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DEATHCORE SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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2022 Maleficium
 

- Style : Disembodied Tyrant, Lorna Shore
 

 Bandcamp (12)

SYNESTIA - Maleficium (2022)
Par REMISSA le 27 Décembre 2023          Consultée 366 fois

Nous assistons depuis maintenant quelques années à une énième évolution de notre musique extrême préférée. Rien d’anormal en soi, si l’on fait une rétrospective de ce qu’elle nous offre comme mutations depuis les années 70, mais force est de constater qu’en termes de nouvelles sonorités, beaucoup de recoins ont déjà été visités, même les plus occultes. Que reste-t-il donc pour poursuivre la transformation de cet art ? Le croisement des genres, pardi ! SYNESTIA l’a bien compris, en nous proposant un Deathcore tel que nous le connaissons, mais avec des arrangements symphoniques bien chiadés… et avec des breakdowns excessifs sauce LORNA SHORE. Ouais, c’est LORNA SHORE avec trois-quatre ans de retard quoi !

Cet album est typique des sorties récentes dans le registre du Core, avec une pléthore d’invités pour aller agrémenter les titres (et en profiter pour faire la promo des artistes participants au passage). En l’occurrence, nous sommes ici gratifiés de la présence d’Alan Grnja de DISTANT, Adam Warren d’OCEANO, et Johnny Ciardullo de SHADOW OF INTENT (qui ressort comme l’influence principal du combo, ainsi la boucle est bouclée !).

La particularité de SYNESTIA est sa formation en duo : Hokkanen au chant (également membre d’ALTAR OF DESPAIR, quand on aime la diversité…), et de Melchior (pas le roi mage, l’autre) qui fait ben… tout le reste. Force à lui. Il faut reconnaître à ce dernier un talent manifeste car l’intégralité (et je n’arrondis pas les angles) de la galette ne sonne pas numérique. Les instruments sont bien découpés et organiques dans la limite des stocks disponibles du Deathcore moderne. On est pas sur de l’ampli à lampes non plus faut pas déconner !

A bien y réfléchir, c’est ce que l’on reproche souvent au Sympho greffé à un autre style : le côté alambiqué de la musique, à la recherche de la perfection et additionnant des couches d’instruments, de samples, de voix, etc. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un défaut en soi à mon sens, cette impression saute aux oreilles dès le titre introductif éponyme, marchant sur les plates-bandes d’un FLESHGOD APOCALYPSE, mais qui sera nettement timoré par la suite. Et c’est dans cette mesure que ce "Maleficium" sait tirer son épingle du jeu. Bien que grandiloquent dans la manière dont il se présente avec des chœurs féminins en fond quasi-constant, de nombreuses cordes frottées acoustiques, et une atmosphère de construction graduelle d’un climax arrivant immanquablement, l’ensemble n’est jamais surfait ou a contrario trop rayon-du-bas-du-supermarché. "Empyrean Skies" en est l’exemple parfait, ponctué d’un break méchant, mais sans surenchère qui viendrait ternir le résultat. L’aspect "toujours plus" imputable à quelques consorts du Deathcore (DISTANT justement, pour ne pas les nommer) est ainsi évité, pour notre plus grande digestion, d’un album malgré tout compact.

Bon, c’est pas tout mais quel guest l’emporte par sa contribution dans tout ça ? Je serais quasiment déçu de la prestation de Ciardullo, qui se la joue un peu trop Dickie Allen (INFANT ANNIHILATOR) sous couvert d’un break monotone, et qui va donc boxer hors-catégorie. La victoire revient au frontman d’OCEANO, implacable comme à son habitude, et bien au service de "Death Magic", calquée au regard des points forts de ce dernier. Comme suggéré précédemment, aucun titre n’a été rétrogradé au titre de filler, conservant une qualité constante au service des invités de l’auditoire durant plus de quarante-cinq minutes.

Pour revenir sur la performance de Melchior (en Galilée… OK, j’arrête), sa polyvalence est absolument remarquable, ou tout du moins son inspiration dans la composition, tant dans les arrangements mélodiques (l’introduction du conclusif "Aeterna" est une bouffée d’air dans ce microcosme de violence), que dans la complexité et l’harmonie des soli, dosés avec brio et d’une efficacité redoutable.

Ce que l’on pourrait reprocher à "Maleficium", à la fois paradoxalement, et de façon récurrente sur les albums homogènement bons, est sa régularité qui ne permet pas de déceler de temps fort concret et marquant. Ça, et que ce sera dur à aller voir en live, à moins que ledit compositeur ne se fasse greffer trois paires de bras et un cerveau supplémentaire, mais ça, c’est une autre histoire…

Note réelle : Un très franc 4/5, il manque une petite fulgurance pour aller encore plus haut, mais ma DeLorean de cristal me dit qu’en 2023, une nouvelle collaboration va arriver, et mettre les pendules à l’heure des circonspects sous la forme d’un EP archi-brutal… Stay tuned !

Morceaux préférés : "Death Magic", "Aeterna", "Scarlet Moon".

Point pochette : Le Titien aboie, Le Caravage passe.

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   REMISSA

 
  N/A



- Ville Hokkanen (chant)
- Sam Melchior (le reste)


1. Maleficium
2. Burial Hymn
3. Empyrean Skies
4. Scarlet Moon
5. Ascendancy
6. The Descent
7. All Things Must End
8. A Life Condemned
9. Death Magic
10. Aeterna



             



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