Praying Mantis est surtout connu pour être le groupe de l'ex Iron MAIDEN, Dennis Stratton. Le groupe a toujours connu un succès conséquent au Japon, mais il demeure ignoré en Europe. La carrière de Praying Mantis a débuté parallèlement à l'essor de la NWOBHM, au début des années 80 avec la sortie de l'album Time tells no lies, un classique du genre. Mais à la suite de nombreux changements de line up (sont déjà passés dans le groupe les chanteurs Bernie Shaw et Paul Di'Anno), le groupe a changé de style, en délaissant un heavy metal typé NWOBHM pour de l'AOR un brin mollasson.

La démarche de Praying Mantis est très professionnelle, et le travail effectué est colossal, aussi bien techniquement pour les instruments qu'au niveau des choeurs. Les compos reposent surtout sur les harmonies vocales, comme c'est souvent le cas dans ce style, et elles deviennent un peu soûlantes à la longue, il faut bien le dire. Que ça sonne daté tout ça, mais daté dans le mauvais sens du terme ! La présence de chanteurs prestigieux comme Doogie White et John Sloman (Gary Moore, URIAH HEEP) ne fait que confirmer l'importance accordée au chant, malheureusement au détriment du reste. Le jeu de Dennis Stratton est très fin, pas de problème, mais il aurait été souhaitable que les compos de ce disque soient plus consistantes et un peu moins "passe partout", comme c'était le cas de l'album précédent, Nowhere to hide, considéré comme un des meilleurs albums de Praying Mantis. Il y a bien quelques titres plus heavy, très accrocheur et de toute beauté comme Silent War ou The Voice, qui me font un peu penser à la période FM de Yngwie Malmsteen sur Odyssey et Eclipse, ou quelques ballades bien foutues (The Escape, Lost World). Il y a également quelques passages instrumentaux sympas (Hold on for love, mais le reste du morceau est du Rock FM relativement banal).

Mais globalement, on reste un peu sur sa faim, même si on sent que la démarche est très pro, avec une volonté constante de bien faire. Dommage car le potentiel mélodique du groupe est énorme et on se dit qu'avec une démarche novatrice, Praying Mantis aurait pu sans problème nous pondre un chef-d'oeuvre, pour peu que les compos soient inventives. On se contentera de passer un bon moment à l'écoute de cette galette, mais sans plus.