Un des petits plaisirs que j’apprécie avec la musique, c’est de suivre un groupe découvert à ses débuts et de le voir évoluer. Et en général, sans que ce soit des groupes de cœur, il y a toujours une petite saveur supplémentaires quand je les écoute. C’est le cas de HELL GATE, groupe français originaire de St-Dié-Des-Vosges découvert à leurs début au détour d’un rayon Cultura qui mettait en avant les groupes locaux. Et je dois dire, j’aimais bien le premier EP et le premier album malgré des défauts existants (j’ai fait une chronique de "Par Delà L’Existance", je vous y renvoie si vous voulez savoir mon avis avec plus de détails), et j’attendais de voir ce que ce nouvel album allait donner. Autant dire de suite que le plaisir que j’ai pris à l’écoute n’était pas uniquement dû à la sympathie que j’ai envers le groupe.

Sur ce deuxième album, HELL GATE reste sur sa formule, à savoir un Post-Black Metal assez classique mais appliquant la recette avec soin. La filiation avec des formation comme AU-DESSUS, DER WEG EINER FREIHEIT ou encore HARAKIRI FOR THE SKY est totalement évidente mais déjà on sent poindre aussi des petites influences comme ça venant d’autres groupes, notamment de Black Atmosphérique. Je ressens personnellement un riffing assez proche du "Andacht" de LUNAR AURORA dans les assauts les plus véhément de l’album. En parlant de véhémence, l’album est bien plus houleux que son prédécesseur qui pêchait en se montrant trop posé et c’est une bonne chose, la volonté de poser son ambiance est toujours là, et c’est clairement en appuyant sur son aspect Black que HELL GATE arrive vraiment à la faire ressortir le plus.

Et c’est là que je me retrouve embêté pour ma chronique car au final, je n’ai pas énormément de chose à dire sur cet album. Oui on est sur un groupe qui a évolué dans le bon sens pour proposer un album bien au dessus du précédent, oui certaines influences nouvelles sont arrivées et oui c’est du bel ouvrage. Mais à côté de ça, rien de plus. HELL GATE fait partie de ces groupes qui ne cherchent pas forcément à proposer quelque chose d’original mais qui s’acharnent à faire une recette maîtrisée et bien ciselée. Alors elle n’est pas parfaite, je note personnellement l’intégration un peu maladroite de "Errance" qui est une piste de transition avec bruits de vague et de mouette et qui coupe abruptement pour lancer "Épave" et je déplore une petite baisse de qualité sur "Par le Fond" et "Épave" qui n’arrivent décidément pas à me marquer au fil des écoutes. Par contre pour le reste, que c'est bon, j'adore "L'Océan Aux Mille Tempêtes", morceaux houleux vraiment prenant, et que dire du final "Grève", dantesque avec son final doux-amer et magnifique.

Enfin voilà, "Vagues d’Amertume" est un album qui ne réinvente pas le genre, mais qui s’applique à montrer un groupe qui évolue et qui s’améliore sur tout les points. Je vous encourage donc à aller y jeter une oreille, voir à aller voir le groupe sur scène, il y a là un gros potentiel qui commence à se libérer et qui ne demande qu'a se montrer dans toute sa gloire.