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2012 Algebra
2016 Aftermath
 

- Style : Myrath, Orphaned Land
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ACYL - Aftermath (2016)
Par HAPLO le 28 Février 2025          Consultée 307 fois

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la culture berbère dans toute sa richesse comme un goût prononcé pour un Metal fortement abrasif coule à flots bouillonnants dans les veines des cinq membres d’ACYL !

Ces jeunes musiciens insolents ont en effet tenu le pari un peu fou de mêler ces deux influences académiquement antinomiques, mais qu’ils ont toutes deux soudées au corps, ceci sans pour autant singer les quelques prédécesseurs existants, voire en se payant même le luxe de se forger une jolie signature artistique tant empreinte d’authenticité qu’honorablement perforante.

En outre, si Amine, Abder, Reda, Salah et Mickey ont bien démontré une chose et une seule à l’occasion de la parution de leur premier-né ("Algebra" 2012), c’est qu’on était très loin d’un collage mercantilo-ethnique tapageur boulonnant à la clé hydraulique des instruments et sonorités de la tradition maghrébine à des riffs démonte-pneus ! De fait, loin d’être un attrape gogos en mal d’exotisme bon marché, le Metal fougueux et coloré d’ACYL a su me séduire, aussi bien par sa noblesse d’âme que par la hargne sablonneuse qu’il transporte. Tu pourras ainsi aller te rafraîchir jusqu’aux frissons, ô lecteur aventureux, à la kro pondue par ton humble serviteur, mais surtout à l’écoute enjouée d’un "Algebra", qui même avec quelques défauts de jeunesse, s’avère être un sacré coup de soleil auditif !

C’est donc avec un line-up strictement inchangé ainsi qu’une envie d’en découdre digne d’une tempête saharienne qu’ACYL balance cet "Aftermath" en juin 2016 pour succéder à son cri primal… Et autant l’avouer ici tout de suite, la messe est (très) vite dite : Ce cru 2016, c’est tout ce qui m’avait alors séduit sur "Algebra", mais en mieux !
Plus riche, plus canalisé, plus nuancé mais également plus acéré… Bref, plus mature.
Nos fellaghas métalliques, amoureux de leurs racines, y ont en outre incorporé des jalons historico-mythiques qui enrichissent ce voyage musical au travers des épopées mais aussi des blessures qui forgent la culture berbère : Qu’il s’agisse du royaume primordial numide, des terribles cavaliers gétules qui terrorisaient les légions romaines, de la mythique reine des Touaregs Tin Hinan, ou encore de la bataille héroïque de Constantine menée contre le corps expéditionnaire français envoyé par le monarque Louis-Philippe, ACYL fournit ainsi une épaisseur humaine et épique à son art, provoquant une immersion absolue marquée au fer rouge du combat pour la vie.

Dans ce maelström d’énergies collectives, les instruments comme les chants/chœurs traditionnels prennent une dimension proprement organique et viennent s’imbriquer au plus juste avec des figures de style métalliques particulièrement matraquantes ; le tout mené par un frontman en grande forme et dont la voix tour à tour délicieusement râpeuse, gutturalement violente ou encore surprenante de séduction comme de mélodie, tracte brillamment cette belle caravane bigarrée au travers des dunes. La symbiose est parfaite. Le voyage absolu.
Car, à l’image d’une batterie particulièrement expressive et véloce (chapeau bas l’ami Mickey !), les instruments modernes se fondent aux sonorités traditionnelles jusqu’à en adopter les colorations rythmiques (percussions) ou vocales (chœurs) avec une présence plus marquée pour ces derniers que sur les compositions de "Algebra". Mais les instrumentistes ne s’y perdent pas et nous servent un Metal cavalcadant et hargneux à loisir qui ne se dissout pas dans ce mélange qu’il rend même plus explosif et chamarré.

Cet album formant un tout dont l’écoute d’une seule traite passe comme un achat sur notre site de vente en ligne préféré, il m’est de fait difficile d’en privilégier objectivement des titres-clés à partir de ces 47 minutes particulièrement torrides. ACYL me semble néanmoins atteindre une certaine forme de grâce sur des séquences où les musiciens font preuve d’une talentueuse progressivité, celle-ci s’intégrant au mieux entre les résonances traditionnelles et les pics de fureur métallique.
Un équilibre parfait qu’atteint selon moi le majestueux et délicieusement progressif "Tin Hinan" dont la musicalité comme la science exacte de la montée en puissance devrait réduire au silence tous les casques à boulons bornés qui décrient ce style. De la ligne de basse introductive aux jeux de toms se fondant aux percussions en passant par la voix déchirée comme du papier de verre d’un Amine habité jusqu’à la ligne rythmique torsadée se mêlant aux chants arabes… c’est du velours : ACYL se transcende et prend son vol dans les rafales imprévisibles du désert !

Mention toute spéciale également pour l’intrigant "Son Of Muhieddine" qui met en exergue les roulements colorés offerts par Mickey mêlé aux chants traditionnels, le tout porté par une ligne rythmique digne de dégonder les portes… Le tout saupoudré d’un sens avéré de la nuance. Du grand art ! Et je ne parle même pas du riff délicieusement Rock Bluesy d’un "Finga" redoutable d’efficacité… Zut, j’en ai parlé !
En somme, loin d’affadir l’ensemble, les deux derniers titres, plus doux et plus mélodiques, referment l’opus avec une notable poésie et toute la délicatesse que l’on peut mettre à clore la porte de la maison après le départ d’un vieil ami. Les musiciens sont apaisés car ils ont joué et dit la musique comme les mots qu’ils souhaitaient.

Alors, que reste t’il à dire pour l’infâme Haplo, Grand Maître Pinailleur diplômé des plus hautes instances NIMiEnnes ?
N’étant pas un aficionado du Folk Metal, ou quelque soit le nom que l’on attribue à des mélanges exotiques comme celui proposé par ACYL, je n’ai découvert ce combo que récemment (un très grand merci à l’ami Denis !) et manque par conséquent du recul que permet le temps dans l’acclimatation à un style qui chamboule quand même pas mal les quilles et d’une signature artistique résolument originale. "Aftermath" est sans aucun conteste un très bon album, et je pense que les lignes qui précèdent le démontrent. Néanmoins, il s’en faut de peu pour que je l’estime comme exceptionnel notamment à l’écoute de certains titres, qui même s'ils m’ont séduit, n’ont pas fait en sorte que le sol se dérobe sous mes pas contrairement à ceux que j’ai cité. Je sais ; on est ici dans le micro détail propre à l’empaleur de mouche… et je ne doute pas que le troisième opus d’ACYL sera dantesque ! En tout état de cause, à écouter d’urgence pour tous les explorateurs aventureux et autres amateurs de hors piste !

Enfin, et contrairement à mon habitude d’imposer une conclusion poético-nombrilesque qui doit en agacer plus d’un(e), je souhaite dédicacer cette Kro et le beau voyage que m’a permis l’écoute de "Aftermath" à celui que j’ai toujours considéré comme mon grand-père et qui a donné trente années de sueur et de sang sur une chaîne à la cadence infernale d’un grand constructeur de voitures françaises. Saïd, nos rigolades et ton inimitable couscous me manquent cruellement ! Grâce à tes récits, l’enfant que j’étais a pu rêver de t’accompagner à dos d’âne lorsque tu rejoignais ton petit village sur les hauteurs de Bougie et que tu retrouvais les tiens avec larmes et chaleur. Le 4/5 que j’attribue à cet "Aftermath" tribal et puissant ne vaut rien face à la passion brute comme l’ont chevillée au corps les membres d’ACYL. On se retrouvera : ce n’est qu’une question de temps.

- pour la gifle : "Tin Hinan".
- pour l’exotisme et le sens des nuances : "Son Of Muhieddine".
- pour continuer le voyage : le reste de l’album...

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   HAPLO

 
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- Amine (voix, guitare électrique & acoustique, oud, bendir, derbouka)
- Abder (lead guitare, percussions, chœurs)
- Reda (guitare électrique & acoustique, percussions, chœurs)
- Salah (basse, percussions, chœurs)
- Michael / Mickey (batterie, percussions, chœurs)


1. Numidia
2. Mercurial
3. Gibraltar
4. Finga
5. Son Of Muhieddine
6. The Battle Of Constantine
7. Tin Hinan
8. Gaetull
9. Equanimity
10. Pridea



             



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