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METAL ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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ABRUPTUM - Obscuritatem Advoco Amplectere Me (1993)
Par ZODD le 12 Septembre 2012          Consultée 5510 fois

Dans l'histoire du Black Metal, ABRUPTUM est un groupe clé. C'est un fait établi et le contester ne m'intéresserait pas, je ne vais pas faire ici dans l'iconoclasme juste pour la beauté du geste. Ce qui m'intéresse en revanche, c'est de me demander quels sont les facteurs qui ont fait d'ABRUPTUM un nom important dans le paysage Black Metallique.
Parce qu'on peut être important de plusieurs manières : on peut être influent, comme l'a été BLASPHEMY ; on peut être unique, comme l'a été BURZUM ; on peut être le meilleur, comme l'a été DARKTHRONE ; on peut être le premier, comme l'a été BATHORY etcétéra, etcétéra.
Mais l'importance d'ABRUPTUM est autre et pour tout vous dire, elle n'est pas vraiment musicale, du moins pas directement. Parce que ABRUPTUM n'est pas vraiment bon musicalement, du moins pas directement (tiens je commence à me répéter... tiens je commence à me répéter).

Chez ABRUPTUM, à la racine, tout est dans la démarche. It et All, puis ensuite It et Evil (pour le line-up de cet album en particulier) avait en 1993 décidé que le Black Metal avait enfin gagné son droit d'exister comme une culture, comme un art à lui tout seul, et plus comme un simple sous-genre, lointain cousin du Heavy Metal. Depuis 3 ans déjà les groupes de Black radicalisaient leurs discours, encourageaient l'exclusion et recherchaient l'isolement. Alors que le monde du Metal se peuple de plus en plus de virtuoses et de leurs d'albums trop splendides, le Black Metal, lui, catégoriquement, refuse de rejoindre la marche. Et il faudra attendre le premier album d'ABRUPTUM (après un premier EP déjà très prometteur) pour que la rupture identitaire soit désormais réelle : oui, on peut faire du Black Metal sans pour autant faire du Metal.

Le Black alors devient un genre de musique et un courant à part entière, avec ses codes, son esthétisme et dont "Obscuritatem Advoco Amplectère Me" serait le manifeste le plus épuré : un climat cacophonique et infernal composé de cris, de distorsions de guitares, de percussions écrasantes et de claviers vibrants. Le tout se traduit dans une atmosphère étouffante, à la limite du cauchemar diront certains, à la limite du risible diront d'autres. Retranscrire musicalement les fantasmes et les aspirations du Black Metal de la manière la plus primitive et la plus directe possible définirait la démarche d'ABRUPTUM, une démarche audacieuse qui lui vaudra sa renommée et sa fierté. Euronymous (fameux leader du groupe MAYHEM) ne s'y trompera pas en signant cette sombre entité (qui, à première vue, peut sembler insignable ! ) afin d'en produire ce premier album à l'esthétique simplement obscure. La pochette du premier ABRUPTUM, noire et monolithique pouvait dès lors faire figure d'étendard du Black Metal dans le monde entier.

Unique en son genre (les emmerdeurs pointilleux peuvent me citer SVATY VINCENT pour me contredire gratuitement), la qualité d'ABRUPTUM dépend donc énormément de la sensibilité de son auditeur. Pour sa défense, nous commencerons par dire que cet album n'a certainement pas été enregistré avec l'intention de plaire (les rumeurs concernant l'enregistrement de cet opus sont nombreuses et très souvent tirées par les cheveux, je vous laisse le soin de les découvrir sur le net par vous-même). Pour son attaque, nous dirons ensuite que si l'intention initiale était de faire peur et bien on a plutôt tendance à en rire.
C'est à l'auditeur de choisir s'il veut être acteur ou détracteur dans le théâtre des horreurs dont It et Evil sont les (ig)nobles metteurs en scène. Pour ma part je trouve l'album hallucinant dans ses moments les plus intenses, mais je dose et choisis mes écoutes avec parcimonie.

Contrairement à ce qu'on a pu dire, "Obscuritatem Advoco Amplectere Me" n'est pas la boite de pandore du Black Metal. En revanche, il en est très certainement le "Sésame ouvre-toi".

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   (2 chroniques)



- It (cris)
- Evil (guitare, claviers, batterie)


1. Obscuritatem Advoco Amplectere Me Part 1
2. Obscuritatem Advoco Amplectere Me Part 2



             



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