Avec deux des trois membres originaux en son sein, VENOM INC. pouvait se targuer d’être le "véritable" VENOM, en plus d’être en compétition directe avec Cronos et sa bande de gais-lurons. Si on ajoute en plus « l’homme démolition » en tant que grand gourou en herbe, nos Anglais pouvaient se targuer d’être une option valable pour tout amateur de Metal Thrash/Speed/Heavy.

Mais voilà ! Comme toujours avec Mantas, les choses ne sont jamais si simples. Premièrement, le guitariste subit une crise cardiaque. Un rappel comme quoi les années passent et que l’impact de celles-ci est notable, même sur nos héros. Suite à son hospitalisation, le repos était donc de mise pour le guitariste infernal.

Par la suite, Mantas a révélé qu’Abaddon n’avait pas enregistré les morceaux de batterie sur "Avé". Les gars auraient plutôt privilégié une boîte de sons. Même si on sait tous que le batteur original de VENOM n’est pas le plus grand technicien du monde, ce n’est pas le genre de déclaration que tout musicien qui se respecte aime bien entendre. Quelques mois plus tard, la séparation est de mise entre lui et VENOM INC. Au moins, il pouvait se réjouir puisqu’il était témoin de la naissance de sa fille. Jeramie Kling vient donc le remplacer derrière les fûts le temps d’enregistrer le second album (il partira par la suite pour être remplacé par Marc Jackson).
Alors, qu’en est-il de ce "There’s Only Black" ? Disons qu’il ne va pas réinventer l’histoire du Metal. Malgré tout, ce n’est pas ce que l’on demande nécessairement à Tony et sa bande. Après tout, on sait à quoi s’en tenir avec ce groupe : du Metal sale, une voix virile, de la rythmique endiablée et des thématiques sataniques.

Alors voilà : le disque tient la route. La production est béton tout comme l’était leur premier album. Là où VENOM avec Cronos a une production volontairement sale, leurs rivaux optent pour l’autre option. Les titres s'enchaînent à un rythme infernal, et on est en terrain connu. Aucun titre de remplissage n’est présent ici, mais les gars jouent un peu trop dans leur "safe zone". Un reproche, puisque j’aurais aimé une petite prise de risque. Aucun morceau ne ressemble à "Avé Sathanas" ou à "Dein Fleisch" qui avaient pourtant été les deux "singles" de "Avé". C’était également leurs deux meilleurs morceaux à mon humble avis. Malheureusement, "There’s Only Black" ne contient rien de cela : que des titres rapides qui ont plus ou moins la même structure musicale.

"L’homme démolition" abat un travail considérable avec sa voix semi-rocailleuse si reconnaissable, en plus d’équiper le disque d’une basse tout à fait audible. La production a bien équilibré les choses et permet de faire ressortir le meilleur de chaque instrument.

Il n’empêche toutefois qu’il manque quelque chose. Un petit grain de folie peut-être. Ou tout simplement une prise de risque minimale. Malgré tout, "There’s Only Black" reste un album solide de "Trve" Metal pour ceux qui aiment la musique sentant bon la sueur, la bière et le bois (d’église) brûlés. Qui cracherait là-dessus ?

Morceau préféré : "Inferno".