Vous vous souvenez peut-être que HOTH avait déboulé en cette année-là avec un très bel album couronné d’un beau succès. Ce "Oathbreaker" n’y allait pas par quatre chemins et annonçait un album concept autour de l’univers de Star Wars dont il tirait son nom. Biberonné au Black Metal le plus Mélodique qu’il soit, "Oathbreaker" passionna une armada d’auditeurs avertis et enrôla bien plus de non-initiés. Second album d’une discographie ayant démarré en 2011, après un premier essai qui posait les bases, HOTH entama un virage salvateur, passant d’un Death/ Black Metal de circonstance à ce "Oathbreaker" tout à la fois lumineux, sombre et enivrant.

Fusionnant autant d’éléments Black que ceux du Death Mélo à la suédoise tendance The HAUNTED, ainsi que du Death US à la DEATH (notamment sur les soli dévastateurs que Chuck Schuldiner n’aurait pas renié), HOTH n’en finit pas de surprendre agréablement tout du long de son album. La recette faisant mouche, notre duo américain se permet aussi d’y ajouter de manière éparse du Thrash ainsi que des touches Heavy à la sauce pimentée épique. En secouant tout cela, nos deux compères forment un petit brûlot mélodique délicieusement hybride affichant plus de 55 minutes au compteur sans jamais arriver à ennuyer ni à faiblir.

La guitare acoustique qui apparait sur le sublime titre introducteur : "The Unholy Conception" - mais aussi sur pas mal d’autres titres de l’album - pose le cadre puis se retire laissant toute place aux leads véloces qui s’enchaînent et subliment la rêverie qui nous gagne. Le concept autour de Star Wars pourrait nous faire sourire mais il n’en est rien car il ne tombe pas dans la furie de guerres intergalactiques mais bien sur le conte tragique et mélodieux de cet univers perdu. Écoutons "A Blighted Hope" et soyons gagnés par cet univers épique et gracieux au possible, et où encore les riffs saccadés mélodiques au possible deviennent des sources intarissables d’ambiances et de beauté. De-ci de-là nous ressentons les influences du groupe que sont THULCANDRA, WINDIR. Et je prends pour exemple le titre suivant pour l’illustrer, "Serpentine Whispers" où les envolées lyrico-épiques pressent le pas et gargarisent notre encéphale. Trémolo des forces obscures, assourdi par une batterie tempétueuse et carrée, HOTH nous fait écarquiller les yeux car c’est bien simple tout monte crescendo dans les titres. Et quand vient l’heure du dernier titre "Despair" – quand bien même nous pensions être rassasiés, conquis et surpris - voilà que l’acmé de "Oathbreaker" fait son apparition pour nous distiller neuf minutes incroyables. Ce titre est la fin d’un voyage captivant mais jamais éprouvant. Sa dernière partie ambient nous plonge avec délice dans ce retour sans lendemain, la peur et le plaisir au corps.

Esthétique, dense et varié, "Oathbreaker" constelle en son sein une quantité de riffs mémorables. Et notre duo américain n’en aura pas fini avec nous, car si vous n’en aviez pas connaissance, un autre album certes différent, "Astral Necromancy", est sorti en 2018 et ne démérite pas d’un iota. Comment pouvait-il en être autrement lorsque l’on sait les génies de nos deux bonhommes. HOTH est américain mais son album est planétaire et multi-versel. Ne pas écouter "Oathbreaker" et le déconsidérer serait une offense ou une grave erreur, je vous laisse à votre conscience.

Note réelle : 4,5/5.