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BLACK IMPÉRIAL  |  STUDIO

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Lexique black metal
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2015 The Dreaming I
2024 2 House Of The Black Geminus
 

- Style : Parfaxitas, Nightbringer
- Membre : Aoratos

AKHLYS - House Of The Black Geminus (2024)
Par STORM le 15 Juillet 2024          Consultée 3472 fois

Achlys est personnifiée chez Homère comme l’esprit de la brume et de la mort. Elle est cette ombre mortelle qui voile les yeux des mourants sur les champs de bataille. Achlys est vue comme la déesse de la misère et de la tristesse. Représentée sous des traits faméliques et hideux, elle incarne les aspects les plus horrifiques de l’âme humaine. Sur l’album précédent de nos Américains, "Mélinoë", nous pouvons apercevoir l’une de ses représentations : une femme démone paraissant affamée, poussiéreuse, au visage vert et pâle et aux dents monstrueuses. Du sang couvre ses joues marquées, et elle sourit douloureusement tandis que des larmes coulent de son nez. Son regard est insondable bien qu’une légère lueur dans ses yeux semble résiduelle.

Autant dire que cette entité manifestement infréquentable identifie de manière congruente ce qui a pris le contrôle des pensées de Naas Alcameth, le créateur et compositeur infernal de AKHLYS, et ce depuis le début de son voyage aux enfers. Et si vous osez écoutez ce nouvel album, le troisième, sachez qu’il vous faudra combattre d’une part vos propres démons mais aussi Achlys elle-même. Jaillissant de toutes parts dans tous les coins de votre esprit et dans tous les recoins de ce que vous regarderez, il vous faudra sans aucun doute accepter de n’être qu’une de ses nombreuses proies. Vous aurez beau essayer de ne pas lever les yeux que déjà AKHLYS fondera sur vous avec ses yeux en couteau. Vous pourriez vous montrer inventif, rester immobile et faire le mort, sachez pourtant qu’à l’évidence il était déjà trop tard. La bête est là et elle a si hâte de se repaître de votre dépouille. Ajouté à son appétit insatiable et sa férocité d’âme, voilà que son arsenal mortel s’est considérablement développé depuis l’époque "Mélinoë".

En effet "House Of The Black Geminus" prendra immédiatement possession de vous et vous tordra d’une danse frénétique et désarticulée à vous en rompre les os, à en entendre les dislocations et les fractures nettes. Les guitares déviantes et dissonantes à l’acmé de leurs attaques, les harcèlements des rythmes d’une batterie déchiquetante et les vapeurs toxiques des vocaux de Naas Alcameth impossibles à dissiper, ne seront qu’une des nombreuses tortures que les cinquante-trois minutes vous assèneront à merci et à envie. Nulle issue nulle part, la noyade partout, l’immolation multi-dévorante et suffocante, AKHLYS fonce sur nous telle une harpie féroce toutes serres en avant. Les ambiances sont irrespirables et sonnent le glas d’un quelconque répit. Même la pièce de Dark Ambient envoûtante "Black Geminus" – qui renoue avec le passé du groupe et son premier album "Supplication" qu’un NORDRVAGR ou un KAMMARHEIT n’auraient pas renié – s’immiscera lentement tel un poison lancinant à dessein jusqu’à la paralysie de l’âme.

Mais ce qui nous saisira d’effroi, c’est la grande capacité des titres à nous arracher les tripes. Comme si chaque décibel ou chaque note agissaient tels des charognards attablés. Et les mélodies n’ont pour autant pas foutu le camp, pire elles se sont installées dans notre esprit tels des lampadophores. Signalant le départ des tempêtes sataniques, elles agissent comme des ultimes radeaux dans des océans démontés. Et elles enivrent les cieux de tous les nuages d’orage possible. Écoutez "The Mask Of Night-Speaking" et percevez cet œil gigantesque qui vous scrute du haut des cieux tempétueux, écoutez encore "Through The Abyssal Door" avec ses larvements terribles et ses mid-tempo ravageurs qui font l’effet d’une chute infinie dans des limbes invisibles. Entendez les riffs démoniaques de "Sister Silence, Brother Sleep" qui ricanent à gorge déployée avec tant de terreur aux entournures…. AKHLYS est résolument un enfer, un consommé de la pire des diableries possible et imaginable. Vous pourrez continuer de soliloquer pour vous raccrochez encore à un semblant de conscience et de vie, que déjà AKHLYS est en train de vous dévorer... vivant. Et même si vous pourrez ne plus ressentir de douleur, à force de morsures, vous garderez cependant intact cet effroi de sentir les crocs plonger dans votre chair choquée.

Les inspirations de Naas Alcameth sont si puissantes et si peu recommandables pour l’homéostasie que lorsque culminera le désenchantement des claviers et des leads de "Eye Of The Daemon - Daemon I", vous comprendrez trop tard bien sûr que la nuit éternelle vous recouvre peu à peu, laissant Achlys produire son ultime volonté, sa seule raison d’être, celle de vous emporter au firmament de ceux qui ne seront jamais plus. Impérial toujours AKHLYS ! Magistral encore !

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   (3 chroniques)



- Naas Alcameth (chants, guitare, basse, claviers)
- Nox Corvus (guitare)
- Abraxas Nox (basse)
- Eoghan (batterie)


1. The Mask Of Night-speaking
2. Maze Of Phobetor
3. Through The Abyssal Door
4. Black Geminus
5. Sister Silence, Brother Sleep
6. Eye Of The Daemon - Daemon I



             



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