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2014 Death By Burning
 

- Style : Oath Of Cranes, Dvne, Johnny The Boy, Lord Dying

MANTAR - Death By Burning (2014)
Par DARK BEAGLE le 16 Avril 2025          Consultée 37 fois

MANTAR est un duo allemand qui avait pour base Hambourg (d’où le disque live "St Pauli Sessions", club omnisport de la ville à la carrière modeste en termes footballistiques en Bundesliga, mais très ancré à gauche). Et ne cherchez pas de quel démon ils ont emprunté le nom, il s’agit du mot « champignon » en turc. Et n’allez pas non plus croire que vous allez entrer dans un disque à l’esprit enfumé, ce n’est pas le genre de la maison (enfin dans la sphère privée, je n'en sais rien). MANTAR, c’est plutôt du Sludge bien épais avec des accents Punk (mais pas que), et une façon d’aligner les torgnoles sans que nous puissions les éviter. Bref, sur le papier, MANTAR aiguise la curiosité.

Comme la pochette originale de cet album d’ailleurs, œuvre d’un certain Aron Wiesenfeld qui donne l’impression d’être face à une version modernisée d’un personnage créé à l’origine par Jérôme Bosch. Il s’en dégage quelque chose de malsain, un peu lugubre et en plus on se retrouve avec l’odeur des cheveux cramés dans le nez (c’est quand même dingue ce que le cerveau peut faire en termes d’illusions). Et là encore, elle ne traduit pas totalement la musique de MANTAR, elle ne nous prépare pas réellement à cette brutalité qui est pourtant le fer de lance de ce disque. Les Allemands ne font pas dans la dentelle et ils le font très rapidement savoir.

Mais avant d’entrer plus en détail dans l’album, il convient de soulever un point intéressant. Le duo se contente de proposer chant, guitare et batterie. Pas de basse, ce qui est joué sur disque doit pouvoir être rendu tel quel en live par les musiciens, sans bassiste de session. MANTAR, c’est Hanno Klänhardt (chant, guitare) et Erinc Sakarya (batterie), point barre. Et les prestations scéniques n’en sont que plus intenses, pour ne pas dire dévastatrices. Bref, cette petite mise au point faite, nous pouvons entrer dans le vif du sujet.

Pour un premier disque, "Death By Burning" possède de solides arguments pour attirer l’attention. Outre ce line-up extrêmement réduit, il dégage déjà une forte personnalité, même si le rendu peut être bordélique par instants ("The Huntsmen"). MANTAR joue fort, MANTAR joue lourd, le chant est très écorché, il pourrait s’apparenter à celui d’un combo de Black Metal qui essaierait d’être intelligible. Mais surtout, le duo parvient à dresser un mur du son terrible et terrifiant à grand renforts de blast beats occasionnels et d’un groove infernal plus présent ("Cult Witness").

Les morceaux s’enchaînent, lourds, violents, sans concessions. Les mélodies prégnantes sont rares, mais présentes, on ressort de ce disque en se souvenant parfaitement ce que nous avons écouté et ce malgré quelques mises à terre qui font très mal (les assauts répétés de "Into The Golden Abyss", véloces et acharnés, qui reviennent systématiquement à la charge, après des couplets plus modérés. De quoi se briser soi-même la nuque). Les instincts Punk sont bien présents, traduits par une concision d’écriture qui nous ramène toujours dans l’urgence du propos ("Spit", "Astral Kannibal"), mais le groupe sait également prendre son temps, comme il nous le dévoile en fin d’album.

Avec près de six minutes, "White Nights" nous amène dans des régions plus posées en termes de tension pure, mais cela reste très lourd, fangeux. C’est juste que cette fois-ci le duo construit un peu plus son morceau, l’étire sans le rendre indigeste et dévoile clairement de grosses influences Doom. L’instrumental qui suit, "March Of The Crows", est construit à partir des séquençages récurrents mais le résultat n’est pas des plus probants (mais en même temps, il s’agit du dernier titre, donc quelque part, on s’en fout), il lui manque un petit truc pour réellement s’imposer comme – soyons fous ! – a pu le faire "The Call Of Ktulu" en son temps.

Mais surtout, MANTAR, c’est une espèce de dénuement total en termes de musique. "Death By Burning" n’est pas surproduit, le duo va directement à l’essentiel, sans fioriture, en atteste ce côté bordélique qui se détache par instants. Et même si tout n’est pas parfait, cet album est marquant, il laisse son empreinte. Ce n’est pas un hasard si les plus gros festivals mondiaux se sont arrachés MANTAR sur la foi de ce seul album à l’époque. On pourrait parler de hype, mais on va surtout souligner le jusqu’au-boutisme des musiciens qui dès ce premier essai développent une intelligence d’écriture rare, mixée à une bonne grosse dose de spontanéité.

Vous l’aurez compris, MANTAR est une solide machine de guerre, du genre à ne pas faire de quartier. Dévoilant une colère parfois trop abrupte, le duo semble ratisser large, entre Black, Punk, Hardcore, Doom, Sludge, afin de l’exprimer au plus juste. De là nait une intensité parfois étouffante, contrebalancée par un spoken word transitionnel ("The Berserker’s Path"), mais qui devient clairement la marque de fabrique du duo. Pas toujours facile d’accès, MANTAR mérite toutefois que l’on se penche sur sa discographie, dont ce "Death By Burning" est le premier jalon d’albums remarquables.

Note réelle : 3,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Hanno Klänhardt (chant, guitare)
- Erinc Sakarya


1. Spit
2. Cult Witness
3. Astral Kannibal
4. Into The Golden Abyss
5. Swinging The Eclipse
6. The Berserker's Path
7. The Huntsmen
8. The Stoning
9. White Nights
10. March Of The Crows



             



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