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  End Of World
 

- Style : Tribe After Tribe, The Birthday Party, Grinderman
- Membre : Cream, Sex Pistols, Steve Vai, The Damned, Bbm

PUBLIC IMAGE LIMITED - End Of World (2023)
Par DARK BEAGLE le 21 Février 2024          Consultée 522 fois

Après huit années d’absence studio, PUBLIC IMAGE LIMITED revient avec le même line-up qui perdure depuis 2012 et l’album "This Is Pil" qui marquait le renouveau de la bande à John Lydon. Entretemps, le Punk rouquin a mis ses activités entre parenthèses pour s’occuper de son épouse atteinte d’Alzheimer, jusqu’à ce qu’elle baisse les armes définitivement. Le groupe a commencé à travailler sur "End Of World" dès 2022 et certains titres sont assez logiquement plus émotionnels que purement vindicatifs et quelque part, heureusement.

En effet, avec le temps, Lydon a changé. Nous l’avons vu dernièrement très critique envers les politiques de gauche, soutenir Donald Trump dans sa quête du pouvoir (sans être assez con pour marcher sur le Capitole ou au moins sans se faire prendre). Il applique la liberté d’opinion qui est sienne depuis ses débuts musicaux avec les SEX PISTOLS, sauf qu’à, présent il se place du côté du con réac qu’il pourfendait dans sa jeunesse, confirmant que nous devenons souvent ce que nous combattions. Aussi certains textes font un peu grincer des dents ("Being Stupid Again", "Walls" et "L F C F" entre autres).

Derrière cette pochette faisant songer à Van Gogh pour l’utilisation de certaines couleurs (la Nuit Étoilée n’est pas que jaune !) ainsi qu’au Don Quichotte de Cervantes se cache un album qui va aligner l’excellent (principalement le début et la fin) et du moyen, voire du très dispensable, soit un sacré ventre mou de pas moins de huit morceaux avec quelques variations au niveau de la qualité sans que ce soit réellement bon. En fait, un EP cinq titres aurait été hélas amplement suffisant pour marquer le retour de PIL en 2023 tant "End Of World" donne l’impression que Lydon et sa clique se sont un peu embourgeoisés et ne se rappellent plus comment être cynique avec subtilité.

De fait, je ne sais vraiment pas par quoi commencer pour évoquer ce qui ne va pas ou ce qui, au contraire, brille sur ce disque. Aussi vais-je commencer par dire du mal de l’objet. Globalement, "End Of World" donne l’impression que la reformation de PIL est un gâchis, que le groupe, alors qu’il bénéficie d’une stabilité historique, n’arrive pas à avancer, à poser ses pions de façon efficace pour marquer des points. Pourtant, ça joue plutôt bien, l’alchimie basse-batterie est excellente, ça groove plutôt bien, les assauts de guitare de Lu Edmonds sont pertinents mais ce n’est pas l’instrument roi ici et Lydon chante de mieux en mieux si cela s’avère possible. Sa voix est bien placée, entre sa gouaille initiale et une évolution naturelle liée à son vieillissement.

Mais voilà, ça ne fonctionne pas forcément et certains textes sont grinçants dans le mauvais sens du terme en plus d’être parfois mal fagotés ("Being Stupid Again" manque cruellement de subtilité et placerait presque Lydon au niveau de l'école Stanislas). "Dirty Murky Delight" est crispante avec le flow Rap pas forcément innovant de Lydon et on éprouve une certaine gêne à voir le vieux John régler ses comptes avec ses anciens comparses des PISTOLS sur "L F C F" façon influenceuse qui s’en prend à une autre sur Tik Tok (en gros il leur en veut toujours d’avoir cédé les droits de la musique du groupe pour la série "Pistols", l’histoire s’étant terminée au tribunal où le chanteur a vécu un revers assez humiliant).

Bref, Lydon est devenu musicalement aussi grinçant que ses déclarations ces dernières années, mais sans trouver la flamme qui rendrait sa musique plus pertinente. L’ombre de Keith Levene ne plane même plus sur le groupe, comme si la disparition de ce dernier gommait ses dernières influences. "Pretty Awful" et "The Do That" sont oubliés à peine ils ont été entendus car ils ne dégagent rien, sinon un profond ennui et autour d’eux, il n’y a rien qui permette aux musiciens ou aux auditeurs de se raccrocher aux branches et ce ventre mou se subit plus qu’il ne se vit.

Mais contre toute attente, il y a de véritables joyaux sur ce disque, à l’instar des trois premiers titres qui proposent chacun une ambiance différente et qui sont totalement réussis. Il y a tout d’abord "Penge", second single de cet album et qui n’est pas sans évoquer Nick Cave dans l’idée. Le mariage des voix est parfait et il se dégage quelque chose de Heavy, une promesse de puissance respectée. Voilà une entrée en la matière des plus alléchantes qui permet à "End Of World", la chanson, d’enchaîner à la perfection, en adoptant le ton le plus proche de ce qu’était le Post Punk de PIL à l’époque. Ce n’est pas le morceau le plus étonnant mais il remplit parfaitement son office.

"Car Chase", quant à lui, se place dans la mouvance des titres aux influences plus Électro que l’on pouvait déjà entendre sur "What The World Needs Now…" et peut prétendre à la palme de la meilleure composition de l’album. Tout y est : mélodie entraînante, travail basse/batterie à se damner et la voix de Lydon fonctionne parfaitement dessus, lui conférant une espèce de profondeur inattendue des plus délectables. Le genre de titre qui devrait particulièrement bien fonctionner en live.

Puis il faut attendre "North West Passage" pour retrouver une performance digne de ce nom, un morceau plus axé guitare qui délivre une ambiance relativement sombre et qui va laisser sa place au titre le plus intime de l’histoire de PIL, "Hawaii". Ici, pas de place à la rage, cette colère froide qui était le fer de lance de Johnny Rotten, mais une simple évocation d’un souvenir destiné à ranimer la flamme de la mémoire de Nora Forster, son épouse, tout en lui disant qu’il l’aime, à l'aide d'un souvenir de vacances. Si nous n’avons pas cette information, le texte peut sembler anodin, pour ne pas dire bateau, mais en le sachant, ce titre gagne en profondeur et la ligne de guitare en devient amère, triste à en pleurer. PUBLIC IMAGE LIMITED était d’ailleurs en lice pour représenter l’Irlande à l’Eurovision avec ce titre.

"End Of The World", c’est avant tout un début et une fin d’album. Entre les deux tranches de pain délicieux de ce sandwich, la garniture est peu ragoutante et c’est dommage. C’est dommage parce qu’il y a toujours un potentiel, mais pas assez exploité et surtout, il s’agit d’un retour en demi-teinte, loin, bien loin des standards de la grande époque (pour résumer : les trois premiers albums qui sont souvent considérés comme étant les seuls à avoir de vrais bons morceaux). Après avoir été un des pionniers du genre Post Punk, PIL peine grandement à maintenir son statut de groupe culte et c’est bien moche.

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- John Lydon (chant)
- Lu Edmonds (guitare)
- Scott Firth (basse, claviers)
- Bruce Smith (batterie)


1. Penge
2. End Of World
3. Car Chase
4. Being Stupid Again
5. Walls
6. Pretty Awful
7. Strange
8. Down On The Clown
9. Dirty Murky Delight
10. The Do That
11. L F C F
12. North West Passage
13. Hawaii



             



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