Troisième album de Hardcore Superstar, "No regrets" est attendu au tournant par bon nombre de fans de Rock dur. En effet, si le 1er album "Bad sneakers and a pina colada" en avait fracassé plus d'un avec son sleaze-Rock n'roll direct et spontané, il en fut autrement avec "Thank you(for letting us be ourselves)" qui avait désorienté(voire déçu) son auditoire en raison de son côté aseptisé, plus proche du hard FM(qui avait valu au groupe le surnom de Softcore Superstar par certains detracteurs).

"No regrets" suscitait donc bien des interrogations: Hardcore Superstar allait-il revenir aux sources avec quelque chose de plus brut se rapprochant du 1er album ou bien poursuivrait-il sur la lancée du 2ème album dans un registre soft ? Et bien, ni l'un ni l'autre ! En effet; ce 3ème album studio du quartette suedois lorgne plutôt du côté du Rock n'roll aux ambiances 60's avec, ici et là, quelques touches glam. Voilà de quoi décontenancer...

Parlons donc de ce "No regrets" plus en detail. Cet opus contient quelques bons titres accrocheurs aptes à faire bouger, taper du pied. C'est le cas notamment du single tapageur et rythmé à souhait "Honey tongue" qui contient quelques passages plus aeriens, plus glam dans l'esprit. Ce titre pourrait sans problème être le générique de "Happy days"(vous vous souvenez? Le feuilleton culte avec Fonzie) à la sauce hard. Dommage que la fin de la chanson soit répétitive...

Mention bien également à des titres comme "Breakout" et sa batterie qui pétarade, "Soul of sweetness" plus 60's que nature, "Still I'm glad" dont les mélodies sont un clin d'oeil évident aux Beatles, l'entrainant "Why can't you love me like before", qui ont tous des consonances très rockabilly.

Hardcore Superstar a egalement pondu quelques titres renvoyant aux racines sleaze du 1er album sans pour autant se répéter: le musclé "Pathetic way o life", "The last great day" et ses délicieux aromes 80's, "I can't change" sont efficaces; tout comme "Wall of complaint" qui oeuvre dans la même direction tout en ayant quelques sonorités rockabilly et qu'on remarque en raison de son solo de guitare plus véloce et technique qu'ailleurs. J'insiste sur ce dernier point car, dans l'ensemble, les solos ne donnent guère dans la démonstration; le guitariste Silver privilégiant la concision tout en jouant juste.

En revanche, cet album contient son lot de titres inintéressants, sans saveur. C'est dommage car le quartette suedois a montré de bonnes dispositions. Tout d'abord, la production de Roberto Laghi est remarquable, la voix de Jocke Berg est désormais facile à identifier et la présence des (trop?) nombreux "claps, claps" apporte une couleur originale à "no regrets".

En tout cas, avec une telle galette, Hardcore Superstar a pris à contre-pied la plupart des pronostics. Il semblerait que le combo suedois évolue d'album en album et bien malin celui qui pourrait prédire à quoi ressemblera le successeur de "No regrets". Jocke Berg et ses compères ne vont sans doute pas faire l'unanimité mais on est au moins rassurés sur un point: Hardcore Superstar n'est pas devenu "easy listening" ou, si vous préférez, commercial(il n'y a aucune ballade sur cet opus). On ne retrouve certes pas la folie et le côté rentre-dedans du 1er album; mais après un "Thak you..." trop mou que, pour ma part, je n'avais apprecié que moyennement, le groupe suedois a repris du poil de la bête. C'est déjà ça.