2 ans après "Fire works" qui a connu un joli succès(30 semaines passées dans le Top album allemand), les Teutons de Bonfire reviennent en 1989 avec un nouvel album intitulé "Point blank". Pour ce combo, il s'agit de confirmer les bonnes impressions laissées précédemment, d'autant que la compétition devient plus ardue avec l'arrivée de jeunes groupes(Pink Cream 69, Axxis) qui en veulent énormément.

Pour ce 3ème album studio, Bonfire a subi quelques petits changements de line-up: le guitariste Hans Ziller(néanmoins crédité en tant que guitariste additionnel) a quitté le groupe, remplacé par Angel Schleifer; et le batteur Edgar Patrick a intégré le combo allemand.

Le mid-tempo "Bang down the door" et "Waste of time", un poil plus musclé, indiquent que par rapport au précédent album, il n'y a pas de profonds bouleversements. Bonfire joue toujours un heavy-Rock mélodique, punchy et accrocheur. A part ça, on ne manquera pas de parler de "Hard on me", un des hymnes de l'album dont le clip est pétri d'humour; "Tony's roulette" et son gros refrain fédérateur, "Freedom is my belief" qui a également l'envergure d'un mega-hymne et que le groupe a dédié aux bikers du monde entier; "Gimme some", une sorte de Hard US musclotté(on pense surtout au Bon Jovi de l'époque); "Never surrender", un mid-tempo inspiré qui alterne couplets calmes et refrains plus heavy.

Et quand Bonfire durcit le ton; ça donne des titres comme "You're back", musclé et percutant, et "(20th Century)Youth patrol", qui a une véritable ambiance live avec son refrain monstrueusement tapageur, ses chœurs d'enfants excités juste après le solo de guitare. Lorsqu'on entend ces titres; croyez-moi, ça fait du bien par où ça passe.

Dans un registre plus calme, Bonfire s'est fendu de 2 ballades absolument remarquables et dépourvues d'artifice. "Why is it never enough" se distingue par de magnifiques intonations bluesy; tandis que la ballade acoustique "Who's foolin' who", renforcée par le bruit de vagues de la mer et pleine de sensibilité, conclut l'album sur une note de douceur.

Au rayon des surprises, on signalera 2 courts intermèdes en guise d'amuse-gueule: "Minestrone", qui n'a rien d'un hommage à la soupe italienne, voit des chœurs chantés en allemand sur un ton retro typé 50's/60's; tandis que "Jungle call" est un assemblage de bruits bizarres(on entend notamment le bruit de la chasse d'eau). Au moins, ça prouve que ces Teutons ont de l'humour et ne se prennent pas au sérieux.

Avec 17 titres au programme(enfin 15, si on ne tient pas compte des 2 "amuses-gueule"), il est évident qu'on trouvera sur cet album du remplissage. C'est le cas de "Know right now", de titres hard/pop peu inspirés tels que "Look of love", "The price of loving you" qui a été co-écrit par Desmond Child et qui ressemble d'ailleurs plus à du Desmond Child qu'à du Bonfire.

En dépit de ces quelques faux-pas, "Point blank" reste un bon album(sans être ultime non plus) et voit Bonfire confirmer son potentiel entrevu avec les disques précédent. Ce disque montre un groupe qui donnait à l'époque le meilleur de lui-même. De nos jours, Bonfire continue ses activités en tournant et en enregistrant des albums quand l'occasion se présente.