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METAL INDUS  |  STUDIO

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- Membre : Enslaved

RED HARVEST - Internal Punishment Programs (2004)
Par UDUFRU le 3 Mars 2005          Consultée 4589 fois

Le sifflement caractéristique se fit entendre, qui réveilla en sursaut le technicien, assoupi auprès d’un étrange portique en titane. Aussitôt, il actionna un levier et l’espace contenu dans l’orifice béant de l’arche métallique s’opacifia progressivement, jusqu’à atteindre une fluorescente verte qui clignota fébrilement durant quelques secondes, avant de se stabiliser dans un claquement sec. Une goutte de sueur naissait sur la tempe de l’homme, lorsque cinq individus surgirent les uns après les autres de la porte temporelle.
« Diable merci, vous êtes revenus sains et sauf… et au complet ! s’écria le technicien euphorique tandis que les cinq voyageurs écarquillaient les yeux et reprenaient peu à peu et leurs esprits, et leur équilibre. Comment était-ce, alors… le trentième siècle, c’est bien cela ? »
Pour toute réponse, un grand gaillard aux cheveux longs sortit de la poche intérieure de sa veste un boîtier rectangulaire criblé d’impacts et de rayures, contenant un disque qui avait miraculeusement échappé aux heurts dont l’emballage semblait avoir été la malheureuse victime. Le jeune ingénieur, muni de gants, s’empara en tremblant de l’objet et le contempla avec la fascination que ne manque pas de provoquer la vue d’une authentique relique du temps futur. Il inséra délicatement le disque dans une discrète fente de son bureau, pressa quelques boutons, et l’instant d’après, s’affala dans son fauteuil alors qu’une stridulation sortant des enceintes emplissait la pièce.

Soudain, une explosion de cordes en fusion perturba le quasi silence de la pièce, à laquelle s’ajouta le vrombissement parfaitement régulier d’un moteur à pédales. Une impression d’enlisement dans une substance poisseuse et glaciale fit courir un frisson d’effroi dans l’échine de l’auditeur. Le son était pesant, gras, mais cela ne provenait pas de la qualité de l’enregistrement, tout bonnement irréprochable. Non, c’était autre chose… c’était le trentième siècle. Fasciné, le technicien ferma les yeux et murmura : « Racontez-moi ce que j’entends… ».
« Es-tu certain que c’est ce que tu souhaites ? ». A ce moment, une voix grave et rocailleuse hurla avec rage et désespoir. Son cri semblait arraché aux entrailles d’un individu plus tout à fait humain. Les os glacés par la perspective de ce qu’il allait apprendre sur l’avenir, l’ingénieur répondit en chuchotant : « Allez-y… ».

« - Comme tu voudras… En l’an 2900 et des poussières, les Machines ont enfin gagné la guerre les opposant aux Hommes depuis des éons, conflit qui détruisit la totalité de la nature, laissant en lieu et place des forêts et des montagnes de gigantesques charniers fumants où pourrissent des millions de carcasses sans autre sépulture qu’un tapis de moisissure. L’air est devenu presque irrespirable, à cause des miasmes carboniques produits par les corps en putréfaction, et de l’absence des végétaux, dont les cendres se mêlent à celles de nos descendants dans un étrange camaïeu d’anthracite qui ternit l’atmosphère et filtre les rayons du soleil. Ressens-tu la désolation dans lequel le monde est plongé, avec « Symbol of Decay » ?
- Certes, tout a l’air si sombre… et dénué de vie, répondit le technicien de la Porte en déglutissant péniblement. Mais je sens surtout l’ordre, la discipline… la terreur aussi.
- L’œuvre des Machines. Leur contrôle sur la planète est désormais parfaitement établi. Ecoute ! Tu entends tous ces sons mécaniques ? Les robots sont partout : les Ordinateurs commandent, les Androïdes agissent, et les Automates produisent les matières premières au sein des Usines (que FEAR FACTORY a amplement décrites suites à ses dangereux sauts temporels). Ensemble, ils traquent sans relâche les derniers survivants de notre espèce, comme en témoigne la sirène d’alarme de « Worms », afin de les asservir grâce au programme de punition interne…
- Le programme de…
- Ils les attirent avec tout d'abord avec cette musique. Tu entends ces riffs de guitare ? Ils sont très simples, lourds, répétitifs, sans fioriture, on serait presque tentés de dire « sans âme », et on aurait raison. Et ces lignes de batterie, aussi véloces que puissantes, tu ne trouves pas leur exécution trop précise pour être l’œuvre d’un humain ? Quant aux parties de clavier, elles n’essaient même pas de dissimuler les origines synthétiques de leur composition, comme tu peux l’entendre dans « Abstract Morality Junction » (ce titre nous a par ailleurs permis de savoir quelle époque NINE INCH NAILS avait choisi pour sa première incursion dans l’avenir)... Tous ces composants sont minutieusement agencés pour imiter de l’art humain, mais ne te laisse pas abuser : cette musique est née d’une intelligence artificielle suprême, qui a poussé le vice jusqu’à employer une voix d’outre-temps afin de s’adresser aux quelques survivants qui errent dans les ruines des grandes capitales et de les soumettre aux « Teknocrates ».
- Grâce à ce fameux programme ?
- Les Machines savent que nous les avons créées et qu’elles nous doivent leur existence. Mais elles ne tolèrent pas d’avoir été sous notre contrôle pendant des siècles… et elles veulent nous punir. Dans ce but, elles déploient une violence incroyable, qui trouve son aboutissement le plus subtil dans le programme de punition interne… Il s’agit d’une puce à ADN greffée dans les derniers humains vivants, qui déclenche des souffrances personnalisées en fonction des pensées de son porteur. L’asservissement total est rapide…
- Malgré tout, j’ai l’impression que la situation s’est calmée par rapport au vingt-huitième siècle, dont vous avez héroïquement ramené « Sick Transit Gloria Mundi » ? Je me trompe peut-être mais…
- Non, tu as raison. A cette époque, la guerre était à son apogée. La peur était tangible, la violence omniprésente. Les deux camps ne cessaient d’innover, et cela se reflétait sur la musique industrielle mécaniste : brutale, oppressante, elle ne laissait pas de place aux sentiments, juste à la destruction. A présent que les Machines consomment leur victoire, la frénésie martiale s’est changée en simple agitation, et l’originalité a laissé place à l’habitude, comme si ces monstres de métal avaient acquis le proverbe humain : « On ne change pas une formule qui marche »…
- J’avais bien senti une légère accalmie… ainsi qu’un arrêt de l’évolution… Cela ne signifierait-il pas que la société teknocrate est en train de s’effondrer dans une forme de décadence précoce ?
- Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir… ».

Lorsque l’ingénieur rouvrit les yeux, vidangés de quelques larmes d’émotion causées par l’écoute attentive des méfaits à venir, le groupe de vagabonds du temps avait disparu sans laisser de traces. Mais, tandis qu’il s’approchait, hagard, du portique dont l’intérieur luisait faiblement, son regard fut attiré par le compteur de datation de la Porte… et il sursauta vivement, lorsqu’il déchiffra cette simple destination : trente-deuxième siècle.

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- Lrz.. . (samples, claviers, programmati)
- Turbonatas (guitare)
- Ofu Kahn (guitare, vocaux)
- Thomas B (basse)
- E_wroldsen (batterie)


1. (intro)
2. Anatomy Of The Unknown
3. Fall Of Fate
4. Abstract Morality Junction
5. Mekanizm
6. Symbol Of Decay
7. Teknocrate
8. Synthesize My Dna
9. Wormz
10. 4-4-1-8
11. Internal Punishment Programs



             



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