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HEAVY METAL  |  STUDIO

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2024 Arcana Rising
 

- Style : Manilla Road, Cirith Ungol, Hellwell, Saint Vitus
- Membre : Darkthrone, Cadaver, Aura Noir

COFFIN STORM - Arcana Rising (2024)
Par DARK BEAGLE le 5 Juin 2024          Consultée 1171 fois

À un moment donné, une question tout à fait légitime se pose : comment savoir quand un artiste franchit la fine ligne qui sépare la création pure du foutage de gueule. Concernant Fenriz et son accumulation de side projects qui vivotent ou meurent dans l’indifférence générale, cela devient légitime depuis des années. Entre nous, depuis combien de temps DARKTHRONE n’a plus sorti de disque réellement bon. Du genre à pouvoir être cité parmi les classiques du groupe ? "Panzerfaust" pourrait être le dernier à prétendre à ce statut flatteur (1995 quand même). Aussi, quand j’ai ouï dire qu’il formait un projet qui puisait dans le Heavy Metal des années 80, j’ai eu un énorme espoir, connaissant l’amour du personnage pour le style.

Et au final, on a quoi ? Une énorme déception (la note attribuée a déjà bien trahi mon analyse). Formé par Appolyon (CADAVER, AURA NOIR, WAKLEVÖREN) aux guitares et à la batterie et par Bestial Tormentor (WAKLEVÖREN aussi et d’autres encore) à la guitare et à la basse, le projet est rejoint par Fenriz au chant sur la foi d’une démo. Certes. C’est le début d’une belle histoire comme seule la scène norvégienne sait nous l’offrir, mais ici dans une version freak pas possible. Vu le pédigrée des musiciens, nous étions en droit d’attendre quelque chose de très qualitatif. Finalement, Fenriz ne prête que sa voix au projet, il ne joue pas d’instrument et peut-être que le groupe a passé plus de trois jours en studio. Cependant…

Bon, commençons par le positif. La pochette est chouette. Si on aime le genre, bien entendu. Cela peut faire penser à une couverture de Livre Dont VOUS Êtes le Héros©, ou à une jaquette de vieil album de Heavy Metal, voire de Death primaire de la fin des années 80 ou du début des années 90. En tout cas, elle marque une époque, elle est un indicateur de la direction musicale que veut et va prendre le groupe. Mieux ! Elle peut même donner des impulsions d’achat aux vieux briscards tellement elle rappelle les heures glorieuses du genre, underground à contrario des paillettes mises sous les projecteurs de MTV et des magazines spécialisés de l’époque.

Et effectivement, des relents de MANILLA ROAD et de CIRITH UNGOL montent vite à la surface, acoquinés avec des senteurs de SAINT VITUS, voire de TROUBLE. Alors nous pouvons être légitimement surpris par ces influences très marquées, originaires des États Unis, au détriment d’une scène européenne que l’on aurait pensé plus représentée, surtout si l’on se fie à des interviews des différents protagonistes à diverses époques où les noms d’ACCEPT et de JUDAS PRIEST ressortaient souvent. Mais du Heavy Metal aux accents Doom joué ici, nous naviguons clairement du côté des commandements du regretté Mark Shelton.

Et cela se ressent jusqu’à dans la production, fauchée au possible. Bon, pour faire court, à côté de celle-ci, celle du premier album de KRAKEN, c’est du Bob Rock. Alors à l’ère d’Andy Sneap, autant vous dire que celle-là, elle est franchement innommable. Personnellement, une production maigrelette ou mal fagotée ne m’a jamais empêché d’apprécier un disque du moment que les chansons qui figurent dessus sont bonnes. Ici, non seulement c’est pourri au niveau du son (ces guitares qui donnent l’impression d’avoir été enregistrées dans les chiottes, la batterie qui semble loin et pas vraiment dans le rythme…) mais en plus les titres ne sont pas bons. Il n’y en a pas un qui parvient à sortir du lot (à l’exception de "Open The Gallows", mais c’est parce qu’elle est interminable).

Puis il y a ce chant. Je ne suis absolument pas concerné par la religion, mais là, je ne peux me fendre que d’un « oh mon Dieu ! » pour le décrire. Mais c’est quoi cette horreur ? Quel esprit malade a eu l’idée de ces modulations qui ne riment à rien ? Ah oui, Fenriz. Mais à quel moment cela a-t-il pu être validé par les autres musiciens et par la maison de disque avant que le disque ne soit pressé ? C’est absolument incompréhensible tellement c’est hors de propos. Si Fenriz veut nous faire une imitation de Shelton, c’est raté, mais complètement. À côté de lui, Tim Baker c’est Bruce Dickinson. Il est un véritable poison pour chaque composition, les tirant immanquablement vers le bas tant il prend cela par-dessus la jambe, alors qu’elles n’en avaient pas besoin.

En effet, si la prestation de Fenriz est indigne et indigente, celle de ses acolytes ne mérite pas les applaudissements non plus. Le riffing est d’un paresseux, ça en devient gênant. Si le but a été de faire des clins d’œil, de rendre des hommages aux légendes du genre, autant faudrait-il y mettre de la passion. Parce que Mark Shelton, pour en revenir à lui et tant son ombre semble planer sur ce disque, même s’il ne disposait pas des moyens nécessaires pour avoir un son toujours décent, même si toutes ses chansons n’étaient pas bonnes (un défibrillateur pour Erwin !), on sentait malgré tout qu’il y croyait, qu’il se donnait, dans le chant comme à la guitare. Là… le vide. Cosmique. Intersidéral. Tout se ressemble, rien n’est excitant, rien n’est bon. Et le son est tellement déplorable que l’ensemble s’oublie aussitôt écouté. Circulez, il n’y a rien à entendre !

Après une petite pause dans la rédaction, je suis allé voir rapidement sur le net ce qui se disait sur cet album avant de poser ma conclusion et je constate que mon avis diverge complètement. Soit. Je me trompe peut-être, mais je ne me forcerai pas à écrire un truc gentil sur ce disque si je n’y crois pas, si je n’entends rien dessus qui vaille le coup d’être défendu. Quel que soit le musicien incriminé, le résultat final est honteux et indigne des légendes qu’ils sont pour certains. Seule sa pochette est sympathique pour peu que l’on apprécie ce style. Sinon, il s’agit de six titres pour trois quarts d’heure de perte de temps. Qui a dit « comme un album du DARKTHRONE moderne » ?

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   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Fenriz (chant)
- Apollyon (guitare, basse, batterie)
- Bestial Tormentor (guitare, basse)


1. Over Frozen Moors
2. Arcana Rising
3. Open The Gallows
4. Eighty-five And Seven Miles
5. Ceaseless Abandon
6. Clockwork Cult



             



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