Il y a tellement de façons différentes de découvrir des groupes à notre époque. C'est tellement simple depuis l'explosion du streaming qu'il est même difficile de s'y retrouver. Un peu comme les offres Xbox/Playstation, plus on te propose de jeux, plus tu galères à trouver. Mais avec BRASCA, je l'ai découvert de manière old-school. Alors non, on ne m'a pas partagé de cassette, je ne suis pas si vieux que ça mais j'ai découvert le combo français, en parcourant les pages du mythique Rock Hard (oui des pages papier je vous assure !) et mon œil s'est mis à briller quand j'ai lu que le journaliste qualifiait ce combo d'ALICE IN CHAINS français, rien que cela ! Étant fan du groupe de Seattle, je me suis immédiatement engagé à l'écoute de cette nouvelle formation née en 2022.

À peine l'album lancé, "Cut The Ties" m'a immédiatement séduit grâce au chant de Cyril, doux et sensuel sur les couplets avant de se prendre en pleine mouille un refrain catchy. On est sur de l'Alt-Rock/Grunge et ce titre d'ouverture constitue une parfaite mise en bouche dans l'univers de BRASCA. Cyril me disait lors de notre entretien que les mélodies étaient primordiales, et bien on peut dire qu'elles sont ici réussies et mémorables. J'y reviendrai. Je vais d'ailleurs me permettre de le citer, lui qui est le cerveau du groupe, quand je lui ai demandé de décrire sa musique (je fais ce que je veux, c'est ma chronique après tout): " Il y a paradoxalement une certaine retenue derrière le côté enlevé des morceaux. Les ambiances sont assez variées je pense, tantôt lumineuses, tantôt mélancoliques, tantôt agressives, tantôt sensuelles."

C'est tellement bien résumé ce que dit Cyril ; on a affaire ici à une déferlante d'émotions sur tout l'album tant chaque morceau a sa propre identité. Ça me démange terriblement de faire du track-by-track mais je vous laisserai découvrir l'album par vous-même. Musicalement, difficile de rapprocher BRASCA d'un autre groupe existant (en tout cas à ma connaissance). On est sur des riffs simples, rappelant certains groupes de Metal Alternatif avec une bonne présence de la basse qui groove comme j'aime. Mais là où BRASCA sort son épingle du jeu c'est sur un instrument si cher à mon cœur : la guitare. Au lieu de se contenter de nous balancer des phrases classiques, Cyril va parsemer par-ci par-là des mélodies délicieuses qui viennent enrichir les morceaux. Citons par exemple l'hypnotisant "Into The Sun" où le spectre de SOUNDGARDEN rôde. Les petites phrases de guitare subtilement placées ajoutent une réelle plus-value à l'écoute.

Je le dis, je ne suis pas du tout client concernant le Rock Alternatif. J'aime bien le Grunge à petites doses mais ce n'est pas ma zone de confort. Et sans cette utilisation intelligente de la guitare, je pense que je n'aurais pas accroché plus que cela. Je ne dis pas que la guitare sauve l'album, car l'album est bon, mais elle sublime l'œuvre ; c'est indéniable. Je peux vous pondre une dissert' de mille caractères sur l'utilisation de la six-cordes sur "Bloodline" tellement c'est bien écrit avec des effets utilisés toujours avec justesse et parcimonie.

Pire encore, BRASCA a réussi à me faire apprécier notre chère langue avec "Les Ombres", seul titre en français, qui lorgne du côté du Rock Psychédélique. J'ai toujours eu un blocage avec notre langue dans le Metal même si SACRAL NIGHT m'a réconcilié récemment avec et "Les Ombres" constitue une très bonne conclusion à ce "Bloodline" et figure même parmi mes morceaux favoris. (si si !)

J'ai réussi à ne pas citer tous les morceaux, challenge réussi. Vous l'aurez compris, je ne peux que vous inviter à écouter ce nouveau projet de Cyril Delaunay-Artifoni si vous aimez l'Alt-Rock, le Grunge et la guitare. La France regorge de talents, BRASCA en fait partie.