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TECHNICAL/PROG-DEATH  |  STUDIO

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2020 Spiritual Demise
 

- Style : Fleshgod Apocalypse
- Membre : Neuraxis, Blackguard
- Style + Membre : Augury
 

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EMPIRE DE MU - Spiritual Demise (2020)
Par WËN le 6 Novembre 2024          Consultée 1095 fois

En voilà une découverte - et par conséquent, une chronique - qui ne tient pas à grand-chose. Notre Discord NIME en l'occurrence, jamais avare au moment de lancer des Tops groupes, Top genres et, pour notre présent cas, des Top pays. Après la forte adhésion remportée par les Top Finlande et Top France initiaux, ce fut au tour du Canada de subir le feu des pro-lecteurs, en ce début d'automne 2024.

Une opportunité rêvée, pour les amateurs patentés, de se replonger dans toutes ces folles deatheries aberrantes de technicité propres à la scène de Montréal (GORGUTS, QUO VADIS, CRYPTOPSY, BEYOND CREATION, ou FIRST FRAGMENT sur l'autre rive du Saint Laurent … bref, vous voyez le tableau). AUGURY, si davantage orienté Prog Death que Tech Death (subtile nuance), reste de celles-ci, et ce fameux Top Canada fut donc l'occasion, d'une part de nous remémorer ses deux excellents premiers albums à notre bon souvenir (préférence pour "Concealed" [2004]) (*), et d'autre part - et par voie de fait - de creuser les autres projets d'Arianne Fleury, leur partner-in-crime de l'époque (2002-2005) (**) lorsqu'il s'agissait d'illuminer la partition de son chant.

C'est ainsi qu'on la retrouve, en 2016, à la tête d'EMPIRE DE MU, dans un créneau pas si éloigné de son précédent combo malgré cette ronflante étiquette de "Extreme Operatic Brutal Death Metal" (à laquelle on pourra à la rigueur retirer "Brutal" sans trop sourciller), à la notable différence près que le chant est ici principalement féminin. En sa compagnie, ses trois acolytes affichent déjà un pedigree respectueusement quantitatif (même si les formations affichées ne me sont pas nécessairement parvenues aux oreilles, à part NEURAXIS et AUGURY, heavydemment) et après une refonte de line-up et un récent EP trois-titres, la bande annonce déjà "The Lotus Legacy", un second album.

Mais débutons par le débutement, puisque c'est de son album initial dont nous allons parler là.

On ne va pas vous la faire, EMPIRE DE MU, fait directement référence dans son concept à l'éponyme continent perdu, victime lui aussi, en de reculées époques, d'une terrible brassée marine (coucou les Atlantes et les Lémuriens). Et la chute de sa civilisation, c'est ce que la formation décide de nous conter dans ce "Spiritual Demise", à grand renfort de tempétueux bpm et d'houleuses et débridées guitares saturées de gros sel.

Sur la partition et malgré son lot de différences notables, un nom émerge cependant vite de ce raz de marée provoqué par les Canadiens, ces derniers ne sachant manquer de nous rappeler les œuvres de gloire de FLESHGOD APOCALYPSE, mais sans jamais ni tomber dans le tout-orchestral, ni s'abandonner au piège du copier-coller. Bien au contraire. Si sur le fond, ces tempi rapides agrémentés de vocalise opératiques, peuvent en effet rappeler les méfaits de leurs cousins Italiens sous stéroïdes, force est de constater que sur la forme, les rythmiques en background proposées par EMPIRE DE MU ont vraiment du sens ici, les guitares ne pédalant jamais dans le vide. Idem pour la basse qui caracole dans son propre monde (et c'est parfait ainsi) allant même décrocher quelques audacieuses parties lead (son solo sur "Death Lotus"), et pour la batterie qui déroule ses descentes de toms comme autant de lames de fond successives.

Les combos n'évoluent cependant pas tout à fait sur les mêmes nuances de Death Metal. Là où la blafarde et opératique entité italienne ploie dorénavant sous un embonpoint notable, EMPIRE DE MU, incroyablement fringant et véloce dans son approche furieuse et fiévreuse du Progressive Death Metal (soli racés, mélodies bien amenées, rythmiques agressives tout du long) leur tient la dragée haute ici. Lar-ge-ment. Déjà le chant d'Arianne Fleury, sous toutes ses déclinaisons, est sans faille, qu'il soit tour à tour lyrique ou Rock ("Submersion" / "Under The Black Sun" veilleront d'emblée à vous donner un sacré aperçu), narré, chanté plus Pop ou plus agressif ("Death Lotus") voire carrément extrême (le change lui étant donné par l'un de ses équipiers sur quelques titres). Ensuite, nous l'avons dit, mais musicalement tout est finement maîtrisé et les rythmiques alambiquées vous roulent dessus comme une marée par temps de grande lune : "Death Lotus", "Ruins Of Lemuria", "Submerssion", sont autant de titres qui devraient directement vous donner envie de partir à la conquête de cet ancien empire.

Chaque morceau à son propos, la paire de guitaristes tissant d'un corail flamboyant l'épitaphe musical de toute une civilisation. Les rythmiques catchy et ciselées de "Under The Black Sun" (sans même évoquer la folie de son solo), la charge sauvage de "Death Lotus" à elle toute seule, l'implacabilité de "Naacals" : tout s'enchaîne sans réel temps mort, mis à part l'instrumental "Souk" qui, bardé de teintes et de MUances locales, permet de souffler avant d'aborder le dernier tiers de disque. Déjà, oui, le dernier tiers. Car c'est peut-être là qu'EMPIRE DE MU abat un atout prépondérant face à la concurrence, son album ayant le mérite - contrairement à nombre de ses aînés affichant des disques aux durées affolantes - de rester court et intense, ses 35 (pas si) petites minutes lui permettant de jouer sur cette impression d'urgence qui sert ici si bien ses objectifs. Et par conséquent, sitôt terminé l’écoute à aucun moment harassante, on tendra à en relancer simplement la lecture, plutôt que d’enchainer sur un autre disque… et là, on salue le beau move.

Avant de conclure, si la prod en elle-même est aux petits oignons eu égard de tout ce qu'il y a à faire sonner, le mix est par contre perfectible mettant le chant parfois très en avant si bien que la richesse de certaines rythmiques tant à s'éclipser (ou se perdre derrière les vocalises, hélas) lors des passages les plus riches. Cela étant, rien de rédhibitoire non plus et si vous me demandez mon avis, les vaillants Québécois enterrent ici clairement les productions les plus récentes d'un FLESHGOD APOCALYPSE en pilotage automatique depuis quelques années, en proposant un album court, racé et plutôt frais. Une belle découverte, arrondie à l'étoile supérieure.

(*) Et non, je n'ai pas encore pu écouter "Illusive Golden Age" (2018), qui signait son retour après neuf ans d'absence.

(**) Avant de passer brièvement le flambeau sur l'album suivant, à Leïlindel, de ces cinglés d'UNEXPECT.

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- Arianne Fleury (chant)
- David Gagné (guitare)
- Sami El-agha (basse)
- Tommy Mckinnon (batterie)


1. Mu (in Memoriam)
2. Submersion
3. Under The Black Sun
4. Ouloum Il
5. Death Lotus
6. Souk
7. Ruins Of Lemuria
8. Naacals
9. Fated Sorrow



             



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