Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL INSTRUMENTAL  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style + Membre : Adagio

Stéphan FORTÉ - Enigma Opera Black (2014)
Par REMISSA le 21 Janvier 2025          Consultée 477 fois

Bon, bon, bon. Il aurait été de bon augure que je chroniquasse cet album dans ma période d’adulation des Guitar Hero, néoclassiques de surcroît, qui astiquent leur manche aussi vite que je masturbais le mien en les écoutant dispenser leur maîtrise indécente de leur instrument. Le bon Stéphan aurait ainsi bénéficié d’une clémence que je ne m'apprête pas à lui accorder particulièrement, car a contrario de son précédent effort de 2011, "The Shadows Compendium", je trouve cet "Enigma Opera Black" bien… énigmatique, c’est le cas de le dire.

Disons que ces trois ans d’interlude ont davantage permis à notre compatriote à la capillarité évolutive de se concentrer à peaufiner son réseau sur LinkedIn pour recruter de l’effectif, que de réellement renouveler son répertoire musical. Ainsi, les premiers soupirs d’agacement s’échapperont de mon tarin dès la prétentieuse "Short Virtuosity Etude", énième cover du troisième mouvement de la "Sonate Au Clair De Lune" du plus connu des sourdingues, parangon des guitaristes qui ont quelque chose à prouver à eux-mêmes, à égalité avec le "Vol Du Bourdon" de Rimsky-Korsakov, s’ouvrant pompeusement sur quelques notes de la "Lettre à Elise". Le ton est donné.

Sur neuf titres (disons huit, si l’on ne compte pas l’outro "Peace"), la moitié fait donc appel à des guests triés sur le volet, chacun évoluant dans son domaine de prédilection, et n’allant pas empiéter sur les plates-bandes des copains. Ainsi, votre ressenti sur ces titres dépendra intrinsèquement du degré d’affection originel que vous portez à l’égard des virtuoses. Étayons avec un exemple concret : je trouve qu’Andy James, en plus d’avoir un look n’enviant rien à Kerry King, a un jeu absolument inintéressant, au mieux impersonnel. Ce dernier, allié à une instrumentation électro et une batterie matraquée sur l’éponyme ne fait que conforter mon opinion à son sujet : bourrin et lourdaud. À contrario, Marty Friedman, avec son approche totalement déconstruite du solfège (concrètement, il fait des fautes, mais arrive tout de même à faire sonner l’ensemble brillamment, prenez-en de la graine), vient parfaitement contrebalancer le jeu plutôt scolaire de Forté sur "Zeta Nemesis", clairement le titre le plus convaincant de la galette.

Respectueux des appétences de ses convives, Forté laisse carte blanche à Paul Wardingham pour s’exprimer dans son autoproclamé "Cyber Metal" sur "Sector A : Undead", à ma grande surprise intrigant, presque amusant avec ses tappings dissonants à la JOHN 5. Enfin, "Suspended Tears Into Space", bien que recelant de passages plus introspectifs tentant de construire une ambiance palpable - plutôt que de gratouiller uniquement à une vitesse supersonique pour se remonter le moral face au peu de succès auprès des femmes que leur choix de carrière leur a apporté - peine à totalement convaincre par son étirage.

Et en dehors de cela, que reste-t-il des titres où Forté n’évolue pas dans l’ombre de ses compères ? Hélas pas grand-chose. Les backings se voulant couillus peinent à s’incorporer dans le jeu indiscutablement néoclassique de Forté ("Praying Lord Bhairava At The Foot Of-" mon-cul-ma-chemise est presque gênante avec ses airs orientaux presque stigmatisants), et seule "Entering Sigma Scorpii" parvient à sortir du lot avec sa structure dynamique et sa force mélodique.

Ah, qu’il est ingrat de faire du Metal Instrumental, et nombreux sont ceux à s’y brûler les ailes (d’ange déchu trop dark)... "Enigma Opera Black" est tout de même bien loin d’être une purge s’il est écouté d’une traite, mais il ne transforme pas pour un sou l’ambition qu’il semble vouloir se donner, surtout vu son casting. Légèrement plus aventureux que "The Shadows Compendium", qui n’était qu’un shredfest, "EOB" ne témoigne pourtant pas d’une évolution remarquable, et ne parviendra même pas à sa hauteur. Dommage.

Morceaux préférés : "Zeta Nemesis", "Sector A : Undead", "Entering Sigma Scorpii".

A lire aussi en METAL INSTRUMENTAL par REMISSA :


JOHN 5
Season Of The Witch (2017)
"Monsieur n'est pas une vieille sorcière qui pue"




VITALISM
Anima (2024)
Chef trois plumes


Marquez et partagez




 
   REMISSA

 
  N/A



- Stéphan Forté (tout)


1. Short Virtuosity Etude
2. Enigma Opera Black
3. Zeta Nemesis
4. Sector A : Undead
5. Pure
6. Entering Sigma Scorpii
7. Praying Lord Bhairava At The Foot Of Mount Kailash
8. Suspended Tears Unto Space
9. Peace



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod