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BLACKENED DEATHCORE  |  STUDIO

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2024 King

IMMORTAL DISFIGUREMENT - King (2024)
Par REMISSA le 27 Août 2024          Consultée 1164 fois

Avant-propos : Je m'étais promis de ne pas chroniquer cette galette maudite, quand bien même je l’eus attendue des mois durant, les frasques du frontman CJ McCreery me révulsant suffisamment pour ne pas lui faire quelconque publicité. D'autant plus après n’avoir trouvé nulle trace de la moindre explication et encore moins semblant d'excuses face à ses allégations d'agression sexuelle… D’où une prise de position personnelle selon laquelle le type est une sacrée crevure. J'ai souvent du mal à séparer le connard de l'artiste, mais une fois n'est pas coutume, je vais m'y astreindre pour vous partager mon ressenti sur ce "KING", album complexe et clivant sur bien des aspects.

Pour contextualiser le bouzin, hormis McCreery qui a œuvré dans SIGNS OF THE SWARM, puis LORNA SHORE un très court laps de temps pour la création de "Immortal" (tiens, tiens) - les allégations précédentes lui ayant valu son limogeage - IMMORTAL DISFIGUREMENT (ID) se compose également de Shane Slade (FIT FOR AN AUTOPSY, WINDS OF PLAGUE) et de Josh Freeman (ex-A WAKE IN PROVIDENCE), et se présente ainsi logiquement comme un mastodonte du Blackened Deathcore. Leur unique single "Dragged Through The Inferno", sorti en 2022 soit une éternité auparavant dans une industrie où seule la fécondité présage d'une survie dans le milieu, outre sa puissance et sa complétude dans la garniture d’éléments propres au genre, sonnait d’ores-et-déjà comme un titre revanchard du frontman décidément prêt à en découdre avec ses démons du passé. Encore aurait-il fallu vouloir s’en débarrasser.

Car en effet, cette fougue doublée de verve incarne à la fois le sel et le poison de cette galette. L’énergie déployée par McCreery est quasi inhumaine, le frontman s’époumonant sur chaque titre, sans surjeu ou malaise dans l’exécution. Son aisance dans le phrasé, qu’importe qu’il évolue dans le growl ou le shriek, lui permet d’expulser clairement et avec une violence inouïe des paroles déchirantes tel un possédé à grands coups de punchlines. "Force-Fed" nous gratifie d’un soubresaut railleur : "If you think you’re safe, you’re fucking wrong", et les dernières secondes de "Forevermore" d’un très peu subtil : "Immortal Disfigurement, don’t you forget it motherfucker" dans un break final, en décorrélation totale avec le reste du morceau et arrivant comme un cheveu sur la soupe. Nous aurons compris que McCreery avait des ennemis et à juste raison, et cette crotte de nez de la taille d’un menhir qui leur est jetée n’apporte rien à l'œuvre, si ce n’est une grosse dose de cringe.

Assez parlé de l’énergumène tatoué jusqu’aux tempes, "KING" ne tient la route qu’uniquement grâce au talent indéniable de son frontman, mais sait également tirer partie d’une mise en orchestration homogène et tout sauf de façade, absolument généreuse en longs plans de cordes frottées (sur à peu près tous les titres), frappées ("Sacrificial Submission", "Forevermore") et autres voix angéliques ("Showcase OV Phlegm"). Difficile de s’éloigner réellement d’une impression de deja-vou (avec l’accent s’il-vous-plaît) avec LORNA SHORE, le jeu de gratte de Josh Freeman s’apparentant fortement à celui d’Adam De Micco, sans toutefois tomber dans du plagiat. De fait, là où LORNA s’aventure sur des terrains davantage Black et mélancoliques (surtout depuis "Pain Remains"), ID joue davantage sur le Symphonique en le juxtaposant à des ancrages purement Deathcore, servant brillamment la violence ambiante (le break de "Showcase OV Phlegm" en étant le parfait exemple).

"KING" jongle ainsi habilement entre une lourdeur et une gravité ambiantes débordant par tous les pores, et une rapidité d’exécution des licks et des blasts, permettant de respirer au milieu des infatigables éructations de "Casey Jay", permettant à chacun des titres un développement méticuleux, gravitant autour des cinq minutes, et donc pas expédiés à la va-vite dans un seul et unique but de brutalisation stérile.

Je me dois de vous l’avouer, les singles parus bien avant la sortie repoussée de "KING" (*) ( l’éponyme et "Force-Fed") m’avaient fait entrevoir une pépite absolue à l’instar d’un "Poetic Edda" de SYNESTIA (que je vous conjure d’écouter). Faute avouée à moitié pardonnée, ma présomption était manifestement trop grande : bien que l’ensemble soit très nettement au-dessus de la moyenne du Deathcore ras-les-pâquerettes, les pistes défilent aisément mais sans ravissement renouvelé à chacune d’entre elles. Le produit d’une galette donc très compacte, et dont la disposition des titres ne joue pas en sa faveur : le quintuplé d’entrée de "King" jusqu’à "Sacrificial Submission" éclipse totalement la seconde moitié de l’album, nettement plus passe-partout sans être pour autant anecdotique. En un mot, on comprend assez vite la ritournelle.

"KING" est ainsi un superlatif généralisé, avec des breakdowns dans les breakdowns, des grognements anormaux pour un être humain normalement constitué, et une gutturalité doublée d’une ampleur aussi profonde que la Fosse des Mariannes, le tout visant à prouver qu’on peut mieux faire que LORNA, sans pouvoir pour autant mettre au rancart ses codes. Amateurs du genre, vous ne pouvez pas être déçus, mais la révolution n’aura pas lieu aujourd’hui. Peindre des flammes sur les portières de la Lambo ne la fera pas rouler plus vite !

Morceaux préférés : "King", "Force-Fed", "Sacrificial Submission"

(*) Officiellement car il est autoproduit, le trio survivant ayant voulu le peaufiner jusqu’au bout des ongles… Officieusement car le départ du compositeur Harry Tadayon et du batteur Leo McClain, bien que crédités, n’y est pas pour rien, ces derniers ayant quelques différends avec "vous-savez-qui".

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   REMISSA

 
  N/A



- Josh Freeman (guitare)
- Cj Mccreery (chant)
- Shane Slade (basse)
- Leo Mcclain (batterie)
- Harry Tadayon (guitare)


1. King
2. Force-fed
3. Crimson Vision
4. Showcase Ov Phlegm
5. Sacrificial Submission
6. Home Out Of Hell
7. Painless Execution
8. Into The Fog (isolation)
9. There Is No Light
10. Forevermore



             



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