Et un autre groupe français signé chez Adipocere qui sort son album cette année. Le metal extrême français se porte-t-il bien? Là n'est pas la question. Il convient plutôt de se pencher sur ce nouvel album, qui ne raconte au final qu'une seule et même histoire, dont je vous laisse le soin de découvrir si le coeur vous en dit. Sachez juste que tout s'articule autout de ce lac maléfique.

Etant donné l'enjeu de l'album, on se retrouve avec quelques difficultés. Tout d'abord les paroles des chansons ne sont que les dialogues -parfois des bribes d'histoires- entre différents personnages donc, symbolisés par des voix différentes: des voix informatisées, des voix grasses typées death-metal, et des voix stridentes typées black-metal (entre autres). Chacun se donne la réplique en chanson, dans des registres assez agréables à écouter. Ensuite, du fait qu'il s'agit d'une histoire qui suit son cours au fil de l'album on n'a pas à proprement parler de refrains, de couplets, de linéarité en somme. Et c'est un des défauts de l'album.

La musique, elle, est violente et très rythmée, on a affaire à du Heavy Metal pour la technicité et la mélodie des guitares alliée à une batterie survoltée et un tempo du diable faisant lorgner le tout vers du thrash, du death, enfin ce que vous voulez mais de plus extrême. Bref vous aimez le Heavy Metal oui, mais il vous faudra supporter ces 3/4 d'heure de puissance sans réel répit. Les morceaux sont tous courts, dépassant à peine les 4 minutes, et durant ces 4 minutes, les guitares changent de riffs pratiquement à chaque nouvelle intervention d'un personnage. En somme, la guitare aigüe et perçante -bien mise en avant- part dans tous les sens, ça breake (pardonnez la facilité de langage messieurs-dames) à tout va, impossible de retenir suffisamment bien un morceau tant le rythme ne tient pas en place. Qui plus est, la grande majorité des chansons sont calquées sur ce système, et permet rarement de distinguer l'une de l'autre.

Heureusement l'auditeur malmené se voit offrir quelques rares instants de répits incarnés par de courts morceaux instrumentaux, ou simplement des passages qui rivalisent de rapidité avec Maurice Greene, là un peu de piano, ici un poil de guitare sèche. On a droit à quelques "refrains" (attention prenez ce mot très à la légère) entraînants, des mélodies souvent intéressantes mais qui s'embourbent; d'une sous les changements de riffs incessants; de deux sous la ressemblance désarmante entre les morceaux. Mais on pardonne ces "défauts de jeunesse" (je n'aime pas utiliser ce terme mais bon) face à l'alliance violence/mélodie (violence adoucie par les nombreux arrangements et/ou violons) qui fait des siennes, et face à un concept osé. On vous attend pour la suite.