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KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD - Infest The Rats' Nest (2019)
Par FREDIAN le 9 Février 2024          Consultée 724 fois

King of the "Gizzverse"

KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD fait partie de ces groupes hype qui cristallisent généralement des réactions contraires et radicales. Ce n'est pas nouveau. Début 90s, ce fut le cas des Hard Rockers déjantés de UGLY KID JOE par exemple. Dans les 00s c'était l'apanage des grands noms du Neo Metal. Et autour de 2010, bien que plus confidentiel au petit monde du Metal, ce fut "l'explosion" Djent qui s'est offert sa petite gloire autant adulée que conspuée et/ou jalousée. Les dénominateurs communs à tous ces groupes ? Un parti-pris crossover et une bonne dose de fun ou de geek culture.

J'ai découvert le groupe avec "Polygondwanaland", catalogué Prog Rock (entre autres), attiré par la référence au supercontinent du Paléozoïque (marrant toutes ces références géologiques aujourd'hui dans le Metal (1)). Partiellement convaincu, je n'ai pas de suite creusé davantage leur discographie et j'ai échappé au Gizz' circus qui les entoure.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce "Infest The Rats' Nest" polarise les excès. Entre dithyrambe excessive ("meilleur album Thrash de l'Histoire" (2)) et snobisme hautain ("écoutez plutôt SLAYER"), difficile d'échapper au buzz permanent que le groupe génère quand on commence à creuser.

C'est assez logique au final. Hyper productifs, touche-à-tout et couronnés de succès, ils ne peuvent qu’être clivants. En plus, ils ont développé leur propre univers fantasmagorique (autour des narrations conceptuelles interconnectées qui constituent leur discographie), que des fans ont popularisé sous le terme Gizzverse, avec lequel les membres du groupes s'amusent et alimentent diverses rumeurs/théories. Mais laissons de côté cette enveloppe "rigide" et intéressons-nous à la substantifique moelle.

Wizard of the Lizard King

KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD (KGLW) est un groupe australien de Rock Psyché protéiforme qui semble prendre un malin plaisir à explorer et s'approprier divers genres musicaux. Au-delà des différentes allégations quant à son origine (référence à "the Lizard King", le surnom de Jim Morrison) c'est un patronyme qui claque dans lequel je vois des clins d’œil à KING CRIMSON et BLACK SABBATH. Après leur pari fou de sortir cinq albums en 2017, "Infest The Rats' Nest" les voit s'aventurer pour la première fois sur les terres du Metal.

Clarifions déjà une chose. S'il y a indéniablement des influences Thrash, c'est avant tout un album de Stoner (ce qui est finalement logique pour un groupe de Rock Psyché). Évidemment, l'ombre de BLACK SABBATH plane (e.g. "Superbug") mais j'ai immédiatement pensé à CORROSION OF CONFORMITY et KYUSS avec un chant qui m'a évoqué (cris exceptés) le regretté Gus Chambers de GRIP INC... Ajoutons quelques louches de MOTÖRHEAD ("Mars For The Rich") et la recette prend corps.

L'album forme un bloc homogène, agressif, direct (in your face), à la fois Heavy (lourd et puissant) et Garage (brut et énergique), qui danse sur la frontière parfois ténue entre Hard Rock et Metal. Stu adapte son chant pour l'occase, l'éraille quelque peu, lui donne des aspérités et ça passe plutôt bien. L'opener "Planet B", qui était sorti en single et avait vendu la mèche du changement stylistique, en est le parfait porte-étendard. Stoner Thrash nerveux et accrocheur. Les clins d’œil au Thrash 80s sont nombreux et chacun y puisera ses propres références (e.g. un riff "Alison Hell"-esque sur "Venusian 2", ces attaques agressives de riff très early-MEGADETH sur "Self-Immolate", un parfum de "Kill'Em All" dans les riffs de la première partie de "Hell" - d'ailleurs le chant s'y fait plus Hetfieldien), mais incorporés à la sauce Stoner encore teintée de Psyché par moments (e.g. ce solo "spatial" dans "Mars For The Rich") et au son "Garage" de l'ensemble, ils participent à une sorte d'hommage sous forme de défouloir. À moins que ce ne soit l'inverse.

Au final, il se dégage une spontanéité, une ambiance "live" très appréciable et le côté homogène du disque renforce son efficacité. Mais, syndrome de l'imposteur ou du rookie, les trop fréquentes répétitions (e.g. ce thème mélodique speedé en arrière-plan de la rythmique façon "Phantom Lord" Stoner-isé qui revient sur deux tiers des titres) et facilités/gimmicks d'écriture (les structures des morceaux sont "clichesquement" similaires) peuvent finir par lasser. Alors, ces récurrences servent peut-être le concept mais desservent le propos musical à la longue. Heureusement il ne dure qu'une grosse demi-heure.

Le concept orienté "cli-fi" ("climate fiction") est intéressant et change des thématiques fumeuses classiques du Stoner et des revendications politiques pas toujours matures du Thrash. Il se décline en deux parties. La "face A" se concentre sur les catastrophes écolo-démographiques et le changement climatique dans un futur proche ("Planet B") ; "Mars For The Rich" critique les inégalités qui en découlent, les riches exploitant Mars tandis que les pauvres survivent sur une Terre dégradée ; "Organ Farmer" traite de l'agriculture intensive et de la surproduction de viande bovine ; "Superbug" évoque une épidémie qui provoque une extinction massive. Tandis que la "face B" conte l'histoire d'un groupe de rebelles tentant de coloniser Vénus après avoir été forcés de quitter la Terre suite à l'appauvrissement de la couche d'ozone ("Venusian 1 & 2", "Perihelion") et qui finira par mourir ("Self-Immolate" comme métaphore de l'autodestruction de la race humaine) et entrer en Enfer ("Hell").

En conclusion, gare aux étiquettes et aux avis trop tranchés. Si vous vous attendez à du pur Thrash, vous serez déçus. Si l'aspect Metal chez KGLW ne vous convient pas, passez votre chemin. Par contre, si l'équation KGLW + Metal vous interpelle et que vous êtes conscient que, en gros, Rock Psyché x Heavy Thrash = Stoner, alors vous devriez passer un bon moment avec cet album au groove infectieux peut-être trop parasité par son concept aussi pertinent soit-il.

Meilleur titre : "Perihelion"
Le "hit" : "Planet B"
L'esprit Punk : "Organ Farmer"

-

(1) le "Geol Metal" de The OCEAN et de PRECAMBRIAN par exemple.

(2) Je ne fais ici pas référence à Alexis, notre lecteur qui avait proposé cet album dans la BAD il y a quelques années.

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   FREDIAN

 
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- Stu Mackenzie (chant lead, guitare, basse sur 6,8,9)
- Cook Craig (guitare sur 2,4,5,6,9, chœurs sur 5–9)
- Joey Walker (basse sur 1–5,7,8, guitare sur 6,9, chœurs sur 3,5–9)
- Michael Cavanagh (batterie, chœurs sur 7–9)
- Ambrose Kenny-smith (chœurs sur 4–9, harmonica sur 2,6,9)
- Eric Moore (chœurs sur 8,9)


1. Planet B
2. Mars For The Rich
3. Organ Farmer
4. Superbug
5. Venusian 1
6. Perihelion
7. Venusian 2
8. Self-immolate
9. Hell



             



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