INNER VISIONS est le premier groupe français marqué du sceau de Replica Records (structure qui a succédé à NTS pendant l'été 2004). Si vous êtes fans de heavy/speed racé, les noms de Dominique Leurquin (guitare) et Patrice Guers (basse) ne vous seront pas inconnus. Le premier s'est fait connaître avec le groupe DREAMCHILD et est depuis quelques années le second guitariste live de RHAPSODY. Le second est depuis quelques mois maintenant le nouveau bassiste des mêmes RHAPSODY et aussi de Patrick Rondat.

Des pedigrees qui bien évidemment n'ont pas porté à réfléchir 120 ans quant à une signature de contrat, d'autant que l'écoute de ce Control The Past, le premier album, nous rassure quant aux intentions du combo.

Sans réellement révolutionner le genre, Control The Past se révèle être une bonne surprise. Chaque chanson a quelque chose d'attachant : les rythmiques souvent speed confèrent à chacune d'entre elle une dynamique bien huilée, les riffs sont accrocheurs, les mélodies chantantes et les refrains aisément mémorisables au bout de quelques écoutes.

Une intro sous forme d'une mélodie "boîte à musique" se prépare à nous envahir pour nous emmener vers des rêves colorés (le spectre de DREAMCHILD ?) illustrés par la jolie pochette. "Big Brother", morceau de bravoure est placé stratégiquement en début de disque, et il faut reconnaître que le titre est accrocheur, speed et bien ficelé, typique du registre du groupe. Avec ses jolies mélodies et ses nappes de claviers omniprésentes mais qui ne prennent jamais le pas sur les guitares (Dominique et Philippe - le claviériste - sont les 2 principaux compositeurs du groupe), on peut parfois penser à SONATA ARCTICA pour les côtés romantiques ou joyeux qui se dégagent de la musique ("Behind The Grid").

Beaucoup de sentiments ont été mis en boîte ici, comme sur le titre "Control The Past" qui donne son nom à l'album et qui reprend avec son refrain la mélodie de la boîte à musique du début. Certains titres et arrangements peuvent évoquer un RHAPSODY "light" (car évidemment, les arrangements sont ici largement moins grandioses que chez les italiens), comme sur "Eliminate".

On notera les guitares acérées et flamboyantes dans les solos, le point d'orgue à ce niveau étant atteint sur l'instrumental "Maze Of Nowhere". Autre point très important du disque, la performance vocale du novice Julien Jacquemond. Novice mais doté d'une voix pourtant bien assurée sur l'album (voir ce que cela donnera en live), le chanteur possède un timbre médium qui rompt, et c'est tant mieux, avec les trop clichesques voix aiguës récurrentes dans le genre. A l'aise dans les moments speeds mais aussi sur du mid-tempo ("When We'll Be King" et ses "Oh oh oh!"), voire sur la ballade "Wake Up With A Smile", le gaillard s'en sort fort honorablement sur ce premier effort. Ca ne l'empêche pas de s'adonner à de petites poussées ponctuelles dans les hauteurs ("In The Name Of ...").

Control The Past est définitivement un premier album de qualité, surtout lorsqu'on sait qu'il a été fait "maison", le groupe s'étant occupé de tout depuis la composition jusqu'à la production. Nous ne pouvons donc que féliciter les 5 français pour ce premier effort et leur prodiguer nos encouragements. En espérant qu'un deuxième album vienne conforter ce premier jet prometteur.