Auteur d’un second album intéressant, THE STORYTELLER était parvenu à se hisser dans le peloton de tête des formations suédoises de fantasy metal, étiquette collée généralement aux groupes brodant textes et concept autour de l’héroic-fantasy et agrémentant leur musique de chœurs guerriers, de mélodies épiques, de refrains fédérateurs et parfois d’orchestrations d’obédience cinématographique.

Le second opus des suédois ne recevra pas la même approbation de ma part. Nettement moins accrocheur que « Crossroad », « Tales Of A Holy Quest » s’inscrit dans cet amas isolé des formations capables de n’intéresser que les inconditionnels d’un genre bien précis. Et celui dont se réclame THE STORYTELLER, s’il a de nombreux adeptes en Allemagne, en Suède ou en Italie, ne devrait trouver grâce en France qu’aux yeux d’une minorité éparse.

Le groupe n’a pas évolué d’un iota depuis leur précédent opus et l’accroche indéniable que pouvaient susciter ses compositions passées fait trop souvent défaut sur cette nouvelle offrande. Il y a bien quelques titres agréables mais ils restent minoritaires. Les autres morceaux sans être absolument mauvais ne marquent pas assez l’esprit, s’oublient trop rapidement, bref ne suscitent pas cette envie qui fait un bon CD, celle de se repasser l’album.

THE STORYTELLER n’a pas choisi la voie de la facilité. Car plutôt que d’évoluer dans un registre véloce plus facilement accrocheur, les suédois étalent leurs idées sur un rythme mid-tempo où se greffent de longues lignes vocales appuyées. Alors qu’un groupe comme VIRGIN STEELE parvient à rendre passionnante sa musique en employant un style similaire parce qu’il sait varier le rythme et le chant aux bons moments, THE STORYTELLER agace par sa léthargie pesante là où il faudrait accélérer le tempo, ennui par son insistance à répéter des plans trop lourds ou à pousser à son paroxysme le côté lyrique des morceaux, déçoit quand la montée en puissance d’un titre est rompue par un refrain trop mou. Bref, THE STORYTELLER fait preuve d’un manque de pêche évident.

Excepté sur le meilleur morceau de l’album, le très bon « Trails Of Blood » sur lequel les suédois parviennent à composer autour de leurs spécificités mais sans se faire insistant sur le côté épique de leur musique. Cela donne donc une succession de changements de rythme, véloce ou étalé, de mélodies légères ou plus graves. Et l’on retrouve là le groupe qui avait fait de « Crossroad » une œuvre aboutie et intéressante.

La production est moyenne, ne mettant que peu d’éléments en valeur, mais ne les desservant pas non plus. Une production tout à fait habituelle dans le genre. La pochette est très réussie, c’est une constante chez les suédois. Pas autant que celle de l’album précédent, mais les couleurs sont superbes, il faut avoir le produit devant soi pour bien s’en rendre compte.

Sans que son écoute ne s’avère foncièrement désagréable, « Tales Of A Holy Quest » ne marque pas, tout simplement. Et le CD finit inexorablement par atterrir sur un coin d’étagère poussiéreuse, dans une pile de disques dont on n’arrive pas à déterminer s’ils sont vraiment mauvais ou s’ils vont se bonifier avec le temps. On les range là dans l’optique de les réécouter plus tard. Mais il est rare qu’on les ressorte, car la multitude de sorties dans le genre n’incite pas à leur donner une seconde chance.

Note : 1,5 / 5