J’adore CROSS CONTACT, ça je pense que c’est visible avec les deux albums du projet que j’ai envoyé en sélection. Donc en bonne fan que je suis, je regarde assez régulièrement son Instagram à guetter des news et de potentielles dates de concert pas loin de chez moi et c’est ainsi que j’ai découvert l’existence de la structure Mort Sur Musique dont CROSS CONTACT fait partie. Et pour présenter les groupes qui gravitent autour de ce nom de MORT SUR MUSIQUE, quoi de mieux qu’un split avec tout le monde, et avec des compos originales (sinon ce n’aurait pas été intéressant et je n’aurais jamais fait cette chronique).

Bon je sais, je fais une fixette sur CROSS CONTACT, mais pour le coup je commence directement en parlant de "Princesse Arcturienne", son morceau sur le split, parce qu’il est un peu à part des autres, notamment d’un point de vue stylistique vu que c’est le seul titre typé Black Indus du lot. Le morceau est une réussite, je le dis direct, c’est du CROSS CONTACT pur jus qui va à l’opposé de son dernier album en proposant un morceau atmosphérique et cosmique absolument merveilleux. Le morceau démarre certes doucement, mais il ne s’arrête pas de s’intensifier jusqu’à la fin et Maëlle met un peu plus son chant en avant pour un résultat absolument épique et bourré d’émotions.

Les autres morceaux ne sont pas non plus en reste. À SA PERTE propose un Post Black assez houleux avec une très belle accalmie finale et un chant clair vraiment prenant. De plus, le groupe met bien sa basse en avant et apporte un chouette plus. C’est une bonne ouverture mais néanmoins le morceau qui m’a le moins marqué du split. À savoir qu’il s’agit ici du premier morceau publié par À SA PERTE (le premier album est pour cette année et je garde un œil sur cette affaire). Pour PROFUNDAE LIBIDINES (dont la seule membre actuelle, Philoxera, est aussi chez À SA PERTE), on a droit à deux compositions et déjà "Ma Go" est juste excellente avec son faux air de Rock Français guilleret qui explose après quelques petites notes de saxo et qui atteint une ambiance presque festive qui se termine en rage transitant vers "Survivante" qui surprend avec sa ligne de basse mélodique et qui ne se calme pas même quand la musique se fait plus douce un instant pour de nouveau s’enrager.

J’érige le morceau de CROSS CONTACT sur un piédestal, mais je vous avoue que je ne sais pas quel morceau entre lui et ce "L’Horloge Tourne Encore/Et Pourtant Je Vais Bien" de WORHS je préfère. Parce qu’au long de ces douze minutes, le duo impressionne avec son Black Metal rageur dont la beauté n’égale que son amertume. J’adore la première intervention du chant clair qui amène une dimension tragique au morceau, j’adore ses cinq dernières minutes qui laissent s’exprimer un riffing mélodique et urgent qui prend aux tripes et j’adore son violon qui apparaît toujours à point pour ajouter encore de l’intensité au morceau. Et j’en parle rarement dans mes chroniques mais niveau paroles c’est une torgnole aussi d’entendre Willow et Nijmaa vomir leurs rage et amertume en parlant de leur expérience de personnes queer dans la vie de tous les jours et dans la scène Metal et de terminer sur un « Mais tout ça est illusoire, ma place est dans un placard » amer.

C’est une chose que j’ai pas évoquée jusque-là mais c’est une des raisons pour laquelle ce split me parle et me plaît énormément, mais les paroles aux propos queer et féministes me parlent et bordel mais les groupes présents dégagent une telle sincérité dans leur musique, une telle rage qu’elle en devient palpable et que juste en fait ça me met à genoux à chaque fois. Vraiment, c’est rarement un truc que je ressens dans mon Black Metal et pour ça merci aux groupes et merci à MORT SUR MUSIQUE pour ce split, maintenant je n’attends qu’une chose, c’est le volume 2.