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2024 Hollow
 

- Style : Satyricon, Alcest
- Style + Membre : MgŁa [mgla]

HAUNTOLOGIST - Hollow (2024)
Par KOL le 25 Mars 2024          Consultée 1549 fois

Je suis confus pour les amateurs de Hardcore que j’ai quelque peu délaissés ces derniers temps. Il faut avouer que j’ai entendu peu de choses suffisamment intéressantes sur le sujet pour avoir envie de prendre ma plume, en dehors du HARM’S WAY, déjà couvert par Isaacruder, qui m’avait collé une bonne mandale dans les gencives. Comme vous pouvez vous en douter, ce n’est pas avec HAUNTOLOGIST que les choses vont s’arranger. Serais-je en train de basculer vers les ténèbres enjôleuses du Black Metal ?

C’est bien possible, je l’avoue (désolé, Remissa). Mais il subsiste encore trop d’éléments qui me dérangent fortement dans le style. Et notamment deux. Le premier, c’est cette manie de coller tout du long des compositions de la double pédale, sans apporter ni nuances ni variété. Comme s'il s'agissait d'un exercice obligé, je finis par me lasser rapidement. Le second, ce sont les claviers outrancièrement mis en avant dans la construction mélodique avec, le plus souvent, un son labellisé Bontempi (marque déposée). Pour des nappes harmoniques, je veux bien, mais pour les leads, je préfère mille fois faire confiance aux guitares, plus organiques, riches et acérées. À titre d’exemple, le dernier WOLVES IN THE THRONE ROOM m’avait particulièrement frustré. Pour peu que l’on évite ces deux écueils, je me montre de plus en plus friand de la chose, en témoignent mes derniers coups de cœur pour SWORN ou NIGHT CROWNED.

Side-project monté par Darkside (frappeur chez MGŁA et KRIEGSMASCHINE) et The Fall (OWLS WOODS GRAVES, entre autres, mais également bassiste de tournée de MGŁA), HAUNTOLOGIST est évidemment empreint de la patte de leur groupe commun, a fortiori sur la première partie de la galette, que l’on pourrait pratiquement imaginer faisant partie de la discographie des géniteurs du génialissime "Exercises In Futility", avec une touche atmo-angoissante en guise de bonus. On y retrouve en effet tous les marqueurs du combo, à l’exception de la voix de The Fall qui se colle derrière le micro en lieu et place de M, ce qui surprend d’ailleurs dans un premier temps. Les chansons sont malgré tout abouties, "Hollow" démarrant très fort avec un "Ozymandian", horrifique, impeccable de justesse et parfaitement subjuguant, qui donne parfaitement le ton à ce premier LP. Sans surprise, mais avec une grande efficacité et talent, le duo nous embarque pour 45 minutes en dehors du temps, "Golem" et sa construction à tiroirs enfonçant le clou dans la foulée. On croit alors avoir droit à une bonne fournée de MGŁA, ce qui pourrait se suffire en soi (un bon 3,5/5 arrondi à la hausse, comme ça, à la louche), mais que nenni mes amis, détrompez-vous !

Le disque bascule véritablement à mi-parcours, après l’interlude parlé, "Waves Of Concrete", envoûtant. "Deathdreamer" qui part sur un rythme encore une fois très MGŁA-compatible, fait véritablement office de tournant, prenant progressivement ses distances avec l’univers très marqué des Polonais pour embrasser une tout autre dimension sur les morceaux suivants, majoritairement Post Metal, aux légers relents Folk, de manière très surprenante, tendance qui persistera jusqu’à la fin de l’opus. En guise de fil conducteur à ces deux parties bien distinctes : les atmosphères hypnotiques et irréelles s’y expriment de façon constante et le mix réalisé par M, tête pensante de MGŁA, qui assure une continuité malgré le changement de style.

Le titre éponyme évoquera ainsi tout d’abord un ME AND THAT MAN de leur compatriote Nergal, enveloppant son mystère de guitares Folk placées en retrait d’un chant clair sombre et prenant, avant de venir explorer les terrains si familiers chers à ALCEST (qui sortira au passage son septième LP en Juin prochain : je suis Joie!). La chanson, la plus longue du disque avec près de huit minutes, prend clairement son temps mais le résultat est tout simplement magistral. Autre pièce Post- de choix : un "Gardermoen" magnétique, porté de main de maître par le beat ensorcelant de Darkside et la voix gothique de The Fall. Ne suffisent alors que quelques notes ici et là pour totalement emporter le morceau.

L’occasion est trop belle pour moi de ne pas souligner à quel point le batteur est un monstre d'intuition et de précision, autant à l’aise sur les fondamentaux Black que sur des rythmes plus traditionnels. Le groove, le feeling qu’il met sur ce dernier titre est absolument imparable et son utilisation des cymbales tout au long de ce "Hollow" est proprement hallucinante. Je ne lui trouve que peu d’équivalents sur le créneau, si ce n’est la légende Frost (SATYRICON), lui aussi capable d’une grande finesse dans un genre qui en manque bien souvent. Amis cogneurs, je ne puis que vous recommander l’écoute active de son jeu, tant la réussite de la galette lui est franchement en partie attribuable. Je pourrais faire une chronique entière sur le bonhomme, tant je reste éberlué par sa sensibilité (oui, oui…) et sa musicalité, mais je me contenterai donc d’un simple paragraphe.

Non, ce qui fait de "Hollow" un must, ce sont ses ambiances fascinantes, froides et noires comme une nuit polaire dans un quelconque recoin perdu en Pologne, ce sentiment d’évoluer en plein cauchemar, avec ses moments d’intensité et ses passages plus calmes. Calmes, mais non apaisées, tant la grisaille de la magnifique et intrigante pochette habite les huit tracks de l’album. On aurait pu imaginer une tracklist plus équilibrée, entremêlant la fureur et les ambiances hallucinatoires. HAUNTOLOGIST a choisi de commencer par la première pour conclure sur la seconde avec "Car Kruków", répétitive, invitant divers instruments et arrangements à venir finir le boulot sur une voix féminine déclamant son texte en polonais de façon désabusée, mais jamais dénuée d’émotions fortes et sincères.

Un grand disque. Seul le nombre de "véritables" chansons (6,5 sur 8 pistes) me poussera à arrondir à la baisse mon 4,5, ce qui ne constitue aucunement une raison valable de ne pas se jeter sur ce "Hollow" qui appelle fatalement une suite.

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   KOL

 
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- Darkside : Batterie
- The Fall : Le Reste


1. Ozymandian
2. Golem
3. Waves Of Concrete
4. Deathdreamer
5. Hollow
6. Autotomy
7. Gardermoen
8. Car Kruków



             



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