Difficile d’anticiper la direction que va prendre sur ce nouvel opus WITHIN TEMPT-

DESTRUCTION, putain, DESTRUCTION ! On n’est pas là pour enfiler des perles !

Dans une approche manifestement plus opportuniste, et tentant de surfer sur les courants musicaux à la mode plutôt que de tenir une ligne de conduite et une démarche artistique assumée, le trio slovène nous gratifie d’un premier EP, après cinq albums studio et environ cinquante mille singles dans une pure veine NeoDeathcore.

Et il faut bien admettre que cette démarche d’ouverture sur un monde de consommateurs ovins de TikTok au cerveau ramolli par un scrolling reptilien en vue de rechercher le prochain breakdown dénué de toute musicalité fonctionne. D’autant plus que ce courant est nourri en parallèle de haters puristes défendant d’une part la dénaturation du Metal, et d’autre part de quatre-vingt dix-neuf pour cent de la population, totalement homogène à ce "bruit". Et du reste, WITHIN DESTRUCTION a réussi avec le temps à se trouver des alliés pour alimenter ses galettes.

En effet, "Rebirth" se voit ainsi gratifié de la présence de David Simonich (SIGNS OF THE SWARM) et d’Alan Grnja (DISTANT), qui n’en finit plus de sa tournée des popotes pour arrondir les fins de mois. Et grand bien en fasse à cet EP, banal au possible, reprenant tous les codes consensuels d’un Deathcore à la sauce 2020 sans y ajouter une quelconque patte ou once de démarcation. Le chant de Rupnik possède un grain et une bestialité pouvant s'apparenter à celle d’Alex Terrible (SLAUGHTER TO PREVAIL)... Mais si le growl du Russe est au chant ce que l’alligator est aux reptiles, le Slovène serait un caïman nain. La batterie robotisée hyper soutenue orchestrée par Vezzosi, est sans surprise, sans relief ni âme, et donne l’impression d’une machine à coudre branchée sur une ligne à haute tension. Seuls les soli de guitare, bien évidemment perfusés aux plug-ins, permettent d’accrocher un tant soit peu l’attention durant cette vingtaine de minutes, péniblement captivantes. C’est simple : il aurait duré le double, je n’aurais même pas pris la peine de le chroniquer.

Heureusement que les invités n’ont pas décliné leur invitation/royalties, permettant d’instiller à "Fallen Omen" un semblant de matière à la SIGNS OF THE SWARM, et à l’éponyme… Eh bien de… Faire de la moussaka auditive, brouillonne mais massive, comme DISTANT sait si bien le faire.

La galette n’en demeure pas mauvaise : c’est notamment grâce à un mixage lustré au possible tel une bagnole de Jacky Tuning que l’album trouve sa force, le rendant parfaitement écoutable… mais également sa faiblesse, tant sa généricité le rend oubliable. WITHIN DESTRUCTION surfe sur des vaguelettes, ne se trouve pas réellement, et encore aurait-il fallu qu’il se cherche pour cela. Mais bon, ça fait des millions d’écoutes sur les plateformes de streaming, alors à quoi bon troquer son MacBook Pro et ses add-ons sur Positive Grid contre un ampli à lampes qui crachote et des fûts qui résonnent, quitte en plus à se faire chier ?

En conclusion, il s’agit donc d’un énième défouloir pour influenceurs Metal pas très regardants qui feront des expressions faciales fallacieusement choquées à l’écoute de breaks insipides ou de "BREEE" sommairement exécutés pour remplir le cahier des clauses techniques et particulières.

Note réelle : Néo-standard/20.

Morceau préféré : "Fallen Omen".