En préambule de cette chronique incroyable, je vais avouer quelque chose. Je ne connaissais pas du tout Mike Tirelli avant d'écouter cet album d'HOLY MOTHER. J'ai fait quelques recherches sur le net et en effet le gaillard a un CV pas dégueulasse. Ici, nous allons nous intéresser au septième album de son groupe, "Rise", avec en son sein deux nouveaux arrivants : Wayne Banks à la basse, Mickey Lyxx à la guitare.

Je dois bien avouer que le single "Jeremiah" m'avait bien séduit avec ses riffs très groovy et aussi grâce à la voix de Tirelli qui me fait penser parfois à Jørn Lande. "Rise" est le genre d'album un peu passe-partout, comprenez par-là qu'il n'est pas du tout désagréable, au contraire. Chaque titre est voué à être un hit, les refrains sont pour la plupart réussis, mais son principal souci est son homogénéité. Quand certains détestent les albums qui partent dans tous les sens, j'aime, pour ma part, me faire surprendre, même avec un morceau ou un interlude. Ici HOLY MOTHER martèle l'auditeur avec son Heavy Groovy bien américain mais il le fait bien.

Je pense sincèrement que sans la voix puissante de Tirelli, l'album ne m'aurait pas intéressé plus que cela. C'est vraiment lui qui tient la baraque, lui qu'on remarque. Comme je disais plus haut, le tout se veut très homogène et j'ai l'impression d'entendre un RAMMSTEIN version Heavy Metal. C'est-à-dire des titres aux durées similaires, des enchaînements couplet / refrain / couplet / refrain / solo / refrain un peu trop prévisibles mais force est de constater que les Américains sont en totale maîtrise de leur sujet.

C'est clairement le genre de disque que l'on peut écouter de manière passive. Le genre d'album qui passe bien, sans forcément bousculer les codes et l'auditeur. Étant client en matière de Heavy Metal, HOLY MOTHER m'offre quarante minutes fort agréables. Mis à part "Interventionist" que je trouve loupé avec ses voix robotisées, le reste défouraille et fait un bien fou. D'ailleurs, les Américains frappent fort dès "Fire" avec son intro a cappella épique. Ou encore "The Elevator", gros brûlot. C'est vraiment le genre d'album qui peut servir d'exutoire. Rien de bien violent dans la musique évidemment mais les refrains restent bien en tête. Mention spéciale à "Power", si simple mais tellement efficace. D'ailleurs, la première moitié est vraiment de haute volée mais la suite sera un peu plus convenue. Toutefois, le titre final "Rain" nous permettra une conclusion en apothéose avec son refrain réussi gavé de "whoho", sa double pédale ajoutant de l'epicness et une certaine mélancolie qui s'en dégage. Assurément un des grands moments de l'album.

Notons également dans la tracklist le réenregistrement de "Live To Die", titre paru initialement sur l'album "Toxic Rain" paru en 1998. Et là ça dénote complètement avec le reste de l'album, ce morceau étant sur du Heavy plus classique, double pédale, gros riffs et avec un refrain très catchy. J'ai du mal à comprendre ce choix, il fait ici presque office d'intrus, surtout que le réenregistrement n'apporte rien vis-à-vis de l'original sorti vingt-six ans plus tôt. Même le solo reste similaire, pourtant Mickey Lyxx avait moyen de réadapter la chose. Dommage.

Bon, globalement, HOLY MOTHER ne réinvente rien. "Rise" est un album très homogène qui laissera de marbre nombreux d'entre vous et je ne vous en voudrais pas. Par contre, l'art du hit est maîtrisé et même si on est sur du archi-classique, nous sommes face à un album solide et agréable, surtout grâce à sa première moitié et à son titre final.

Take me in your arms... Uplift me in your soul... Disheveled in your brain... Buried beneath the soul...