The Throbs fait partie de ces groupes de Hard US méconnus qui n'ont jamais eu de succès malgré un potentiel musical qui leur aurait donné le droit d'obtenir une plus grande reconnaissance auprès du public. Signé chez Geffen, ce quartette americain n'a sorti qu'un seul album: "The language of thieves and vagabonds".

C'est le titre "Underground" qui ouvre les hostilités. Après une intro aux consonances orientales assez agréables; les guitares heavy prennent le relai, suivies de la voix du chanteur Sweetheart (oui, il s'appelle bien comme ça) dont les intonations rappellent Alice Cooper. Gràce à un refrain accrocheur avec, en arrière-plan, ces fameuses consonances orientales, ce titre au parfum 70's convainc tout de suite l'auditeur.

Pas de véritable révolution musicale en vue, mais The Throbs a des idées intéressantes et le prouve tout au long de cet album. L'entrainant "Come down sister" et son refrain vigoureux et festif(aaahhh, ces choeurs !) confirment tout le bien qu'on pense de ces 4 americains, lesquels savent y faire pour transmettre leur enthousiasme contagieux et debordant. Si vous ne me croyez pas; écoutez un peu "It's not the end of the world"(ça, c'est bien vrai !) qui, gràce à l'appui d'un piano hyper-virevoltant, donne une irresistible envie de taper du pied; ou encore "Rip it up", renforcé ainsi par quelques notes de piano, ainsi que de slide. Dans le même style, le tapageur "Sweet addixtion" n'est pas mal non plus avec son choeur feminin sur le refrain qui fait son effet.

On retrouve aussi quelques atmosphères plus sombres sur l'album; notamment sur "Dreamin' ", un titre arrangé qui progresse crescendo et qui laisse la place à l'originalité puisqu'on peut y entendre un instrument appelé le baglama (petit luth très utilisé dans les musiques grecques et orientales), ou encore sur "Ocean of love" appuyé par une basse pesante.

Côté ballades, on en recense 2 sur l'album: "Honeychild", gorgé de guitares acoustiques, est plutôt agréable à écouter avec ses accents bluesy; tandis que "Only way out" fait plutôt penser aux Beatles, mais s'avère moins convaincante, moins accrocheuse.

Cet opus était une bien belle surprise lorsqu'il est sorti car il a démontré que le Hard US pouvait se renouveler, injecter des idées intéressantes. En effet, The Throbs a delivré un Hard Rock de grande classe influencé par L.A.Guns, Alice Cooper, les Rolling Stones tout en ajoutant une bonne touche bluesy, des mélodies orientales(voire hindoues) et un zeste de pop. Le tout était servi par un chanteur capable de moduler sa voix(tantôt rugueuse, tantôt mélodique), un guitariste(Roger Ericson)alignant de très jolis solos et une production limpide(peut-être trop clean à mon goût, la batterie étant trop en retrait) signée Bob Ezrin.

Malheureusement, "The language of thieves and vagabonds" est sorti dans l'indifférence. Peut-être que le lettrage du nom du groupe et du titre de l'album(à la pochette peu conventionnelle) ont dissuadé le public à l'époque... C'est bien dommage car The Throbs méritait mieux et si ce disque est un jour réédité, n'hesitez pas à lui accorder une chance: il vaut vraiment le détour.