En proposant un second album en 2024, ORDER OF NOSFERAT comblait ses fans le temps d’un dernier bal vampirique. "Towards The Nightrealm Of Orlok" est sorti en effet à Noël, le même jour qu’une nouvelle version du "Nosferatu", le clin d’œil appuyé était trop beau. Et si "The Absence Of Grace" le précédent album sorti en mars dernier, m’avait assez convaincu du moins par rapport aux albums précédents, ce sixième méfait est pour le coup bien différent.

D’ordinaire plutôt poisseux et sentant les souterrains humides, le Black Metal de ORDER OF NOSFERAT est sur ce nouvel album beaucoup plus énergique et dopé à la mélodie. Beaucoup moins BURZUM-ienne dans l’âme (ne vous échappez pas il en reste des miettes – comme le titre éponyme superbement hanté par ces effets sonores aux claviers), cette nouvelle offrande nous sustente des grappes atmosphériques qui pourraient prendre source dans les volutes du Black Metal des 90s. J’y retrouve un peu du sel de OBTAINED ENSLAVEMENT dans cette torréfaction du riffing mais aussi du "In Times Before The Light" de COVENANT notamment dans les ambiances symphoniques du titre majestueux qu’est "At The Sea She Longs For His Return". Titre majeur de l’album et de la discographie tout court du groupe, il a cette puissance de transfuser ces ambiances dans nos veines.

Cet album fait vraiment plaisir à entendre, tant le duo finno-germanique semblait posséder dans son antre des ressources importantes. ORDER OF NOSFERAT prend donc le lead devant MORCOLAC et DENEVÉR tant il nous permet de plonger sous la peau de Orlok, ce vampire totem du groupe bien moins ragoutant que le Dracula romantique. La froideur immersive des mélodies – avec cette touche toute finlandaise bien caractéristique qui nous rappelle SATANIC WARMASTER et SARGEIST notamment – nous baigne dans cette lugubrité autant planante qu’immersive et capte notre attention d’écoute. Laissez-vous aller à la douce fluidité de "Where The Werwolf Haunts The Woods" une nouvelle fois imparable et d’une auguste beauté…. Et l’album continue son chemin sans jamais perdre de sa superbe. Le titre suivant, "Beyond The Eternity Gates I Wait", est tout aussi savoureux grâce à l’expression de ses claviers atmosphériques. Enfin un dernier mot pour la reprise de GUMMY BOY et de son excellent titre Synthwave "Don’t Leave", ORDER OF NOSFERAT nous donne un énième coup de grâce en nous transportant sur des rives colorées certes mais emplies d’une mélancolie toute singulière.

Voilà du bel art en somme que nous présente "Towards The Nightrealm Of Orlok" et de quoi me réconcilier totalement avec ORDER OF NOSFERAT. Sans doute passé un peu entre les mailles du filet des dernières sorties de 2024, cet album est une excellente surprise et pourrait trôner au sein des habituels et nombreux tops des rédactions de webzine. Enfin un disque à hauteur du combo, son écoute est indispensable, vous ne le regretterez pas.