Aviez-vous déjà entendu parler du groupe ACID REIGN ? Non ? Bah moi non plus. Comment j'ai découvert ce groupe ? Bah rien de plus simple : "Allô T-Ray, tu peux me dire s'il y a des groupes à l'abandon ou oubliés sur NIME que je pourrais gérer ?" En moins d'une heure, j'ai reçu plus d'une vingtaine de noms, véridique ! ACID REIGN en fait donc partie. Le combo britannique formé en 1985 fait donc son entrée sur NIME et il sera donc question de leur premier opus "The Fear", paru en 1989. Et pour vous faire un semblant d'historique, le groupe sortira un second album l'année suivante puis plus rien avant…2019 !

You never know when the nipples will strike est la phrase d'intro, accompagné d'un rot et d'un pet, on repassera pour la subtilité. Mais qu'en est-il de la musique ? SI je devais résumer grossièrement, ACID REIGN serait l'équivalent britannique d'ANTHRAX. Alléchant déjà non? Et la petite différence, c'est qu'ACID REIGN va proposer des pistes légèrement plus longues pour parfois même dépasser les 8 minutes (le title track par exemple). Vous me direz, des titres Thrash de 8 minutes on en connaît mais dans le style un peu mosh, pas vraiment finalement. Petit point rapide sur la pochette que j'aime beaucoup car elle est reconnaissable immédiatement avec sa casquette ACUK. (ACID REIGN UK vous l'aviez ?)

Coller l'étiquette ANTHRAX à ces britanniques est un raccourci évident mais un brin facile car ACID REIGN avec ce premier album nous happe dans son univers qui lorgne sans broncher entre le Thrash et le Crossover. Les riffs vont vite, à l'instar de l'opener " Reflection Of Truths", presque SLAYER-ien au niveau des guitares. Écoutez bien, on croirait entendre "Angel Of Death" avant de basculer sur du ANTHRAX pendant le refrain où on a envie de sauter partout. Dès ce premier morceau, ACID REIGN nous colle une première beigne et ce n'est que le début.

Tous les morceaux ont quelque chose à dire et ce ne sera jamais exprimé finement. Les riffs sont incisifs, les leads sont quant à eux anecdotiques (encore une réf à ANTHRAX ?) mais par contre quand il s'agit de varier les tempi et les ambiances, ACID REIGN maîtrise son sujet. Je pense à "Insane Ecstasy" qui nous bombarde de riffs tranchants, à "Humanoia" et de son refrain entêtant ou à "The Fear" longue de 8 minutes où quelques claviers font leur apparition.

Malgré les riffs destructeurs et quelques ambiances sombres (la violente "Blind Aggression"), l'album dégage finalement une bonne humeur communicative et donne la pêche à chaque écoute. Vraiment c'est le genre d'album feelgood qui fait un bien fou. Tout n'est pas parfait, à l'image de "Life In Forms" qui démarre timidement pendant deux minutes avec des leads peu inspirés. Et même si "All I See" et ses riffs tranchants fonctionne pas trop mal, arrivé à la moitié du morceau le groupe nous perd en nous balançant des parties instrumentales peu inspirées. C'est clairement le ventre mou de l'album ces deux morceaux. Fort heureusement, "Lost In Solitude" clôturera la galette de bien belle manière. L'intro mid-tempo et ses riffs de bûcheron tabassent, même si encore une fois ACID REIGN nous balancent une successions de riffs sans queue ni tête. Mais globalement on finit sur une note plutôt positive d'un groupe au capital sympathie élevée.

Cette chronique fait suite à la requête de SCHOUFA parue dans la Boîtes à Demandes en 2018 qui avait résumé l'album avec cette phrase : Version anglaise d'un ANTHRAX période "Among The Living" et "State Of Euphoria". Thrash incisif et bonne humeur. Tu avais totalement raison et je te remercie pour cette belle découverte. Amis Thrashers, (re)découvrez cette première galette d'ACID REIGN, où l'ombre d'ANTHRAX plane sans aucun doute. Foncez, vous ne le regretterez pas.

Note réelle : 3,5 arrondie à 4/5.