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KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD - Petrodragonic Apocalypse... (2023)
Par FREDIAN le 5 Avril 2024          Consultée 589 fois

Ah les musiciens australiens... S'ennuient-ils sur leur île-continent ou ont-ils trouvé dans leur nature extrême la potion magique à l'hyperactivité stakhanoviste ? À moins que le temps ne défile moins vite la tête en bas... TOEHIDER, KING GIZZARD ou encore HIBERNAL sont, dans leurs registres, autant d'exemples de "crossover-isation" musicale comme moto et d'hyper-productivité.
En juin 2023, KING GIZZARD, formé en 2010, sort son vingt-quatrième album studio (qui sera suivi d'un vingt-cinquième en fin d'année, oui oui 25 !). À cela, rajoutez quelques EPs, une bonne quinzaine de Lives, pas loin de quatre-vingt singles, une bonne soixantaine de vidéo-clips, et des compilations, des bootlegs encouragés (voir leur site), etc.

Avec "PetroDragonic Apocalypse; Or, Dawn Of Eternal Night: An Annihilation Of Planet Earth And The Beginning Of Merciless Damnation" (que vous m'autoriserez à raccourcir en "PetroDragonic Apocalypse" d'autant que, intrinsèquement, ce titre répète quatre fois la même chose...), KING GIZZARD (KGLW) s'aventure pour la seconde fois (après "Infest The Rats' Nest" en 2019) sur les terres Metalliques pour une nouvelle dystopie apocalyptique. Pour ceux qui ont suivi la première, ce nouvel opus ne vous dépaysera pas. On retrouve ce Stoner Thrashisé, agrémenté cette fois d'une touche de Metal Prog Alternatif à la TOOL, qui présente les mêmes qualités (ce groove infectieux, cette accroche venimeuse et cette agressivité corrosive - allez je referme mon dictionnaire reptilo-calyptique) et les mêmes défauts (des références parfois trop récitées comme si le groupe appliquait "sa" formule Metal, une certaine homogénéité qui peut lasser à la longue et des patterns répétitifs pas toujours justifiés).

Le groupe nous embarque donc à nouveau dans un concept "climate fiction", soit une parabole fantaisiste et chaotique dans laquelle de violentes tempêtes nourries par la dépendance de l'Homme à la technologie viennent fusionner et menacer la Terre jusqu'à ce que la sorcellerie intervienne et déclenche ses forces occultes sous la forme d'un dragon incontrôlable qui finira par anéantir l'humanité. Une sorte de revisite actuelle du mythe de Godzilla.

L'album démarre sur les chapeaux de roue avec le rutilant "Motor Spirit" et son riff d'intro accrocheur, sa progression à la TOOL et ses modulations vocales (voix plus posée, presque incantatoire puis chant de gorge très grave sur la partie médiane qui contrastent avec les vocaux éraillés, hérités de Lemmy et des thrasheux 80s, qui composent le reste du disque). Globalement le chant est plus varié, des lignes mélodiques de "Witchcraft" à l'intensité primaire à la Dave Padden (ANNIHILATOR) sur le refrain de "Converge". "Converge" qui propose aussi un phrasé déclamé, presque rappé et des lignes "psyché".

Musicalement KGLW alterne aussi un peu plus les tempi. Si la base de l'album reste ancrée sur leurs riffs Stoner "signature" ("Motor Spirit", "Gila Monster"), les Australiens osent cette fois la plongée totale dans le Thrash ("Converge", première partie de "Flamethrower" et ses saccades) et contrebalancent par ces loops à la TOOL (jeu sur les percussions, répétitions et dynamiques pour faire monter la sauce ; e.g. "Dragon", deuxième partie de "Flamethrower"). Le risque c'est l'effet patchwork ("Converge" (1) et à un degré moindre "Gila Monster").

Les titres s’enchaînent sans répit, se faisant parfois écho ("Flamethrower" qui reprend le refrain de "Motor Spirit") ou se suivant de manière très naturelle (e.g. "Witchcraft" et "Gila Monster"). En approfondissant les paroles, les interconnections deviennent évidentes et le côté narratif de l'album prend tout son sens et justifie l'omniprésence du chant. Mais le revers de la médaille c'est que le tout forme un bloc compact qui, malgré sa plus grande diversité, peut s'avérer indigeste. D'autant que le groupe n'évite pas certaines répétitions/longueurs inutiles ("Supercell", "Dragon", le final de "Flamethrower") et que les refrains, déclamant principalement le titre de chaque chanson, sont parfois soûlants ("Gila Monster", "Supercell"). Ce dernier aspect est au final le plus pénalisant je trouve.

Car si KGLW séduit à nouveau par sa spontanéité (l'enregistrement s'est fait sous forme de jam sessions), son accroche et son efficacité, il manque clairement de refrains fédérateurs. Alors les modulations sur "Motor Spirit" sont plutôt bien senties, le côté "bas du front" de "Converge" s'inscrit bien dans l'esprit rétro-Thrash du titre et "l'absence" de refrain dans "Witchcraft" est originale (le patronyme vient juste ponctuer, à une exception près, chaque couplet). Mais les autres sont trop faciles voire pénibles. Et par effet domino ça met encore plus en lumière ces longueurs.

L'album se termine en bouclant la boucle et en distillant un petit clin d’œil avant-goût de ce que sera leur prochain opus avec ces petites touches Electro (2) sur le final de "Flamethrower".

À noter que la version vinyle contient une huitième piste qui vient clore le concept ("Dawn Of Eternal Night"). Il s'agit d'une longue narration (près d'un quart d'heure) accompagnée de musique d'ambiance et de bruitages façon B.O. Si la voix sensuelle de Leah Senior n'est pas désagréable, c'est une conclusion un peu chiante et dénuée d'intérêt tout de même. Simple bonus de la side 4 de l'édition double 45 T, on ne leur en tiendra pas trop rigueur.

Meilleur titre : "Motor Spirit".
Plaisir coupable : "Converge".
Itération originale : "Witchcraft".
Pièce (presque) maîtresse : "Flamethrower".

-
(1) Un riff d'intro ANNIHILATOR-esque puis un chant à la Chuck Billy, un riff typé METALLICA époque "Death Magnetic", un passage à la TOOL pour finir par une "Thrasherie" façon "Schizo Deluxe".

(2) "PetroDragonic Apocalypse" et son successeur "The Silver Cord" forment un concept "Yin et Yang", très différents l'un (Metal) de l'autre (Electro/Pop) mais censés se compléter.

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   FREDIAN

 
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- Stu Mackenzie (guitare, basse, chant lead, synthés)
- Joey Walker (guitare, basse, chant, synthés)
- Michael Cavanagh (batterie, percussions, chant, drum kit électronique sur 7)
- Cook Craig (basse, chant, synthés)
- Ambrose Kenny-smith (synthés, chant)
- Lucas Harwood (synthés)
- ---
- Leah Senior (narration sur 8)


1. Motor Spirit
2. Supercell
3. Converge
4. Witchcraft
5. Gila Monster
6. Dragon
7. Flamethrower
- Bonus Track Edition Vinyl
8. Dawn Of Eternal Night



             



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