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2024 Death Is But A Door

ALLUVIAL - Death Is But A Door (2024)
Par KOL le 6 Février 2024          Consultée 450 fois

Le Deathcore a longtemps fait office de brebis galeuse sur NiME. Il convient d’avouer que le style s’avère on ne peut plus éloigné des racines Power BLIND GUARDIANesques de notre site favori. Sale, méchant, bas du front, loin des envolées épiques et enivrantes des Allemands, il peinait à séduire lecteurs comme chroniqueurs, souvent cantonnés comme du riz (désolé) aux des amateurs d’une brutalité dénuée de toute trace de technique, avec ses riffs à 3 notes tenant sur une seule corde et un gueulard de service derrière le micro. Mais les murs ont depuis bougé. Fenryl, T-Ray étaient déjà convaincus du potentiel du bousin, avant que Remissa le Destructeur ne nous rejoigne récemment, contribuant activement à excaver quelques pépites cachées et les mettre en lumière. En parallèle, le genre a évolué face à l’impasse dans laquelle il avait foncé tête baissée, sophistiquant sa musique, la rendant plus accessible sans pour autant faire (trop de) compromis. L’un des meilleurs exemples récents est FIT FOR AN AUTOPSY, qui propose depuis quelques temps un Deathcore plus mélodique, plus complexe également quand il s’inspire de GOJIRA. Bref, moins monolithique et con (ce qui ne signifie pas mauvais pour autant).

ALLUVIAL fait partie de cette nouvelle vague, pétrie de talents, à laquelle il est temps de s’intéresser. Originaire de Portland, le combo s’est fait les dents avec un premier LP intégralement instrumental en 2017, "The Deep Longing For Annihilation", avant d’intégrer Kevin Muller au chant sur le suivant en 2021, "Sarcoma", qui a fait son petit effet au sein de la scène Death. C’est donc début 2024 que sort enfin son successeur sous la forme d’un EP bien énervé. Si le précédent opus contenait nombre de plages de respiration, il semblerait que les Américains aient mangé du lion pour le coup, tant la colère est présente d’emblée, mettant leurs qualités au service d’un bon coup de poing dans la gueule.

Il n’y a qu’à lancer la première piste pour s’en convaincre : "Bog Dweller" tape fort d’entrée, saccadant ses rythmiques comme il se doit, tout en ménageant des pics d’adrénaline sur des passages plus thrashy pour mieux repasser en mid-tempo. Les guitares fusent dans tous les sens, nous offrant des saillies de notes speedées pendant que la rythmique nous écrase sous tout son poids. C’est direct, varié, puissant, sans pour autant oublier de ménager des ambiances pesantes, fortes d’une production chiadée que n’aurait pas reniée Will Putney (FFAA, KNOCKED LOSE, INCENDIARY). La durée des morceaux s’y prête d’ailleurs plutôt bien, autour des quatre minutes, là où les protagonistes du style ont tendance à nous expédier l’affaire en deux, rompant abruptement toute forme de communion avec la musique proposée.

En revanche, en choisissant de foncer tronche baissée dans la violence primaire, ALLUVIAL met de côté cette touche plus envoûtante présente sur "Sarcoma". Alors, certes, l’atmosphère suffocante d’un "Fogbelt" est aboutie, mais la cohésion des chansons est parfois mise à mal par une écriture un brin moins recherchée, qui faisait pourtant partie du charme de l’album précédent. C’est pour moi une petite frustration, car il y avait la place de faire mieux, tant le gang de Wes Hauch possède de qualités techniques intrinsèques pour définitivement passer un cap.

Il faut en effet attendre le titre éponyme pour goûter à cet équilibre subtil mêlant rage, lourdeur et musicalité, plus éloigné d’un Deathcore un brin simpliste, permettant également de profiter du chant de Hauch, qui se marie parfaitement avec la voix Deathcore de Muller. ALLUVIAL y démontre alors tout ce potentiel dont je vous faisais part, titillant la corde sensible, même s’il poussera pour certains cette fois le curseur un chouya trop loin sur les aspects plus posés.

La réputation grandissante du groupe n’est en soi clairement pas usurpée. Il possède un arsenal de talents (les guitares sont notamment particulièrement incisives) et de possibilités assez bluffant, il faut juste qu’il arrive à établir son identité, à "se trouver" quelque part entre Thrash, Death, Deathcore, Prog et mélodicité. Quand il y parviendra, nul doute qu’une reconnaissance plus large devrait suivre le mouvement entamé en 2021.

"Death Is But A Door" marque quelque peu le pas par rapport à l’effort précédent, mais n’en demeure pas moins un disque tout à fait honorable et suffisamment évolué pour intriguer les fans, comme les habituels réfractaires au genre.

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   KOL

 
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- Tim Walker (basse)
- Wes Hauch (guitare)
- Kevin Muller (chant)
- Zach Dean (batterie)


1. Bog Dweller
2. Fogbelt
3. Area Code
4. Death Is But A Door



             



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