"Symphonic/Melodic Groove Metal", merci encore Metal Archives pour cette étiquette claquée au sol. Le Groove peut-il être non mélodique ? Vous avez deux heures… Bon parce que même si l'étiquette pue du cul, je m'arrête dessus comme une mouche sur une merde car je suis intrigué. J'assume totalement le fait d'être un pigeon, oui. IN VISION, c'est qui dans tout ça ? Un groupe russe formé en 2020 et ayant sorti un premier album éponyme en 2021. L'étiquette, au premier abord bancale n'est finalement pas si éloignée de la vérité car IN VISION propose plusieurs éléments dans sa musique, à savoir des éléments résolument Melodeath, des passages plus Goth et une signature Power sur les refrains. On mélange tout ça et ça nous donne du "Symphonic/Melodic Groove Metal" ? possible oui, vu que maintenant il existe pléthore d'étiquettes alors pourquoi pas.

Avant d'aller plus loin, sachez que l'opus dure seulement 33 minutes pour six compositions originales. En effet, on y trouve également deux reprises de groupe plutôt opposés : TYPE O NEGATIVE d'un côté et SEPTICFLESH de l'autre, j'y reviendrai. C'est d'abord le titre "Insanity Side" qui m'a tapé dans l'œil et motivé à écrire cette chronique. Servant d'ouverture, ce morceau "bulldozer" a tout pour me plaire. On est face à un Melodeath symphonique fort bien exécuté avec une prod en béton, des riffs massifs et un growl rappelant Johan Hegg (AMON AMARTH). Le chant clair fera son apparition sur un refrain lumineux et ce schéma sera reproduit plusieurs fois sur l'album.

Là où le groupe arrive à sortir son épingle du jeu c'est sur les parties acoustiques tout bonnement excellentes qui rappelleront le IN FLAMES de la belle époque mais également sur les voix où les growls se mêlent efficacement au chant grave si cher au Metal Gothique. Vraiment par moments, on croirait entendre du Goth mais en accéléré ("Somebody Love"). Malheureusement, la musique reste plutôt prévisible. Que les choses soient claires, j'aime chaque morceau de cet album, reprises incluses. J'aurais plutôt opté pour un format EP en enlevant les reprises, mais bon. Concernant celles-ci, je dois avouer avoir apprécié celle de TYPE O NEGATIVE. Je ne connaissais pas du tout l'original mais je préfère la reprise car beaucoup plus pêchue (pas difficile, hein) et on sent que le groupe a fait un réel travail d'interprétation et d'appropriation de la chanson de Peter Steele (désolé Positron...). Par contre, "Little Music Box" n'apporte rien vis-à-vis de l'original de SEPTICFLESH mis à part que les guitares qui disposent d'un gros son, dommage.

Globalement, après une dizaine d'écoutes, je ressors frustré. J'ai aimé toutes ces écoutes et "Manuscript" constitue un parfait exutoire avec son côté "in your face" fort appréciable. Avec sa courte durée, on aurait pensé qu'il serait difficile de se lasser mais malheureusement c'est le cas, la faute à des choix prévisibles et à des compositions un peu trop homogènes. On n'est pas mécontent mais on n'est jamais surpris non plus, dommage. Cela dit, je ne passe jamais un mauvais moment à l'écoute de cette galette et je suivrai de près les prochaines sorties de ce groupe.