Je vais vous faire une confidence. L'été dernier, je cherchais quelques albums/groupes qui manquaient sur NIME car je n'étais pas inspiré pas ma to-review list. J'ai donc interrogé mon poto T-Ray qui m'a balancé des dizaines de noms (je n'exagère pas du tout, c'est réel). Parmi eux : BOKASSA. Tiens, je les ai loupés au Hellfest, je voulais voir ce que ça donnait car le groupe faisait déjà pas mal parler de lui. Bon bah écoutons le premier album, on verra bien… Après la première écoute, j'ai hésité à me positionner sur la chronique. BOKASSA nous offre en effet un mélange de Punk avec des éléments Hardcore et je ne suis pas spécialement habitué. Je fais partie des gens qui trouvent "Chuck" de SUM 41 violent par rapport aux précédents albums. Vous voyez quoi… (J'adore "Chuck" hein). D'ailleurs la réflexion que je me suis faite c'était littéralement celle-ci : "tiens on dirait du SUM 41 mais en plus violent".

Souffle John, BOKASSA a tout pour te plaire, faut juste que tu te dises que le Punk ce n'est pas que de la Pop-Punk à roulettes avec des titres tout gentillet. Non, le Punk, ça peut tout à fait tabasser. Et le Punk Hardcore pratiqué par BOKASSA est tout simplement excellent. Attention toutefois, l'intensité est très haute durant les 32 minutes de la galette. N'espérez aucune accalmie, il n'y en aura pas. C'est peut-être ce qui rebutera certains mais vu la courte durée du disque, cela ne me choque pas. Et bordel que c'est mélodique !

Tous, absolument tous les morceaux, intro comprise, sont réussis et grâce à cet instrument : la guitare. Putain mais comment les gars ont eu cette idée de composer de cette manière ? Les riffs de guitare sont tous bien ficelés, entre gros palm-mute et cordes à vide pour faire sonner, les soli minimalistes mais efficaces. C'est pas compliqué, c'est joué de manière Stoner en incorporant une dimension Heavy, Punk et Hardcore. Vous ne comprenez pas ce que je raconte ? Et bien écoutez le final "Immortal Space Pirate (The Stoner Song)" et au bout des sept minutes ce sera plus limpide.

Il vous reste un peu de temps ?
Bien. Parce que l'album est bien quand même hein, pas que le morceau final.

On sent bien l'alchimie du trio, chacun assurant derrière son instrument et bordel, quelle voix de Jorn ! (oui un autre Jorn qui chante bien, vous l'avez ?) Cette complémentarité peut paraître évidente, c'est un groupe après tout mais vraiment, rares sont les fois où je me suis fait la réflexion. Et j'ai pu constater qu'en live, le groupe méritait le détour. Comme je disais plus haut, cet album ne faiblit jamais, l'intensité est au max pendant avec tous les niveaux à 11. BOKASSA, c'est du Punk teinté de Hardcore tout en restant ultra mélodique. ("Retaliation", dinguerie Punk de moins de deux minutes en mode OFFSPRING sous testo) ou encore l'énorme uppercut qu'est " Genocidal Tendencies", clin d'œil Hardcore plus qu'évident à SUICIDAL TENDENCIES ne feront qu'une bouchée de vous. Le tout est extrêmement bien branlé, la production est aux petits oignons et assomme bien l'auditeur, que demander de plus ? Et oui, vous comme moi vous hurlerez ALL FILLER – NO KILLER(*) quand viendra le moment de "Five Finger Fuckhead", j'en suis persuadé.

J'en reviens donc à la durée de l'album : 32 minutes. Ça représente quoi dans votre vie ? Je vous pose la question. Et bien, prenez le temps de découvrir BOKASSA qui, avec ce premier album, renverse tout sur son passage et ne fera plus jamais mieux par la suite. "Divide & Conquer" donne la pêche et donne envie de tout défoncer. Le Punk Hardcore Mélodique (+ Stoner + Heavy…) délivré par ces norvégiens fait mouche et ce, dès le premier album. Chapeau messieurs.

Note réelle : 4,5/5.

(*)N'y voyez-vous pas une référence au second album de SUM 41 ? Car moi oui.