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2023 Futility

YAKUI THE MAID - Futility (2023)
Par KOL le 2 Février 2024          Consultée 527 fois

Y a trop de choses à écouter, fais chier, quoi, merde ! Se faire tancer par Fenryl parce qu’on n’a pas encore bouffé du SULPHUR AEON, je comprends, néanmoins. C’est vrai que c’est bien SULPHUR AEON ! Mais, il y a tellement de sorties qu’on ne sait plus où donner de la tête, sans même parler de la Boîte à Demandes ou encore de compléter les discographies manquantes que nous, pauvres feignasses que nous sommes, peinons tellement à finaliser. Mais comme mon jumeau maléfique n’est pas exempt de tout reproche (à quand SYLOSIS sur Nightfall In Metal Earth, nom d’une pipe en bois !), je me vois forcé de me comporter en âne bâté et de poursuivre mon exploration des contrées plus éloignées de la sphère Metalliforme, celle qui mêle les genres, les malaxe, les digère, pour mieux les régurgiter ou, dans certains cas, les crotter, soyons honnêtes.

Si même Anima ne se jette pas sur YAKUI THE MAID, il faut bien que quelqu’un s’y colle. Je vous préviens d’avance, il n’y aura que peu de contexte à cette chronique, tant je suis étanche à la culture Manga (trop vieux, trop con sans doute) et que le grand ordonnateur du projet, apparemment d’origine russe, apparaît comme un mystère absolu sur les internets. Qui est-il ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Quels sont ses réseaux ? Que sommes-nous ? Où va le monde ? Tant de questions qui resteront en suspens à l’issue de cette prose futile et en même temps, ô combien essentielle ? Il semblerait de plus que le gaillard ne soit pas à son premier coup d’essai(m), ayant plusieurs kilomètres au compteur au moment de sortir, l’air de rien, un album le 31 décembre 2023. Un acte innocent ? Important ? Ou au contraire, futile ? Peu importe au final. J’apprécie le métissage, sous toutes ses formes, et "Futility" n’y va pas de main morte en la matière.

Esprits obtus s’abstenir, l’opus est protéiforme. Allant guincher du côté Trip-hop comme des rivages Metal, l’album se balade et nous entraîne avec lui dans un voyage sans horizon, reposant sur des beats électroniques comme sur des arpèges délicats, pour mieux toucher la corde sensible, à l’instar d’un GORILLAZ qui aurait viré sa cuti. Instrumental, évidemment ! Il ne faudrait pas qu’une voix nauséabonde vienne perturber la transe dans laquelle l’énigmatique auteur cherche à nous coller. Musique d’ascenseur pour Métalleux ? Peut-être, mais en même temps, c’est toujours mieux qu’un vieux Claude Challe en fin de parcours, entre le sous-sol -4 du parking et le magasin Leroy Merluche.

Car il y a bien deux niveaux d’écoute à ce "Futility", qui porte si bien son nom. L’active, qui fait fermer les paupières pour mieux pénétrer l’univers onirique du créateur, aussi peu avare en bidouillages électroniques qu’en guitares saturées. La passive, qui tourne en fond de dîner pour que vos potes amateurs de soupe et de RnB ne soient pas outre-mesure dérangés. Les deux fonctionnent, et c’est là la principale qualité de ce disque, ma foi franchement inspiré et intrigant. La multiplication des écoutes est nécessaire à la parfaite assimilation du sujet, et aux différents échelons de lectures possibles, signe indéniable de richesse musicale à mes yeux (enfin, plutôt à mes oreilles pour être précis).

Si à un moment de votre vie, vous avez mangé du MORCHEEBA, du PORTISHEAD, du MASSIVE ATTACK, et que vous êtes depuis passé au Metal un tant soit peu atmosphérique, vous apprécierez sans doute cette pièce un brin unique dans notre univers de par trop contraint par une brutalité perçue comme nécessaire afin d’asseoir une crédibilité de trve. Car YAKUI THE MAID sait contrebalancer ses beats, ses contre-temps avec des powerchords, qui apportent cette puissance et ces envolées marquées et viennent impacter votre rythme cardiaque, ou tout au moins renforcer la résonnance de votre palpitant contre vos torses (pour la plupart velus, je n’en doute pas).

Jamais génial, mais toujours juste dans sa musicalité, le bougre touche une corde sensible, ou tout au moins un créneau peu usité. Il intrigue, développe des arabesques rythmico-mélodiques parfois psyché, sans pour autant délaisser une noirceur inhérente à notre genre fétiche ("Artificial Stupidity"). Il y a un côté "Post" intrinsèque à "Futility", à l’instar d’un LONG DISTANT CALLING (dont j’attends également la discographie, ouais, je balance les potes, ‘fallait pas me chercher…). De celui qui sait où viser, où frapper, pendant que tant d’autres s’escriment à forcer le trait d’un côté ou de l’autre. YAKUI THE MAID déroule sans fioriture ni esclandre, prenant une place bien originale dans un monde de par trop balisé.

Cela suffit à mon bonheur, malheureusement pas à mon extase. Ce n’est pas pour autant qu’il mérite votre indifférence et je vous invite, ô vénérés lecteurs, à jeter une esgourde à cet album tout en finesse et sensibilité, qui ne méprise pas pour autant quelques moments plus puissants. En quelques titres, la messe sera dite. Vous saurez si vous accrochez ou pas. Et si d’aventure vous veniez à douter, vous pouvez toujours donner une chance à "Scourge", qui clôture la galette de fort belle manière, tout en se montrant hautement représentatif du menu qui nous est servi par Mister Yakuinovic. Grand bien lui fasse.

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- Yakui (tout)


1. Futility
2. Tides
3. Artificial Stupidity
4. Side Effects Of Mushroom Tea
5. Dysfunctional
6. Tortricidae
7. Regrets
8. Arrays
9. Rusted
10. Anastrepha
11. Scourge



             



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