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2024 Fatalist
 

- Style : Silencer, Bethlehem, Anti, Shining
- Membre : Empyrium, Eudaimony, The Vision Bleak , Sun Of The Sleepless

DEINONYCHUS - Fatalist (2024)
Par STORM le 23 Décembre 2024          Consultée 1450 fois

Dans le genre bien dégénéré, DEINONYCHUS peut serrer la main à BETHLEHEM. À la différence près que ces derniers ont eu un succès d’estime bien plus important mais ont tout de même pris une direction parfois plus sécure sur certains de leurs albums. Les Hollandais de DEINONYCHUS, eux, n’ont jamais trop souhaité se soigner. Et si les plaies ne se referment plus, c’est bien qu’à force de les avoir trop maltraitées, il n’y a désormais plus rien d’autre à faire que de continuer les mauvais traitements. Marco Kehren, le frontman, avait pourtant déjà mis le pied en territoire ami (tout comme le batteur d’ailleurs soit dit en passant). Officiant aux vocaux de manière totalement folle et hantée sur l’album irrésistible de BETHLEHEM "Sardonischer Untergang Im Zeichen Irreligiöser Darbietung", sa prestation terrible ne pouvait qu’éclairer la lanterne de son propre groupe : DEINONYCHUS.

Vomi par le vice et les infections, ce nouvel album (le neuvième d’une discographie déjà bien riche d’albums indiscutablement excellents et dingues à la fois dont il me faudra bien vous parler un de ces jours), est d’une lugubrité sans faille et bien prononcée. Vous êtes prévenus. Ne vous attendez à rien d’autre qu’à longer les murs suintants d’un tunnel sans lumière à la recherche d’une utopique sortie. Si cette promenade mortelle vous paraîtra traumatisante, des cris d’origine inconnus amplifieront vos angoisses car ils se feront entendre devant au lointain mais aussi derrière vous tout en se rapprochant inéluctablement à votre rencontre.

J’avais perdu un peu contact avec le groupe suite à des albums plutôt disparates en termes de qualité d’ambiances et de riffs et disons-le ainsi moins spectraux que ce que j’en espérais, et une césure aussi de plus de dix ans (2007-2017). La triplette "Ark Of Thoughts" (1997), "Deinonychus" (2000) et "Mournument" (2002) reste ma référence absolue du groupe. "Fatalist" arrive sept ans après le come-back belliqueux du groupe et la sortie du "Ode To Acts Of Murder, Dystopia And Suicide" (2017) qui renouait avec les racines lugubres des albums pré-2000 tout en y injectant une dose de modernité et de fureur pas accessoire pour un clou. Alors si "Fatalist" tente de ressortir le grand jeu ténébreux, il reste dans la continuité de l’album de 2017. Autant "Ode To Acts Of Murder, Dystopia And Suicide" se voulait bourbeux et puait la glaise de charnier, autant "Fatalist" se veut plus dérangeant encore. La production davantage puissante apporte une profondeur immersive aux riffs qui permettent de ressentir tout le mal-être des compositions.

Nous retrouvons donc des titres taillés sur mesure pour potentialiser la glauquerie ambiante si chère au groupe. "Beast Throne" pourrait concourir en tête pour devenir le titre excellentissime de l’album mais ce serait faire de l’ombre à deux autres : "Prays To God, Sleep With The Devil" et "Lucifer, I Witness". Diantre, l’utilisation des nappes de claviers est incroyable. L’aura maléfique prend tellement d’ampleur à mesure que les titres s’égrènent que l’on a peine à retrouver notre esprit. Et savez-vous qui se cache derrière son clavier ? Markus Stock aka Ulf Theodor Schwadorf. Le grand manitou des EMPYRIUM, SUN OF THE SLEEPLESS et de VISION BLEAK. Forcément il était difficile d’imaginer qu’il plomberait l’album. Et en effet, l’apport des claviers apporte ce supplément d’âme (noire) à l’album en le rendant envoutant.

D’une autre manière, "The Human Heart Is A Cemetery" nous propose un Funeral Doom à faire jouir toutes les corneilles et à contenter les charognards de tous poils. Les cieux, les nuages, l’air… tout devient fuligineux à l’écoute de ce titre sombre, tortueux et torturé à la fois. Une nouvelle fois, les expressions vocales de Marco Kehren sublimeront les aspects lugubres déjà bien présents… Cette noirceur rarissime à un tel degré vous la retrouverez dans tous les recoins et les contours de l’album. Autant de ténèbres instillées et accumulées en si peu de titres forcent le respect et donnent la mesure sur la qualité exceptionnelle de "Fatalist". Les DEINONYCHUS ont donc pris leur temps pour nous adresser à la face trois-quarts d’heure de spasmes et de rictus nerveux. Rhabillant les SHINING et autres consorts, "Fatalist" plane comme un oiseau de mort annonçant les pires présages. Coupé de toutes émotions, n’y ayant plus accès depuis des lustres, ce nouvel album n’est que le recueil ou le miroir terrible de vos cauchemars insondables et inavoués. Assurément un très grand disque de DEINONYCHUS, sans doute le meilleur, et un très grand de 2024. Brrrrrr !

Note réelle : 4,5/5.

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- Marco Kehren (chant, guitare, basse)
- Ulf Theodor Schwadorf (claviers)
- Steve Wolz (batterie)


1. Prays To God, Sleep With The Devil
2. Fatalist
3. The Human Heart Is A Cemetery
4. A Cross To Bear With Sorrow
5. Beast Throne
6. Lucifer, I Witness



             



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