On parlait sur le Discord de NIME des sorties Heavy de 2024 et on était assez d'accord pour dire que l'année ne fut pas des plus fameuses. Évidemment chez les cadors le JUDAS PRIEST était sympa (quelle longévité tout de même !), le DICKINSON était très bien également. À titre personnel je serai plus positif que mes camarades car j'ai beaucoup aimé le SKYEYE, MEGA COLOSSUS, SAVAGE OATH et le HEXTAR. Puis est venu le nom de DEMON BITCH. D'ailleurs j'ai bien rigolé en lisant le paragraphe sur Rock Hard au sujet de ce "Master Of The Games". Je vous le résume : "chant approximatif, riffs qui partent dans tous les sens, son digne d'un enregistrement dans une cave. Bim 5/10."
OK les gars, bon j'imagine qu'à la rédaction ça se pignole sur JUDAS PRIEST mais sérieusement… Vous voulez toujours du Heavy prévisible avec une prod en béton ? Moi non. Je vous aime quand même et je continuerai de vous lire, rassurez-vous.

Par contre les amis de Rock Hard n'ont pas totalement tort dans leurs propos. Effectivement, on pourrait qualifier DEMON BITCH de "clivant". Je pense qu'au bout de deux minutes, il est très aisé de se faire une opinion. Soit vous êtes dans la team "putain qu'est-ce que c'est que cette merde" ou soit vous êtes dans la mienne "ah c'est… original". Et oui j'étais assez décontenancé au début, ne comprenant pas tout ce qui défilait dans mes oreilles. Les riffs de guitare virevoltent de partout, on a même autant de lead que de riffs, le chant est assez approximatif, la prod me satisfait par contre. La première écoute fut clairement une séance d'analyse du bousin.

Bon, ça a beau être original, il faut aussi que ce soit efficace et ça le groupe l'a très bien compris. Si comme moi vous aimez énormément la guitare électrique, je peux vous garantir que ça tricote sévère. Et pas que sur les soli ! Ça tricote presque tout le temps !
De prime abord, "The Quickening" peut s'avérer irritante, elle m'a d'ailleurs un peu crispé je dois bien avouer. Faut juste se faire au chant, ce qui n'est pas aisé, ce que je peux totalement concevoir. Pas le meilleur opener à mon sens même s'il contient de belles choses au niveau des guitares. Mais à partir du titre éponyme, DEMON BITCH passe la seconde et m'emporte dans son univers. Le chant est possédé, parfois pas très juste mais c'est comblé par la folie guitaristique qui se passe derrière. Quelle dinguerie que ces bretteurs ! L'epicness est vraiment présente quasiment tout le temps, un compliment que l'on pourrait aussi attribuer au groupe SAVAGE OATH qui ont sorti un bon EP en 2023 et un bon album en 2024. (écoutez-les !)

DEMON BITCH soigne aussi ces introductions comme le montrent la dansante "Tower Of Dreams", presque Folk dans ses mélodies ou encore "Protector And The Horse", épique à souhait avec ces lignes de guitare inspirées couplées à une basse qui ronronne. Vraiment, l'album dégage un souffle épique et fou pendant 45 minutes. ("Not Of This Cruciform" et son refrain réussi) Le travail sur les leads est à saluer et les soli ne sont pas en reste ("Into The Archway", l'intro de "Sentinel At The Spire" [*]).

Si DEMON BITCH avait opté pour un format EP allant de "Master Of The Games" à "Sentinel At The Spire" c'était la note maximale assurée. Il en sera autrement, car le titre introductif ainsi que les deux clôturant la galette sont les moins inspirés. Même si "Tower Of Dreams" fait du bien avec ses changements de tempi bien sentis, ils dégagent moins d'idées. Je trouve également étonnant que ces deux derniers aient une introduction similaire, c'est sûrement voulu mais je n'en comprends pas le but.

Quoi qu'il soit, ce qui est sûr c'est que si ce disque m'était tombé dans les mains il y a quelques années, je n'aurais sûrement pas tenu plus d'un titre car ce côté fantasque dans le chant m'aurait freiné. Mais finalement, le Heavy Metal regorge de surprises et la NWOTHM est probablement ce qui est arrivé de mieux dans notre musique métallique. Mettez votre quête du vocaliste parfait de côté et si comme moi vous aimez LE RIFF, les descentes de manche sans pour autant être de la démonstration, si vous aimez briser les codes et accepter qu'il n'y a pas besoin de s'appeler Rob Halford pour chanter du Heavy, foncez sur ce DEMON BITCH qui représente tout bonnement un vent de fraîcheur made in 2024.

(*) What can I sayyyyy what can I dooooo wohohoho, Allez, chantez avec moi !