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2024 Into The Realm

CASTLE RAT - Into The Realm (2024)
Par DARK BEAGLE le 9 Octobre 2024          Consultée 920 fois

Je me demande parfois à quoi ressemblerait le Metal si BLACK SABBATH n’avait pas pointé le bout de son riff. Si LED ZEPPELIN ou DEEP PURPLE n’avaient pas été rejoints par ce mastodonte au début, offrant une solution plus lourde, peut-être moins virtuose à une palanquée de jeunes musiciens en quête de sensations fortes. Le groupe de Birmingham est partout, son ombre plane sur le genre tel un aigle royal au-dessus de son royaume. Rendons grâce à Tony Iommi, nous lui devons tellement. Trop peut-être, si l’on voit le nombre de formations à jouer quasiment les mêmes riffs ancestraux encore aujourd’hui, avec des paroles différentes toutefois, histoire de s’extraire de cette mince frontière entre l’hommage appuyé et le plagiat.

CASTLE RAT, ce sont des textes enflammés un peu partout sur le web qui m’ont donné envie de m’y pencher. À dire vrai, surtout les notes distribuées, j’essaie de ne pas trop lire les avis si je compte écrire un papier dessus. Sa pochette est un mélange entre Red Sonja (le bikini de métal) et de Lee Aaron (euh… le reste) période "Metal Queen" et cela se marie avec le concept du groupe où Riley Pinkerton McCurry campe le personnage de la Rat Queen (rien à voir avec la série de comics du même nom), qui défend son royaume. Une imagerie très sword and sorcery en somme pour une musique qui s’en écarte assez radicalement. CASTLE RAT, ce n’est pas du Heavy Epique, c’est du Doom tout ce qu’il y a de plus classique.

Changement d’univers total pour la New Yorkaise qui délaisse donc la Country/Folk (elle a débuté dans ce style) pour embrasser la voie du Classic Doom en calquant ses idées sur les riffs des rois du genre. Normal pour une Queen, me direz-vous. Et vous n’aurez pas tout à fait tort, parce qu’elle s’en sort plutôt bien, que ce soit au niveau du chant ou des mélodies. Il y a quelque chose de trainant dans la façon dont les guitares s’expriment, tout comme ce chant parfois quasiment désincarné qui s’installe confortablement, vénéneux juste ce qu’il faut. C’est lourd, c’est lent, c’est entièrement ce que l’on attend d’un disque de ce genre, sauf que…

Sauf que… je suis désolé, mais je ne trouve pas que la formation affiche sa personnalité. Ok, miss Pinkerton est mise en avant. Je dirai que, malheureusement, vu sa plastique, ils ne pouvaient que jouer dessus (sérieux, combien êtes-vous, messieurs, à avoir cliqué sur la pochette sans connaître le groupe, mais parce que la jeune femme attire le regard. Ne niez pas, mon côté fan de Red Sonja m’a fait agir pareil). Sinon, musicalement, c’est clairement du BLACK SABBATH avec un Ozzy au féminin au chant et l’aspect ésotérique en moins. Le groupe va jusqu’à commettre des interludes qui ne servent pas à grand-chose (trois pour neuf morceaux, ce qui nous ramène à moins de trente minutes de musique si nous les éjectons), mention spéciale à "Resurrector" qui consiste à une gamme de basse sans intérêt.

Je ne sais pas si l’on peut parler d’opportunisme. Certainement pas. Le Doom vivote toujours dans l’ombre du grand SAB’ et le mimétisme est tellement appuyé que l’on ne peut plus parler de clins d’œil. Ce n’est pas du plagiat pour autant, alors autant dire qu’il s’agit simplement d’une resucée de ce qui se faisait il y a plus de cinquante ans, une de plus. Certains soli vont tirer du côté du Heavy Traditionnel des ’80, mais globalement, là encore, difficile de faire un « wahou » enthousiaste car ils ont déjà été entendus mille fois, peu ou prou. CASTLE RAT est tel Ouroboros, à se mordre la queue en proposant une redite de ce qui a été fait mille fois avant eux, mais sans capter l’essence de ceux qui ont su s’en écarter suffisamment pour avoir une originalité. Car on en arrive là : un terrain archi balisé qui conduit à un monument déjà vu ailleurs.

Je le répète, ce n’est pas forcément mal fait. "Dagger Dragger" fonctionne plutôt bien en ouverture, "Cry For Me" est une ballade qui nous emmène un peu ailleurs tout en conservant une essence très seventies. En outre, l’album dispose d’une production à l’ancienne, rêche au possible, qui donne encore plus l’impression de se retrouver avec un vestige du passé. Cependant, un autre détail me turlupine sans que je me l’explique. CASTLE RAT peaufine son concept depuis cinq ans. Les noms de scène, les tenues… Les singles sortent au compte-goutte depuis 2020… Un teasing conséquent pour finalement e retrouver face à un album somme toute maigrelet niveau personnalité et contenu.

Ajoutez à cela une histoire pour le moins figée dans les brumes de la Fantasy (un autre genre qui peine à se renouveler, sauf ces dernières années où l’on a glissé dans l’Erotic Fantasy, littérairement parlant) et vous comprendrez pourquoi je suis las. Pourquoi je n’ai pas envie, comme tout le monde, de crier « amen ! » devant ce disque. Peut-être n’étais-je pas dans le bon état d’esprit en le découvrant, mais y revenir ne change rien. Je constate que c’est bien fait, que les musiciens s’en sortent tous très bien, que la prod colle merveilleusement bien à l’ensemble mais que cette foutue absence de personnalité brise toute l’authenticité du truc. Ce ne sont pas trente minutes d’ennuis. Ce sont trente minutes où je me demande à quoi ressemblerait ce disque s’il n’y avait pas eu BLACK SABBATH et que sournoisement, je ricane en pensant à celui de DEEP PURPLE.

Note réelle : 2,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- The Rat Queen - Riley Pinkerton Mccurry (chant, guitare)
- The Count - Henry Black (guitare, choeurs)
- The Plague Doctor - Ronnie Lanzilotta (basse)
- The Druid - Joshua Strmic (batterie)


1. Dagger Dragger
2. Feed The Dream
3. Resurrector
4. Red Sands
5. The Mirror
6. Cry For Me
7. Realm
8. Fresh Fur
9. Nightblood



             



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