Amis de la poésie, bonsoir ! Nos quat’ z’amis frenchies de GRONIBARD (tout un programme) et leur superbe pochette à l’esthétique des plus élégante débarquent dans vos chaumières pour y répandre la bonne parole du Porno Grind option fricassée de clitoris et flan à la bile avec ses vrais copeaux d’ongles incarnés ! Miamumiam ! Et le plat est copieux : trente trois bouchées d’une musique aussi extrême que stupide et délirante, avec les textes qui vont bien. Jugez en par vous même : « Ma soeur a vu passer plus de queues que les caissières d'Auchan », « Mon anus est un héliport à glands », « J'ai fait une salade de calamars avec des restes de circoncision de Cedric M. (donc pas grand chose)" … et il y en a trois autres dizaines comme ça ! Du pur De Nerval dans l’esprit !

Plus sérieusement (???), nos quatre ménestrels en couches souillées de jus d’ananus (arf!), les Anal Capone (chant), Albatar (basse, claviers, chant), Godemichel (batterie) et Necronembourg (guitare, chant) ne font pas ici dans la dentelle si prisée par mémé, qui aime bien tricoter de petits manteaux de laine à son petit Azor adoré. Non, ici c’est du gras, du bien dégueu, du « j’te blaste la gueule, connard édenté », du « j’te riff le prépuce, pauvre déchet » qui vous attend… sans violence, et avec intelligence… euh, non pardon, sans intelligence et avec violence !

Champions toutes catégories de la déconne égrillarde, les GRONIBARD s’amènent donc avec ce premier album sous leurs aisselles transformées en foyer infectieux… un bon gros glaviot pateux entouré d’une guirlande de boudin fécal. Et le pire dans toute cette affaire sacrément salée, c’est que tout ce bazar est bien foutu, bien produit et… terriblement drôle ! Eh oui, on se prend pas la tête chez GRONIBARD ! On sort la collec de Penthouse et toute une ribambelle d'hilarants films porno de série B ("Et maintenant, du bon sperme de marquis "!) pour se frictionner un peu les méninges, on investit la cave du voisin pervers et fétichiste, on branche les guitares, on beugle comme des fous, on s’amuse à taquiner copieusement ses petits camarades (BELENOS, GUT, SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION et LAST DAYS OF HUMANITY...les pauvres...), on convie quelques invités prestigieux (Taz venu tout droit de tazmanie pour rencontrer BELENOS sur "Mort Fondu Savoyarde", Gizmo sur "Mat Est Un Connard"...) et on n’oublie pas d’insérer pléthore de samples délirants de films de boules, histoire de donner un peu de matière à la chose… Et le tour est joué : Trente trois pièces classieuses (plus un petit moment euphorique caché à la fin du trente troisième morceau), truffées de blast, de guitares sauvages, de grognements de phacochères se tapant la discute avec une escouade de petits cris hystériques et autres voix claires comiques et débiles Top Chanmé !

On appréciera ou pas l’univers caca/pipi/sodomie de GRONIBARD, on condamnera ou encensera ce Grind des plus recevables et d’une vraie qualité, mais il faudra bien avouer une chose : énorme farce, GRONIBARD se fera l’ami des fans de Grind (qui lui accorderont plutôt un 4/5) et le compagnon indispensable de vos soirées (très) arrosées. Carlos peut aller se rhabiller, le remède le plus sauvage contre la morosité existe, et il s’appelle GRONIBARD ! Quant à la musique… est-ce bien raisonnable ?