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2024 Mogg's Motel
 

- Membre : Kk's Priest
- Style + Membre : Gary Moore, Ufo

MOGG'S MOTEL - Mogg's Motel (2024)
Par DARK BEAGLE le 31 Octobre 2024          Consultée 633 fois

Chez UFO, l’heure n’était pas à la rigolade. Des anciens musiciens (Pete Way, Paul Chapman) ainsi que Paul Raymond, sont morts, usés par la vie et par ce qu’ils s’infligeaient pour certains. Phil Mogg lui-même faillit passer l’arme à gauche suite à un accident cardiaque, qui, lui, a provoqué la fin prématurée de la tournée d’adieu de l’Ovni (et comme le disait le chanteur, si c’est pour en faire en continu, c’est un peu se foutre de la gueule du monde). Depuis, le groupe n’a plus rien sorti et Mogg l’a confirmé, il n’est plus. Ce qui n’a pas empêché sa maison de disque d’inonder le marché avec toute une série de Lives qui ne sont pas considérés comme officiels. Mais à la surprise générale, Mogg revient sur le devant de la scène avec MOGG’S MOTEL, son nouveau projet solo, qui tape, vous l’aurez deviné, non pas dans le Thrash, mais dans le UFO-like.

Pouvons-nous reprocher à Mogg de faire, de répéter ce qu’il a toujours fait ? Surtout quand il demande à Neil Carter, qui avait officié au sein d’UFO au début des années 80 et qui avait réintégré la formation suite au décès de Paul Raymond en 2019, de venir l’épauler ? Une espèce de gardien du temple, qui avait tenté de moderniser le son de l'institution britannique lors de son premier passage. Il sera accompagné en outre de l’ancien DIRTY DEEDS Tony Newton à la basse, qui ne viendra pas seul puisque nous retrouvons deux autres membres de VOODOO SIX, Tommy Gentry à la guitare et Joe Lazarus derrière les fûts. Bref, après KK Downing sur KK's PRIEST, Newton se retrouve avec un nouveau vieux en reconversion professionnelle.

MOGG’S MOTEL, c’est du UFO-like donc, inspiration première moitié des années 80. Si ce disque est hanté, c’est par l’ombre de Chapman qui plane ici, sans pour autant que les morceaux dégagent la flamboyance parfois un peu pataude qu’il pouvait leur donner. La musique évolue sur des tempi relativement tranquilles, mais les titres se veulent parfois très construits, comme "Sunny Side Of Heaven" et ses chœurs féminins qui se noient un peu dans une production qui ne les met pas tout à fait en valeur. Mogg chante comme il le fait depuis deux décennies à présent, avec sa voix devenue éraillée à force d’abus, possédant un charme étrangement suranné. Phil a 76 ans, et il est marqué, physiquement, vocalement, mais cela ne le dessert pas pour autant, il parvient à prendre un aspect crooner qui lui va bien.

Si certains morceaux se détachent bien de l’ensemble (je pense à "Apple Pie", "I Think I Knew You" ou à "Weather"), il faut tout de même convenir de deux trois petites choses : Neil Carter est un super arrangeur. Il va bien aider à la seconde guitare et son utilisation des claviers se veut moins datée que celle que pouvait avoir Raymond. Lui, il tire le disque vers le haut, surtout qu’il connait le bestiau et ses coups de sang (alors oui, j’ai de l’affection pour la voix de Mogg, je pense toutefois que le bonhomme est un sacré connard). Après, cela ressemble à du UFO, mais ce n’est pas du UFO, on ne retrouve pas le groove naturel du groupe (encore une fois, Andy Parker est très sous-estimé et quant à Pete Way, il n’a jamais trouvé de remplaçant à sa hauteur chez l’Ovni, quelle que soit sa période d’absence), ni même cette vista au niveau du riff (en même temps, il faut être couillu pour jouer avec un mec qui a côtoyé Michael Schenker et Vinnie Moore, ainsi qu’un Chapman également trop souvent dénigré).

Parce que clairement, l’inspiration n’a pas été l’élément primordial sur ce disque. On trouve quelques bons riffs, un ou deux soli qui font dresser l’oreille, mais globalement, "Mogg’s Motel" est un album terriblement monotone, où très peu de morceaux parviennent à tirer leur épingle du jeu. Nous sommes face à un Hard Rock soigné, légèrement Bluesy (la voix joue également pour beaucoup), mais qui manque singulièrement de tranchant. C’est étrangement balourd, la prod fait sonner l’ensemble de façon plus Heavy que ce que cela devrait être (et du coup apporte un côté brouillon par instants) et, grosso modo, il ne se passe pas grand-chose.

Alors non, je ne vais pas reprocher à Phil Mogg de remettre le pied à l’étrier une fois remis de ses problèmes cardiaques. Je ne vais pas lui reprocher d’avoir enterré UFO pour sortir un album de UFO, en définitive, mais je vais lui reprocher de ne pas avoir su donner une âme à son disque, de ne pas être à la hauteur de sa légende, même si celle-ci reste confidentielle, sauf pour les amateurs de Hard Rock des ’70. Alors que UFO pouvait être considéré comme étant le chaînon manquant entre le Hard Rock et le Heavy Metal du temps de sa splendeur, ce "Mogg’s Motel" est juste un disque pépère histoire de s’entretenir. Hygiénique quoi. Mais quand je prends en exemple "Storyville", ballade finale peu passionnante, je me demande où est passé le Mogg qui habitait ses morceaux, qui leur insufflait un surcroît de vie et leur permettait de se hisser plus haut qu’ils ne l’auraient dû.

Je disais un peu plus haut que ce disque était hanté en partie par Chapman, mais je pense également que, bien qu’étant encore vivant, Mogg hante son album qui ressemble de loin à une rétrospective incomplète de sa carrière. Il possède toujours ce charisme qui lui est propre, mais sans ses vieux compagnons de route, il s’étiole petit à petit, au point où ce qu’il produit devient un peu ennuyant. Pas forcément mauvais, mais un peu laid, un peu maladroit, un peu vide de sens en définitive. Pour les grands nostalgiques d’UFO. Les autres peuvent tranquillement passer leur chemin, il y a mieux à entendre ailleurs.

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- Phil Mogg (chant)
- Tommy Gentry (guitare)
- Neil Carter (guitare, claviers)
- Tony Newton (basse)
- Joe Lazarus (batterie)


1. Apple Pie
2. Sunny Side Of Heaven
3. Face Of An Angel
4. I Thought I Knew You
5. The Princess Bride
6. Other People's Lives
7. Tinker Taylor
8. Weather
9. Harry's Place
10. Wrong House
11. Shane
12. Storyville



             



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