Quand on chronique des albums, on est parfois face à certains qui nous prennent des mois à chroniquer. Quelques lignes par-ci, quelques bafouilles par-là, mais rien de bien concret. Pas le syndrome de la page blanche non plus mais une inspiration absente tellement frustrante pour nous. Et puis, il y a des albums qui nous inspirent très rapidement. Je ne vais pas vous mentir, je cherchais quelques albums de Black à traiter et j'avoue avoir bloqué sur l'appellation Blackened Heavy Metal sur Metal Archives, moi qui aime le Heavy et le Black.

Mais du Blackened Heavy Metal, qu'est-ce donc ? Comme son nom l'indique, on a affaire à du Heavy Metal avec des composantes Black, souvent au chant, ce qui est le cas avec nos Roumains. Enfin il n'y a que Vlad, le chanteur, qui est roumain, le reste de la bande étant américaine. Pour revenir sur le style, on est même sur du Heavy plus que classique, le nombre de riffs se comptant sur les doigts d'une main. Non, ce n'est pas novateur pour un sou, non ça ne défouraille pas comme un "Painkiller", non les soli ne sont pas dingues (le seul véritable point faible ici) mais cet album a une simplicité tellement addictive qu'il m'est difficile de ne pas vous bombarder de superlatifs.

Certains trouveront ça convenu, d'autres trouveront ça limite ringard et je respecte. Vlad The Inhaler, derrière le micro, en fait parfois des caisses mais moi j'aime bien. On adhère ou non au délire et pour ma part, je signe direct. "Suck City" est l'un des meilleurs titres que j'ai pu entendre cette année et pourtant il n'a absolument rien de dingue. Trois accords, un refrain très classique (mais plutôt marrant). Pour vous dire, j'aime tellement ce titre que j'ai réussi à convertir ma chère et tendre, elle pourtant réfractaire à ce type de chant et de musique.

Même si le Heavy Metal domine les débats, PERSEKUTOR se montre efficace dans les registres Punk avec "Halloween '91" (qui évoque l'énorme tempête de neige qui s'est abattue à cette époque aux États-Unis qui a abouti à l'annulation d'Halloween), le Punk "Snow Business" et ses paroles loufoques ("Rat Salad That Bastard Salad/BLACK SABBATH They Loved Cocaine/Fair Warning High In The Morning/We Did It With Diamond Dave…") ou encore "Polar Trauma", véritable démonte-nuque. Mais là où PERSEKUTOR tire son épingle du jeu, c'est sur les morceaux plus Doom à l'instar de "The Frozen Hours" où l'on croirait entendre GHOST ou le titre final "Feel Bad Hit Of The Winter" qui même s'il n'a rien à voir musicalement avec le morceau de QOTSA fait mouche avec ses riffs Doom délicieux et un Vlad totalement habité. Ce titre est bien évidemment un hommage à QOTSA, confirmé par Vlad lui-même dans une interview que vous pouvez retrouver sur notre site !

Au niveau des thématiques et à la lecture des titres, les deux principales sont l'hiver, comme les Norvégiens d'IMMORTAL, groupe que j'apprécie beaucoup depuis sa mue Heavy mais aussi de drogues et les paroles sont habilement tournées afin que les deux thèmes s'entremêlent. Ce sont les thèmes principaux mais le groupe aime aussi l'humour comme je l'ai évoqué plus haut avec le titre "Snow Business".

Mettre "Snow Business" de PERSEKUTOR en Sélection sur NIME était pour moi plus qu'une évidence. C'est d'ailleurs le seul album, parmi mes quelques sélections de ces derniers mois, où j'en ai eu la certitude aussi rapidement. Et vous voulez savoir au bout de combien de temps ? Une seule écoute. Oui une seule putain d'écoute de ce court album (35 minutes) m'aura ouvert les yeux, pété la nuque et donné la banane pour placer ce second opus des Roumains-Américains de PERSEKUTOR, en tête de gondole, sur le toit du monde, à la place tant convoitée de "Sélection" sur NIME.