Suite au split de White Lion et une année 1992 apparemment très difficile (décrite au sein de l’énergique « ‘92 »), Mike Tramp revient sous les feux de la rampe avec un nouveau projet plein de fougue: Freak Of Nature. Au passage, Mike semble alors avoir retrouvé la rage et l’énergie un peu perdues en route sur la fin de carrière du lion blanc . Au programme, pas de remplissage, que des titres bourrés de feeling avec des rythmiques terriblement groovy associées à des duels de guitares bien sentis, le tout magnifié par l’extraordinaire organe du monsieur fait d’un timbre très particulier à la fois chaud et cassée à la limite d’une rupture qui ne survient jamais. Bref, beaucoup d’émotions au service de titres dignes des plus grands standards du heavy Rock US des années 80 en moins festif (le grunge étant passé par là) mais peut-être plus authentique et intemporel.

Le travail de production, fruit d’un effort collectif, retranscrit bien l’union sacrée qui semble exister entre des musiciens terriblement doués mais vexés de ne pas avoir su concrétiser totalement les espoirs placés en eux en terme de renommée (et d’argent ?). Ce travail est absolument magnifique: chaque instrument a sa place et participe grandement au plaisir de l’auditeur. Preuve du soin extrême apporté à l’ensemble, la pochette ainsi que le design général font ma foi de ce premier album un bien bel objet ! Certes, c’est loin d’être l’essentiel mais ça fait plaisir aux yeux et vu que la musique est excellente tout mes sens sont en ébullition lors que je ré-écoute pour la millième fois ce disque.

Au final, un bel album, cantonné à un succès d’estime. Dommage car la qualité est belle et bien présente. Les hymnes tel que « What I Am » ou « People » font parfaitement échos à des compositions plus matures tel les géniaux « Rescrue Me » et « Possessed ». Quant aux amateurs de jolies ritournelles à conter à leur dulcinée, qu’ils se rassurent : ils n’ont pas été oublier les Freak Of Nature signat deux très belles compositions tout en subtilités, l’une électrique « World Doesn’t Mind » et la seconde acoustique concluant l’album en beauté « Love Was Here ». Parce qu’à Mike, on ne lui la fait pas « When The Childrennnn Cryyyyy... ». Du tout bon que tout amateur de bon hard Rock US se doit de posséder !