De temps à autre il est sans doute bon pour la peau de se lover dans les souillures et les viscosités de quelques victimes gardées captives pour l’occasion. Évidemment aucun dermatologue ne peut l’ébruiter mais peut-être qu’après une écoute prolongée du premier album des Italiens de ZOLFO quelques-uns d’entre-eux bien tabassés par les compositions infectes et infestées se laisseraient aller à certaines de ces confidences inavouables. En même temps vous avez déjà écouté ZOLFO vous ? Tentez maintenant l’expérience et on reparle un peu après des pulsions sadiques qui auront surgi très certainement en vous.

En effet les Italiens fourvoient leur Doom/Sludge dans les langes de l’ultraviolence et forcément dit ainsi cela plaira aux amateurs et aux habitués de sensations fortes ainsi qu’aux curieux habituels qui ne le savent pas encore mais qui seront bien ferrés et empalés par les compositions de "Delusion Of Negation" et puis il y aura les écoutes accidentelles d’une partie du public qui ne méritaient pas telle torture mais qui cauchemarderont à loisir par la suite à leur grand chagrin. Dommage pour eux hein ? Mais les Italiens de ZOLFO s’en cognent bien ou du moins le sourire en coin, ricanent intérieurement et sardoniquement du mal gratuit essaimé. Mais que ça va leur faire mal à tous putain ! Ça va tordre leurs sales boyaux et leur filer des sacrés spasmes que seules quelques bonnes injections bien dosées de psychotropes calmeront.

En attendant l’infirmerie qui n’arrivera jamais n’en espérez pas trop, prenez garde où vous foutez les pieds et les oreilles avec ZOLFO, moi je vous le dis. Conseil d’ennemi. Dès l’introduction de "Neutral Worm" le ton est donné : torture jusqu’à la rupture des cordes vocales, horreur et encore horreur. Et ce n’est pas les quatre autres longs morceaux (oui chacun d’entre eux font entre sept et quatorze minutes) qui vont renverser la vapeur et vous faire des gratouilles. Non les blessures seront bien plus profondes du moins bien plus que vous ne l’auriez souhaité. Les guitares grasses et accordées bien bas vont servir de base d’électrochocs avec leurs vrombissements dissociés et leurs désirs d’en découdre dès la moindre opportunité. Et les terreurs vocales de Dave sont à ce point caustiques, avec leur alternance de hurlements et de growls démoniaques, qu’il vous faudra prier que son haleine fétide ne vous dissolve pas jusqu’aux os.

Mention ultra-diabolique à "Existential Prolapse", titre terrifiant aux montées et aux descentes émotionnelles cataclysmiques noires de chez noires. Ou bien encore à la seconde partie du titre éponyme. Nom d’une chiure, quelle bande de tarés ces Italiens… ! Dignes rejetons de WORMPHLEGM ou d’un KHANATE à la dérive meurtrière et aux desseins sataniques. Il y a eu des hauts et des bas sur ce "Delusion Of Negation" ("The Deepest Abyss" nous a permis de souffler un peu et de faire reprendre quelques couleurs à nos téguments ; du moins temporairement), mais l’ambiance générale atteint un degré d’angoisse rarement atteinte jusqu’alors. Les Italiens de ZOLFO n’en font jamais trop. Leur Sludge n’est point démonstratif, il s’immisce pourtant sous forme d’un venin ou d’un gaz meurtrier par tous les orifices possibles ou les pores de la peau. Objet de l’enfer par quel diable as-tu été enfanté. Tant que tu existeras sur Terre, tu choisiras tes damnés pour les martyriser…

Premier album bien dingue de ce jeune quintet du Sud de l’Italie, ZOLFO fait une entrée remarquée dans la seigneurie des dingues et des irrécupérables. Je ne peux que vous conseiller de faire une pause avant de vous asséner le second album "Descending Into Inexorable Absence" tout aussi brusque, frustre et sadique. Serrez les fesses et les dents, calmez vos ventricules… De toute façon ça va mal se passer !