d'un refrain énorme. Qui plus est, les guitares jumelles présentes apportent un certain volume à ce titre.

En conclusion, Helix a sorti un bon album de hard rock flirtant par moments avec le heavy metal. Les titres, pour la plupart, sont aillés sur mesure pour la scène et bénéficient d'atouts considérables tels que les riffs de guitare inspirés et des refrains qui font mouche. "Walkin' the razor's edge" fut à l'époque un joli succès au Canada puisqu'il a été consacré disque de platine. Il faut dire que "Rock you" et "Gimme gimme good lovin' " ont été des hits et que Helix avait tourné intensivement(avec Quiet Riot et Whitesnake aux USA, avec Motorhead et Girlschool en Europe, puis Triumph au Canada) pour défendre son album.