Ma relation avec SHEAVY est très ancienne puisqu'elle a débuté en 1998, année où est sorti "The Electric Sleep". En effet, sur un sampler de feu Hard Rock Magazine se trouvait le morceau "Born In A Daze". Bordel, j'ai écouté tellement de fois ce titre mais voilà j'écoutais seulement CE titre de SHEAVY. À l'époque j'avais dix piges, j'écoutais ce que je trouvais et je n'avais pas encore cette curiosité et ce réflexe d'aller fouiller dans les bacs à CD des magasins ou à demander à mes parents de me le trouver. Et puis bon, trouver l'album de SHEAVY au rayon musique de Cora c'est comme chercher un bon riff chez DISTURBED sur les quinze dernières années. Non, à dix ans, on écoute ce qu'on nous file et c'est tout ! Et grâce à mon oncle qui m'a filé une palanquée de CD Sampler, j'ai découvert pas mal de choses mais revenons à nos moutons. Vingt-cinq ans plus tard donc, en 2023, j'écoute enfin l'album "The Electric Sleep" afin d'en réécrire la chronique principale. La boucle est bouclée.

Momo Heartbreaker, que je salue au passage, a raison quand il compare le groupe à BLACK SABBATH, on est en effet très proche du mythique groupe britannique. Sur le plan musical déjà avec ses riffs lourds et oppressants mais surtout sur la voix de Steve Hennessey très proche du père Osbourne.

En termes de style pratiqué, on est très proche du "Master Of Reality" du SAB, ce qui n'est pas pour me déplaire, moi qui adore cet album. Rien que le titre d'ouverture "Virtual Machine" vaut le coup avec son riff hypnotisant, sa prod un peu "sale" ajoutant un peu d'oppression et ce chant habité. Un pur délice. Et dès "Velvet", second morceau, le groupe nous prend à contre-pied car il est entièrement acoustique avec son côté aérien qui rappelle les interludes du SAB (putain encore eux) pour un moment délicieux et surprenant si tôt dans le disque.

Pendant presque une heure, les Canadiens vont nous faire voyager dans un univers Stoner / Doom sale et accrocheur. Cet opus de 1998 sonne très seventies, dans son son d'abord bien sûr, dans sa structure des compositions aussi et également grâce à ses touches psychédéliques. Et Steve Hennessey, même s'il peut paraître en faire des caisses par moments est un véritable poseur d'ambiance. Par contre quand il faut sortir les muscles, ça groove sévère sur "Saving Me From Myself" et ses petites notes aiguës de guitare bien amenées. Je pourrais vraiment détailler chaque titre tant ils ont chacun une histoire à raconter mais faites-moi plaisir et tentez l'aventure.

Le seul reproche que j'aurais à faire finalement sur cet album serait sur sa durée. 53 minutes, c'est un peu too much, la faute à des longueurs sur "Oracle" et le titre final "Stardust" qui avoisine presque les dix minutes pour raconter peu de choses finalement. Pourtant sur "Savannah… Flights Of Ecstasy" qui dure 6min30, SHEAVY sait se montrer inspiré en cassant nettement le morceau en deux avec sa première partie aérienne pour ensuite nous balancer des riffs pachydermiques. Ne boudons pas notre plaisir pour autant, SHEAVY signe un album de Stoner solide, qui ravira les fans de BLACK SABBATH première période mais pas que.