On a tous nos méthodes pour aller chercher quelques nouveautés croustillantes afin de vous les proposer sur NIME. Metal Archives bien sûr, les réseaux sociaux oui, les plateformes de streaming musical évidemment. Mais moi j'ai T-Ray, et toc ! Je crois qu'il ne se passe pas un mois sans que le bougre m'identifie sur le Discord de NIME pour me filer des recommandations. Et il tape souvent très juste. Je ne vais pas vous raconter d'histoires, il m'a suffi de deux écoutes pour me jeter comme un mort-de-faim sur l'écriture de cette chronique, en demandant bien évidemment la bénédiction de Saint-T-Ray.

Ici nous allons nous intéresser à ce groupe finlandais qui a été créé en 1996, d'abord sous le nom de FLOOD, puis qui s'est ensuite rebaptisé DARK FLOOD en 1998. Quelques démos ont vu le jour avant le premier longue-durée qui sortira en 2004, un second en 2006, un troisième en 2014 et enfin le dernier méfait en date, "Illusion Of Light", sorti en Janvier 2023 avec son artwork très réussi.

Pendant 43 minutes, les Finlandais vont dérouler des morceaux de Melodeath léchés. On y retrouve tous les ingrédients nécessaires à savoir des riffs qui tabassent et qui savent être mélodiques et une rythmique lourde et solide, mention spéciale à Tuomas Jaatinen, monstrueux derrière les fûts. Là où DARK FLOOD se distingue des autres combos, c'est sur le chant. En effet, le groupe comporte deux vocalistes (dont un qui gère également la basse) permettant ainsi l'alternance entre chant death et chant clair. Et là où ça détonne, c'est sur le chant clair de Ville Ruumensaari qui n'est pas très commun dans ce style. La première fois que j'ai entendu le bougre, je me suis dit qu'il serait excellent dans un groupe de Power à la RHAPSODY. C'est d'ailleurs ce chant spécifiquement, qui m'a incité à écrire la chronique car c'est la première fois que j'entends ce genre de voix dans le style. Prenons "Rain Settlers" par exemple qui part totalement dans le Power Metal sur son refrain enjoué, on croirait entendre FELLOWSHIP en mode Melodeath. Étonnant mais détonnant ! "Stellar Rains" également, très violente avec son riffing ultra-rapide bascule dans le Power sur son refrain, vraiment c'est un mélange qui fonctionne.

Outre la voix claire étonnante, DARK FLOOD tire son épingle du jeu en termes musicaux également. Ça riffe parfois très vite ("Fundamental Light"), les guitares sont agressives tout en gardant une mélodicité et le groupe varie ses tempi sans aucun souci. Écoutez les lignes de guitare qui rappellent le classique (et ce que fait ARCH ENEMY également) sur "Speed Of Birds", un pur délice ! D'ailleurs ce titre se targue même un moment de pure contemplation où pendant une minute, le sympho prend le dessus avec du blast beat en fond. Fermez les yeux, le bonheur est là. Le travail sur les claviers est également à saluer, ce n'est en effet pas forcément ce que l'on retient le plus quand on évoque le Melodeath. Ici il s'imbrique parfaitement, son rôle d'ambianceur rendant les compositions encore plus délicieuses à l'image de la superbe "Voice Breaks Illusion".

Ainsi "Illusion Of Light" n'est pas indigeste, loin de là. Les 43 minutes s'égrènent sans aucun souci. Sans aucun souci oui car l'album n'affiche aucun temps mort, aucun moment de faiblesse et jouit d'une excellente variété dans ses compositions. Et il serait dommage de ne pas aller au bout car le titre final "Where Wind Is Fire To Them" vaut clairement le détour avec sa mélodie entêtante et contemplative pour nous offrir une conclusion épique.

Vous l'aurez compris, DARK FLOOD nous sort ici un excellent album de Melodeath teinté de touches Power étonnantes mais efficaces. J'aime me faire surprendre et j'apprécie beaucoup quand les groupes tentent de mixer des styles entre eux. L'exercice était casse-gueule, le résultat est grandiose.