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2024 Death Divine

HAIL DARKNESS - Death Divine (2024)
Par DARK BEAGLE le 31 Janvier 2025          Consultée 1659 fois

Pour être honnête, j’ai failli cataloguer d’office HAIL DARKNESS dans la même case que CASTLE RAT juste sur l’écoute de "Luciferan Dawn", le titre d’ouverture. Mais avouez, les similitudes sont assez nombreuses. La pochette déjà, qui met en valeur à chaque fois les chanteuses des groupes. La différence ? L’une se la joue Red Sonja, l’autre sorcière de la Hammer. Ensuite, musicalement, nous sommes clairement dans une vague Sabbathienne prononcée pour les deux. Donc on passera pour le niveau d’inspiration. Sauf que… Sauf qu’il y a le reste de l’album qui permet complètement de relativiser "Luciferan Dawn" (qui est un bon morceau) et par là-même tout l’intérêt de HAIL DARKNESS.

Les Américains ont passé leur année 2024 à sortir des singles (dont une reprise de CATHEDRAL ma foi plutôt bien réussie), pour teaser ce premier album à la jaquette aux tons fanés, mais qui lui correspond bien. Là encore, nous suivons le même schéma que CASTLE RAT, mais il ne faut pas s’arrêter sur cette première impression (mais comme on dit, chat échaudé craint l’eau froide etc…), surtout pas d’ailleurs. Le contenu se veut tout de même bien plus intéressant ici.

Bon, à la lecture des titres, vous aurez compris que la formation ne se la joue pas trop Wicca. Non, nous sommes plutôt proche des actes de sorcellerie qui vous auraient fait condamner à Salem (et là, double peine : soit tu flottes parce que tu es une sorcière et que tu remontes à la surface pour mieux te faire conduire au bucher, et avec les vêtements mouillées, bonjour l’odeur de viande fumée ou alors ben tu coules et on déplorera une tragique erreur inquisitrice). On sent que Jez est du genre à nous promettre mille plaisirs pour nous arracher le cœur et l’offrir à Satan. Tout un programme, oui.

La jeune femme possède une voix intéressante, charismatique. Elle donne vie aux compositions qui s’étendent doucement, parfois de façon plus chaotiques, empruntant des chemins de traverse inattendus mais qui fonctionnent bien. En cela, "Death Divine" est un album tout à fait crédible, avec un style certes très classique, mais avec une véritable présence. Jez nous livre ses chansons telles des sentences, affreuses, douloureuses, elle se montre capable de faire monter la pression en se montrant incantatoire à plusieurs reprises et là encore, difficile de ne pas penser au Ozzy des premiers BLACK SABBATH, quand ce dernier savait créer le malaise en prenant la bonne intonation de voix.

Elle se montre impériale sur les morceaux les plus sombres, à l’image de "Azarak !" ou "Goat Of Mendes… Raised The Glass !" qui lui-même se trouve bien propulsé par la très courte ballade "Hail Darkness". Nous allons également évoquer "Cult Of The Serpent Risen" au déroulé tortueux et au final cataclysmique. Mais elle n’est pas seule pour faire cela, elle est entourée de Joshua à la basse et de Emmet à la batterie (elle se charge des guitares toutefois, hein). Et cette section rythmique va également se montrer intéressante. Déjà, le côté Power Trio fait qu’obligatoirement, elle est très présente. Ensuite, elle se montre assez inventive dans ses constructions, comme cette expérimentation Jazzy sur "With Horns Of A Beast" qui part dans des délires d’intensité Space Rock en Diable.

Le groupe ne se résigne pas à être rectiligne. Il aime quand le chemin est sinueux, au point qu’on pourrait croire que l’ensemble est bordélique. Il y a pourtant des petits détails qui se glissent çà et là, des escapades Folk comme sur le final de "Coven Of The Blackened One" aussi inattendu qu’adapté, ou ces variations dans les avancées des morceaux qui épargnent à Jez de trop s’impliquer dans les soli, exercice avec lequel elle ne semble pas tout à fait à l’aise. Aussi "Azarak !" est une progression lancinante bousculée par les incantations.

HAIL DARKNESS nous propose également des moments plus sereins, comme le plus Pop "Eyes White Black Soul" qui peut surprendre au premier abord, Jez nous ensorcelle avec une voix qu’elle veut plus vaporeuse, mais elle n’est jamais plus intéressante que lorsqu’elle la pousse plus loin, qu’elle joue dans l’incantatoire, qu’elle se décide à nous faire peur. Sorti à une autre époque, "Death Divine" aurait été un disque effrayant, comme ont pu l’être "Witchcraft Destroys Minds And Reaps Souls" de COVEN ou le premier BLACK SABBATH en leur temps, aujourd‘hui le Black Metal a tellement démocratisé le satanisme que la vision très Dark de ce disque peut facilement nous échapper.

Pour un premier album sur ce thème pourtant pas aussi facile à porter de façon crédible, HAIL DARKNESS n’a pas fait dans la demi-mesure et pourrait bien devenir un espoir pour le Metal de demain. Pourquoi, me demanderez-vous, alors que le style pratiqué est aussi vieux que les genoux cagneux d’Ozzy ? Parce que tout est cyclique et que parfois, un peu de sincérité dans ce que l’on fait en termes musicaux peut faire la différence. Après il faut voir comment la formation tiendra dans le temps, mais si elle poursuit son aventure de façon aussi intelligente qu’ici, je ne me fais pas trop de soucis pour elle.

Appendice à toute fin utile.

Puis patatras. Suite à un message d’un lecteur, j’ai découvert que cet album est le produit d’une IA. Je ne sais en revanche pas si tout provient d’une IA ou juste certaines parties qui ont été par la suite complétées ou retravaillées par les musiciens en studio. Clairement, c’est effrayant. Et ce l’est d’autant plus que je n’ai rien entendu qui me faisait penser à une IA. C’est indécelable. Un son vintage peut être reproduit en studio. La production peut donner un grain très ’60 ou ’70 au son rendu. Les soli ne sont pas extraordinaires, ils sont là pour meubler mais là encore rien de vraiment flagrant.

Non, il faut en convenir : c’est très, trop bien fait, au point où l’on a envie de se remater "Terminator 2" pour savoir quelle est la marche à suivre. Alors oui, on peut dire que HAIL DARKNESS fait un travail de faussaire et que c’est mal quelque part, que ça trompe l’auditeur et que bordel ! Vous avez fait le tour du net ? Vous avez vu les différentes chroniques AVANT cette révélation concernant l’IA ? Elles saluent le travail des musiciens. Vache. Je ne dois pas être le seul à me sentir con, ça me rassure.

Pourtant ! Pourtant, je ne me vois pas baisser la note. Je reste sur ce 4 (et là, je peux vous assurer que les poils de cul de Wën sont en train de défriser). Parce que merde, j’ai pris un pied assez monstrueux à écouter ce disque. Parce que j’ai été pris dans l’ambiance, par la voix, par cette façon de faire sonner la batterie par moments. Parce que l’aura sataniste était quasi palpable. Et que j’ai franchement aimé. J’ai envie de dire que je m’auto-troue le cul là, parce que je grogne assez quand je vois les dessins sous IA de Kol. Parce que les délires musicaux que je pouvais entendre sur la toile manquaient de fond et d’âme et parce que je me suis fait avoir comme un lapin de deux semaines.

Préparez-vous ! Je pense que nous ne sommes qu’au début de l’invasion…

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- Jez (chant, guitare)
- Joshua (basse)
- Emmet (batterie)


1. Luciferan Dawn
2. Cult Of The Serpent Risen
3. Hour Of The Silent Rite
4. With Horns Of A Beast
5. Hail Darkness
6. Goat Of Mendes... Raised The Glass !
7. Coven Of The Blackened One
8. Azarak !
9. Eyes White Black Soul
10. See You In Hell



             



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